Ce mercredi 21 septembre, la Commission
déontologie journalistes se réunissait à France Télé.
Dans leur dernière publication sur le sujet intitulée "La Commission
déontologie journalistes: Michel Field a toujours une explication...", la CFDT met de nouveau les pieds dans le plat (pendant ce temps fo continue de publier ses papiers de soutien au couple Field/Ernotte)
Le blog CGC Média vous propose de découvrir le papier de la CFDT.
La réunion de ce 21
septembre s'ouvre sur le constat d'une absence de documents qui doivent pourtant
nous être fournis préalablement par la direction, notamment concernant les collaborations
extérieures.
Saisi par la CFDT sur
les récents événements de l'été le concernant, Michel Field le Directeur de l'Information du
groupe France Télévisions, nous explique que nos critiques sont basées sur des
présentations de faits incomplets ou biaisés.
Pour mémoire voici la
liste de questions que nous avons fait parvenir en amont de la réunion:
"1- Dans le
cadre de "l'affaire Bygmalion Envoyé Spécial":
- Quels ont été les
échanges entre la direction de l'information et Nicolas Sarkozy et son
entourage ?
- Quelles ont été les
demandes de l'entourage de N Sarkozy ?
- Quelles réponses
ont été apportées à ces demandes ?
- Quelles ont été les
répercussions sur Envoyé Spécial ?
- Quelles ont été les
demandes de la Direction de l'Information concernant la programmation et le
contenu d'Envoyé Spécial et sous quelles forme, oral, mail, en réunion?
2 - Une demande en
interne de déprogrammation d'une enquête après une intervention d'un homme
politique est-ce une procédure normale ? Que compte faire la direction pour
sécuriser le travail des magazines et des journalistes d'investigation ?
3 - Le 7 juillet
dernier avait lieu la remise des prix du concours général de l'éducation nationale
au ministère du même nom. Cette cérémonie officielle était animée par le
directeur lui-même de l'information de France Télévisions. Il s'agit donc du
Directeur de l'information d'un groupe audiovisuel public qui fait "un
ménage" dans un ministère en dépit de toute élémentaire prudence dans une
année électorale et au mépris de toute règle déontologique dont il est censé
être le garant:
- Est-ce normal ?
- Cette
"collaboration extérieure" a-t-elle fait l'objet d'une demande auprès
de son supérieur hiérarchique.
- Le Canard enchaîné
affirme que cette collaboration est en fait une prestation rémunérée, et
facturée par le biais d'une société 6.000 euros TTC ? Est-ce vrai ? Si oui est-ce
une pratique normal pour un directeur de l'information ? Si oui quelles suites
la direction et la présidence comptent-elles donner à cela ?
- Si les affirmations
du Canard Enchaîné sont fausses, la direction et le Directeur de L'information
comptent-ils donner une suite en diffamation à cette affaire qui nuit à l'image
de France Télévisions et met l'ensemble des rédactions en porte à faux surtout
dans une année électorale...
4 - Y-a-t-il des
règles déontologiques et de bon sens à respecter pour les 2700 journalistes de
France Télévisions, et des règles différentes pour le Directeur de
l'Information ?"
Le Directeur de
l'Information ne répond pas point par point mais en 2 parties et précise à plusieurs
reprises qu'il pense être l'objet d'une campagne de déstabilisation visant sa
personne
depuis plusieurs
mois. Bref, on lui en veut...
Concernant
"l'affaire du magazine d'Envoyé Spécial sur Bygmalion", il affirme
que jamais il n'y a eu volonté de sa part de censure.
Simplement une
incompréhension entre les équipes d'Envoyé Spécial et lui, flute, on avait pas
pensé à cette hypothèse.
En effet, en juin une réunion avait calé les dates de programmation
d'ES et Michel Field était persuadé, qu'après débat, tout le monde était tombé
d'accord pour une diffusion du magazine après les primaires des Républicains,
en gros en décembre sauf en cas d'actualité sur le dossier...
En fait c'est aussi
bête que ça ! Les équipes d’Élise Lucet et celles de Michel Field ont pensé
chacune être d'accord mais sur des choses différentes... Y avait vraiment pas
de quoi en faire tout une histoire. Quant aux mails qu'aurait envoyés M. Field
pour évacuer le sujet et sauver la participation de Nicolas Sarkozy aux
émissions politiques, pure invention!
A la limite Michel Field reconnaît qu'il
a "mal géré" le dossier et surtout s'en prend au Canard Enchaîné,
qualifié de journal "malveillant".
"Je voulais éviter aussi que
l'on se fasse instrumentaliser par le clan Copé..." Vu que l'intervenant
fort du sujet, organisateur des meetings de N. Sarkozy en 2012, serait un proche
de Copé.
Et alors? Lui
rétorque-t-on, pour sortir des infos, ils faut des informateurs qui ont des
intérêts à communiquer ces infos, ça n'est pas nouveau. Notre boulot, c'est de
vérifier des infos et de les sortir et non pas de les déprogrammer ou de les
étouffer par souci d'extrême neutralité...
Notons par ailleurs
que les magazines ont une indépendance de programmation de façon à ce qu'aucune
manipulation ou pression ne puisse être suspectée.
Enfin bref, ce que
finalement Michel Field semble le plus regretter, c'est surtout "que cette affaire
soit sortie sur la place publique, grâce à des informateurs de l'intérieur,
dans un journal malveillant..."
