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mercredi 22 janvier 2014

A France Télévisions "être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile" !

A France Télévisions « être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile »
 
 




             

Ce weekend « Le Monde » Radio Télé faisait sa première de couverture avec la grande enquête qu’il diffusait sur la place des femmes à France intitulée « France Télévisions en mal de parité ».

L’article sans complaisance que le blog CGC Média vous propose de découvrir (ci-dessus) et qui aurait très bien pu s’appeler « France Télévisions en mâle de parité »  fait le constat alarmant que la place des femmes à des postes de direction « éditoriale » va sans cesse décroissant contrairement à ce que tente de faire croire Pflimlin, Papet et consort.

Le dossier relève qu’aux postes de direction de France Télévisions, les femmes sont absentes… soulignant les places occupées au sein du groupe quasiment exclusivement par des hommes (P.Papet, M.Ajdari, B.Patino, T.Thuillier, etc…)

Aucune Femme donc dans les « hautes sphères du groupe »…imaginez un peu l’inverse !

Et encore l’article ne parle pas de tous les postes de  directeur…de la communication, des moyens des antennes, de l’harmonisation, des réseaux régionaux, des recettes, de la prospective, de ceci, de cela, etc...

Ce qui, il faut bien l’avouer pour « cette télévision de service public dont la mission est de ressembler le plus possible à la société… la télévision de la nation où la Nation doit se retrouver dans sa télé », les phrases creuses qu’assènent péremptoirement Pflimlin et ses lieutenants,   sont loin, très loin de la réalité. 

Martine Martinel députée PS auteure des rapports éponymes, qui déclare « Plus le niveau hiérarchique est élevé, moins les femmes sont présentes. Seuls 26 % des chefs de rédaction sont des femmes et les comités de direction élargie sont constitués au trois quarts d'hommes » ne s’y ai pas trompée, en écrivant dans un de ceux-ci que « la situation est indigne du Service Public ».

Martine Martinel d’enfoncer le clou « A la télévision, la vie est plus dure pour une femme. On peut même se demander si une certaine forme de cruauté ne leur est pas réservée »

Faut-il rappeler que les femmes sont la majorité de la population et que par ailleurs elles sont donc la majorité du public en télévision.

Si les parole de Pflimlin étaient si vraies pourquoi donc « Lors du premier passage, le 29 novembre 2013, devant la commission d'homologation du label diversité selon la procédure, ladite commission créée en juin 2009 aurait-elle demandé un complément d'information » (dixit Le Monde)?!

 « Autrement dit, le dossier n’a pas été définitivement retoqué ce jour-là. Soit ! On ne pourra pas dire non plus que son obtention - si finalement comme c'est probable, obtention il y a - n'aura été qu'une formalité !!! » comme l’écrit encore le journaliste du supplément weekend

Et d’en remettre une louche « Il faut dire que la direction de France télévisions ne s'est pas privée de communiquer sur le sujet est qu'un succès serait l'évidence bienvenue alors que l'image sociale du groupe en pleine restructuration est écornée…


Rémy Pflimlin ne semble pas aimer beaucoup les femmes puisque malgré les promesses et les engagements pour favoriser la carrière des femmes, lors du colloque féminin du 8 juillet« En avant toutes », organisé à domicile en présence de Nadjet Vallaud-Belkacem ministre des droits des femmes et Aurélie Philippe ministre de la Culture et de la Communication et Olivier Shrameck, aucune action n’a depuis été menée.

C’est d’ailleurs, le même semaine que le groupe achevait son audit auprès de l'organisme de certification AFNOR pour l'obtention du label diversité « Cette grande priorité fixée au groupe depuis deux ans …qui a permis de mesurer l'engagement de toute entreprise dans la politique d'égalité des chances entre hommes et femmes. » martelait Pflimlin. 

Son fidèle lieutenant Papet de lancer  « Aujourd'hui ce n'est pas tant le label qui est important nos yeux que la marque de l'entreprise fort qu'il implique ».
Depuis deux ans, rappelait–il encore« la grande maison de verre n'a pas été avare en annonces ni en mesures visant à rétablir l'équilibre entre hommes et femmes : formation pour la promotion interne, accord collectif pour enclencher une harmonisation salariale, engagement à ne pas pourvoir un poste d'encadrement sans avoir examiné au moins une candidature de femme, présence accrue des femmes parmi les experts et à l’antenne».
Tout cela c’est de la foutaise, de l’enfumage et du blablabla…

Force est de constater que l’année 2013 aura décimé les femmes aux postes à responsabilité éditoriale ; Emmanuelle Guilbart directrice des programmes du groupe, Perrine Fontaine directrice des programmes de France 2, remplacée par Philippe Vilamitjana dont chacun a pu mesurer le « talent » avec son retentissant et dernier échec celui de « JITVB » présenté par Sophia Aram (mais qui lui est toujours là au 8ème étage derrière son bureau… « le couloir de la mort », c’est le nom que certains lui donnent !) Sophie Benoist directrice des programmes et des contenus des plateformes numérique du groupe et la dernière en date, la seule encore aux programmes, Sandrine Roustan directrice des programmes et des antennes de France 4 qui a fait les frais, de ce machisme d’un autre âge.

