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jeudi 12 juin 2014

Les "écrans" tv libérés de Carolis....selon Libération.

Le blog CGC Média, si vous l'aviez raté, vous propose de découvrir l'article d'Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos publié dans la rubrique "ECRANS"   sous l'intitulé " Bygmalion : Carolis déraciné":

AFFAIRE

Mis en examen pour «favoritisme» et soupçonné d’avoir touché de l’argent en retour, l’ex-président de France Télévisions a été suspendu de l’antenne par son successeur, Rémy Pflimlin.

«Passion patrimoine.» Forcément, l’intitulé de la collection des Racines et des ailes que Patrick de Carolis présentait encore mercredi sur France 3 peut prêter à sourire quand on sait le bain de soupçons dans lequel l’affaire Bygmalion a plongé l’ancien président de France Télévisions. Oui, l’affaire Bygmalion, du moins l’autre affaire mais qui, tant dans son volet UMP que France Télévisions, aboutit au même dégommage VIP : après celui de Jean-François Copé, c’est au tour de Patrick de Carolis.
 
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Un président de France Télévisions vient d’éjecter un ancien président de France Télévisions, c’est pas banal. Si, jeudi soir, Carolis dit avoir fait lui-même le choix de ne plus présenter Des racines et des ailes ainsi que le Grand Tour sur France 3, si, dans le Monde, Rémy Pflimlin affirme poliment que Carolis «a pris cette décision, qui me semble être la bonne», c’est bel et bien, selon nos informations, lui qui a décidé de suspendre son prédécesseur.
 
«L’affaire Bygmalion a une résonance particulière qu’il faut prendre en compte», euphémise Pflimlin qui s’ampute de Carolis en espérant stopper la gangrène.
 
La mise en examen de Carolis pour «favoritisme» par le juge Van Ruymbeke, déjà, ça coinçait, au huitième étage de France Télévisions. Le soupçon d’une rétrocommission de 119.500 euros versés par Bygmalion à Carolis, ça ne passe plus du tout.
 
Filière Copé. De Bygmalion versant UMP à Bygmalion versant France Télévisions, il y a un même homme, Bastien Millot. Ce fidèle de Jean-François Copé, arrivé au cabinet de Carolis en 2005, décide de voler de ses propres ailes en 2008 et de se mettre en disponibilité de France Télévisions pour créer sa propre société, nommée en toute simplicité Bygmalion. De ses propres ailes, c’est vite dit : c’est la télé publique qui l’aide à prendre son envol. Bygmalion décroche plusieurs prestations, d’abord facturées puis contractualisées, pour des missions de conseil, treize en tout : rédaction de discours, d’éléments de langage, lobbying, surveillance de l’e-reputation du groupe, courrier des téléspectateurs, etc. 120.000 euros en 2008, 430.000 en 2009… Au total 1,2 million d’euros en six ans. Et sans appel d’offres, les prestations de Bygmalion étant saucissonnées entre plusieurs services de la présidence de France Télévisions.
 
Qui a laissé faire ? Qui a donné l’ordre ? Là, lors d’une confrontation organisée le 27 mai par le juge Van Ruymbeke, en charge de l’instruction, de la plainte déposée par le SNPCA-CGC, un syndicat de France Télévisions, les versions divergent.
 
Outre Millot et Carolis, est présent Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions qui deviendra plus tard plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.
 
Au juge, Camille Pascal dit avoir obéi aux ordres de Carolis transmis par le DG Damien Cuier - lui aussi issu de la filière Copé.. A Cuier lui annonçant la nouvelle procédure avec Millot, Pascal aurait dit : «Donc, il part mais en fait il ne part pas ?» Cuier aurait répondu : «C’est exactement ça.»
 
La version Carolis est tout autre : il aurait demandé à Pascal une solution pour remplacer Millot sans embaucher personne, et Pascal aurait eu l’idée de cette sous-traitance.
 
Mais le Point plombe Carolis en dévoilant qu’entre 2011 et 2012, il a touché de Bygmalion 119.500 euros aux forts relents de rétrocommission pour services rendus. Explication de Carolis qui attaque le Point : il s’agit là de missions de conseil - l’une pour le musée Bonnard du Cannet, la bonne ville de Michèle Tabarot, copéiste devant l’éternel. L’autre en vue de la création d’une chaîne locale picarde pour laquelle Bygmalion s’est associé à la Voix du Nord. Carolis aurait confectionné toute la grille des programmes. Sauf que, dans l’Obs, Jean-Michel Lobry, président de la filiale télé de la Voix du Nord, réduit son rôle à celui d’un entremetteur et assène : «La grille, c’est moi qui l’ai créée.»
 
«Prestations». Au juge Van Ruymbeke d’établir la vérité mais la mise à l’écart de Carolis révèle aussi l’embarras de l’actuel président de France Télévisions. A son arrivée en 2010, Rémy Pflimlin apprend que Millot, certes en disponibilité, fait toujours partie des effectifs de la télé publique. Mauvais genre. Millot est démissionné, sans indemnités.
 
Pourtant, Pflimlin garde deux contrats Bygmalion : la e-reputation et le courrier des téléspectateurs. Pourquoi cette demi-mesure ? Certains à France Télévisions y voient un signe d’un arbitrage centriste typique de Pflimlin. Dans le Monde, celui-ci affirme que «ces prestations correspondaient à des activités nécessaires». Il en veut pour preuve qu’elles se poursuivent toujours. Mais cette fois sans Bygmalion, avec laquelle la télé publique n’a plus aucune relation d’affaires. Le courrier des téléspectateurs est désormais entre les mains de LaSer Contact, qui gère aussi les appels, et la e-reputation est le fait de Linkfluence. Et ce au terme d’appel d’offres. Car c’est là l’un des soucis de Pflimlin : les deux contrats avec Bygmalion n’ont pas fait l’objet d’appel d’offres. Devant le juge Van Ruymbeke, Martin Ajdari, ancien secrétaire général de Pflimlin, a plaidé la «très grande désorganisation» qui régnait alors à France Télévisions après le chaos de l’entreprise unique décidée par Nicolas Sarkozy.
 
Ni Ajdari, entendu sous le statut de «témoin assisté», ni Pflimlin n’ont été pour l’heure trop inquiétés par Van Ruymbeke. Alors qu’apparaissent d’autres contrats - France 3 a payé Carolis pour redresser l’audience des Racines et des ailes avant qu’il ne revienne présenter l’émission en personne -, Rémy Pflimlin, en écartant Patrick de Carolis, cherche à éloigner les pales du puissant ventilo à emmerdes."
 
 

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