La CFDT, lui a rappelé que France
Télévisions était de tout temps une maison de verre contrairement à des
ambiances plus feutrées, chez Bouygues ou Lagardère qu'il connait bien. Qu'on
ne trouvait finalement pas anormal que les contribuables qui paient la redevance
soient informés de ce qui se passe en interne en temps réel quand cela est important.
Qu'enfin nous avons la chance de vivre encore dans un pays aux médias pluriel,
et qu'on peut trouver son bonheur à travailler à la Chaine Histoire aux côtés
de Patrick Buisson, comme l'a fait Michel Field plusieurs années, et se faire
épingler par le Canard Enchaîné, un rouage important de la démocratie et qui ne
publie pas tous les jours de "fausses informations", que d'ailleurs Michel Field
n'a toujours pas démenties...
Après toute cette
mousse rappelons que finalement, à l'issue d'un bras de fer, le sujet d'EnvoyéSpécial sur l'affaire Bygmalion est programmé
comme prévu le 29 septembre.
Concernant le dossier
de son "ménage" au ministère de l'éducation nationale à l'occasion de
la remise des prix du
concours général, Michel Field s'est montré encore plus virulent.
Là encore,
vociférant contre le Canard Enchaîné, qui publierait de fausses informations
sur le sujet.
Bon d'accord mais lesquelles? L'animation de ce débat ? Michel
Field le reconnaît, il l'a fait, "comme je le fais depuis 8 ans et j'ai
demandé à Delphine Ernotte l'autorisation d'ailleurs". B
on, comme nous
n'avons pas les documents ad hoc, une fois encore il faudra croire notre
Directeur de l'Information, non sur des faits mais sur parole...
Quant au
paiement avancé par le Canard Enchaîné - 5000€ - pour Michel Field "C'est
faux ! Je l'ai fait gracieusement".
Pourtant "Le Canard", sûr de ses
sources, maintient que la veille encore de l'événement, une facturation était
en route...
Michel Field regrette que le journal ne l'ai pas appelé pour
vérifier en direct les informations... Nous lui faisons remarquer qu'un démenti
argumenté aurait suffi à éteindre l'affaire, ce que chacun dans son bon droit
ferait immédiatement, mais pas lui car il y avait à cette époque les attentats
de Nice, "cela aurait été déplacé".
Suite au prochain
épisode...
Visiblement les
mauvaises habitudes des journaux de France 2, notamment du 20h ont la vie dure...
Plusieurs sujets commandés avec des angles prédéfinis et des a priori comme
"Rennes épicentre de la violence des manif", alors qu'on ne comptait
en tout que 6 vitrines cassées. N'empêche la rédaction en chef a quand même
acheté une image de bris de vitrine au marteau à i-télé et agrégé des images
difficilement sourçables sur internet... Pour finalement "boutiquer"
un sujet.
En Guadeloupe, notons
ce magnifique geste pour le pluralisme du rédacteur en chef... Une équipe en
reportage refuse de faire une interview du Président de Région, malgré ses demandes
répétées, car ce n'était pas dans l'angle de son sujet. Qu'importe, à son
retour, une autre équipe est partie en sens inverse pour accéder aux désirs de
l'édile. Une pratique courante ? On ne sait pas. Le Directeur de l'Information
du réseau Outremer 1ère non plus d'ailleurs, car Stéfane Bijou au moment de la
réunion, n'était pas au courant de cette péripétie, alors même que nos
collègues du SNJ ont eu le temps de publier un tract sur le sujet... Un problème
de messagerie sans doute, c'est vraiment trop bête. Heureusement, entre la
Région Guadeloupe et la rédaction en Chef, la communication fonctionne
parfaitement. Et bien mieux qu'avec Paris, c'est rassurant...
Concernant les
commentaires qui ont fait réagir, notamment le CRAN, à l'occasion de la cérémonie
d'ouverture des JO de Rio, le Directeur de la rédaction des Sports Pascal
Golomer, précise qu'il s'agit d'une maladresse mais que ce qui a été repris
dans la presse est incomplet car, dans la même phrase, les commentateurs ont
rectifié de façon à ne pas laisser penser qu'ils soutenaient des thèses,
esclavagistes notamment... précision: un message d'excuses de FTV à été publié
dès le lendemain de ce commentaire.
A propos de
l'attentat de Nice et de la diffusion à chaud d'une interview d'un homme devant
le cadavre d'une victime, qu'il présentait comme celui de sa femme, Michel
Field reconnaît une erreur dans la chaine de validation de cette information.
Erreur qui a valu des excuses d'ailleurs dès le lendemain encore.
Enfin, des problèmes
commencent à apparaître concernant le web et la Chaine info:
-
harmonisation entre la TV et la radio qui parfois ne traitent pas de la même
manière une information (ex: fausse alerte attentat de Paris)
-
problème de la diffusion sur la chaîne Info et le web de cette discussion,
entre 2 femmes, une voilée, l'autre non, à Nice,
-
l'incitation à l'utilisation de Facebook et les droits moraux et patrimoniaux
des journalistes.
- les
changements dans les pratiques que cela pourrait entraîner ainsi que le flou
dans le qui fait quoi ?
A notre
demande, une prochaine réunion sera calée pour évoquer les pratiques sur le web
et plus spécifiquement ces deux aspects."