Dans « Le Monde Radio télé », le journaliste relate le traitement plus que viril qui lui a été réservé par Bruno Patino qui menait sa conférence de programmes le 21 mars 2013 dans l’auditorium du groupe en présence de la quasi-totalité des salariés de la chaine.

« Elle n’a pas été conviée sur la scène, contrairement à ses homologues masculins. Mais au dernier moment, petit remue-ménage dans l'organisation de la conférence : l'alignement des généraux en costume gris fait visiblement trop monotone. Qu'à cela ne tienne, on a fait chercher la directrice de France 4 ! Sur scène, son rôle s’est réduit à passer le micro…elle « se voit remerciée d'un « merci messieurs »…
 
« je me suis sentie humiliée, je suis aussi légitime qu’eux» (dit-elle). On le serait à moins !!!!!  

Sandrine Roustan réduite au rôle de potiche, de femme alibi !

Et Pflimlin qui vous assure que l’Afnor va donner le label diversité à France Télévisions dès la prochaine session en février 2014…il en a eu la garantie par écrit !!!

Si c’est du sûr, qui pourrait bien encore s’inquiéter du sort des femmes et qui fait s’interroger Martine Martinel sur cette « forme de cruauté qui leur est étant pas réservée » !!!
 
Et encore l’article du « Monde » ne parle pas du 11 juillet dernier, lors de la conférence de presse de France 4 devant un parterre de journalistes, Bruno Patino laisse sous-entendre devant tout le monde, qu’il va de toute façon se séparer Sandrine Roustan en déclarant devant elle « c’est la vie... »

Le site de Jean-Marc Morandini relatera l’événement en titrant « Sandrine Roustan virée en directe ». Le paroxysme de l’humiliation. Surréaliste....

Pourtant, en coulisses la directrice des programmes et de l’antenne de France 4 ne faisait que son travail. Sandrine Roustan défendait sa chaîne corps et âme et s’inquiétait sincèrement du sort qui allait lui être réservé avec le projet du binôme Patino/Razon qui voulait faire de pour France 4 en dépit de toutes les logiques et mécanismes de télévision « une chaine hybride vouée aux Nouvelles écritures-laboratoires en soirée avec un ton résolument transgressif remettant en cause les codes et les stéréotypes de la société et une chaine jeunesse en journée. »

Sandrine Roustan a osé le crime de lèse-majesté…ne pas être du même avis qu’un homme ; en l’occurrence deux ! Elle a eu « l’audace » de souligner dans un rapport d’une quarantaine de pages les conséquences dramatiques en terme d’audience, de recettes publicitaires, de gestion couteuse des stocks, ce qu’un tel scénario représentait  pour le groupe avec la mise en danger de l’équilibre financier qui à terme pourrait remettrait en question la viabilité et l’existence de la chaine elle-même… Autant dire « une mort annoncée ».

Impensable…Impensable également ses propos tenus au micro d’Europe 1…ses réserves pour l’avenir de sa chaîne dans l’intérêt du groupe. Cette professionnelle à la carrière audiovisuelle bien remplie qui soutenait pourtant l’axe jeunesse et jeunes adultes voulu par la ministre Aurelie Filipetti y ajoutant une dimension ludo-éducative et enseignante, n’avait fait qu’exprimer ses doutes sur la création d’une chaine difficilement compréhensible et peu lisible par le téléspectateur.

Impensable d’émettre des doutes sur le projet voulu par le binôme Patino/Razon : Nouvelles écritures laboratoires en soirée et jeunesse en journée !!!!

Elle n’a d’ailleurs pas été la seule à s’être inquiéter à l’intérieur du groupe - les salariés de France 4 ont déclaré, eux aussi,  leur inquiétude dans un courrier officiel à la direction dont le blog CGC médias vous révélait déjà le contenu en novembre dernier -  et aussi à l’extérieur …mais les autres étaient des hommes.

Certains se sont même retrouvés promus pour leurs déclarations à la suite de certaines programmations « catastrophiques ». Sandrine Roustan, elle, a été suspendue.

L’inquiétude d’un homme a-t-elle plus de valeur que l’inquiétude d’une femme à France Télé ? ?

Le Président du CSA Olivier Schrameck, lui aussi, s’inquiétait et déclarait à son tour dans l’Express, le 29 octobre 2013 : « Ce qui ne va pas à France Télévisions ce sont les orientations des lignes éditoriales qui n’apparaissent pas clairement, or c’est l’image du service public pour les téléspectateurs qui est en cause ».
Analyse également  reprise par la Ministre Aurelie Filippetti, « France Télévisions doit d’avantage s’interroger sur la politique éditoriale ses audiences ou l’efficacité de sa régie ».

Pour s’être inquiétée pour de bonnes raisons, Sandrine Roustan a été suspendue puis finalement et arbitrairement licenciée par Bruno Patino le mois dernier.
Elle a saisi le Conseil des Prud’hommes pour immédiatement contester ce licenciement abusif dont elle est victime. Pour leur part, trois syndicats de France Télévisions (CFDT, SNJ et SNPCA-CGC) ont décidé de mettre au grand jour ces agissements mais plus formellement ont fait voter à l’unanimité, une demande d’enquête pour harcèlement moral et discrimination, par les élus du CHST.

Et si Sandrine Roustan avait raison ?

Et si son inquiétude de plus en plus crédible pour cette chaîne qu’elle a portée et promu, était menacée face au fumeux projet ne semble pas voir le jour puisqu’il a été repoussé de janvier à mars 2014 ?

Et si cette inquiétude traduisait plus largement d’autres inquiétudes plus légitime encore : Où va se groupe ? Ne faut-il pas s’interroger aujourd’hui sur la compétence de ceux qui en ont la charge ?
Finalement, en s’inquiétant pour France 4 des annonces d’une chaine « moitié Internet- moitié Nouvelles écritures », n’est-ce pas également l’inquiétude de la stratégie du TOUT numérique du groupe qui engloutit des budgets par centaines de millions depuis 3 ans sans rien rapporter ou si peu, qu’elle développait ?
Le « cœur de métier » d’une télévision publique n’est-il pas d’abord de développer des programmes de télévisions avant de développer des plateformes numériques qui restent une technologie et non un contenu ?
Il suffit de constater le nombre d’échecs cette dernière année  pour se le demander...
Evidemment l’échec de Sophia Aram en access prime time sur France 2 est un symbole mais ce n’est que la partie haute de l’iceberg.  Oubliées les émissions d’après-midi qui ont été, elles aussi, des échecs, « Dans la peau d’un chef » qui n’attire que 4 et 5% du public, c’est peu…. « Un air de Famille » le samedi à 19 heures arrêté à la hâte et aussi discrètement que possible au mois de novembre 2013…il y a eu aussi la fiction-courte «Y’a pas d’âge » juste avant le 20 heures, la scripted-reality « Le jour où tout a basculé », programme qui a beaucoup fait parler et s’exprimer la Ministre…l’arrêt de Taratata et son remplacement par « Alcaline » programme musical qui n’attire pas franchement les foules mais…
L’arrêt de « les Mots de Minuit », le passage de « Ce soir ou jamais » de La Trois à La Deux, de quotidienne à hebdomadaire et peut-être bientôt « nocturne »…sans parler de l’émission « La quotidienne » émission de consommation programmée le midi sur France 5 qui n’a pas vraiment pas les faveurs des téléspectateurs avec  des audiences à moins de 1% en moyenne…et il y en a d’autres, beaucoup d’autres.
Aucune nouveauté, en somme, à porter au crédit de la non-politique de programmes de cette direction qui désoriente non seulement les téléspectateurs mais également les publicitaires qui se désengagent. Pas étonnant que les recettes publicitaires plongent.

Et si Sandrine Roustan avait été victime du « fait du Prince » qui ne supporte pas que son autorité et sa stratégie soient sources d’inquiétudes et de réserves ???

Elle est femme et ils sont hommes. La professionnelle a sans doute eu raison trop tôt mais comme souvent, il est préférable de ménager la carrière des hommes aux réseaux influents qui ne sont pas toujours à leur place plutôt que de favoriser la carrière des femmes qui ont de l’expérience et du cran.
La conclusion c’est Le Monde qui la donne : « Elle était il y a encore un mois la seule directrice femme des programmes d’une des 6 chaines du groupe. Situation surréaliste.... »
Etre une femme libérée tu sais c’est pas si facile….à France Télé !

 

 

 

 

 



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