samedi 16 décembre 2017

"Va y avoir du sport" à France Télés après la motion de défiance contre Ernotte (84%)…ou plutôt, devrait y en avoir de moins en moins ! Découvrez la tribune des salariés qui en appellent aux autorités supérieures du pays.



"Va y avoir du sport" à France Télés après la motion de défiance contre  Ernotte (84%)…ou plutôt, devrait y en avoir de moins en moins ! Découvrez la tribune des salariés qui en appellent  aux autorités supérieures du pays. 

Alors que Gilles Pélisson PDG de TF1, indique mardi dernier que son groupe est candidat à l'acquisition d'une partie des droits de retransmission à la télévision des Jeux olympiques qui seront organisés en 2024 à Paris pas "à n'importe quel prix" a-t-il souligné -  France Télévisions, diffuseur historique, n'est pas certain de s'assurer les droits de retransmission de l'événement.

Certes le JO 2024 sont dans 7 ans - c'est encore loin - mais pour les droits de diffusion TV, tout va se jouer maintenant.

Pour la première fois, les chaînes ne vont pas négocier avec le CIO mais avec Discovery qui possède les droits télé, Internet et mobile des JO de 2018 à 2024, achetés il y a deux ans pour 1,3 milliard d'euros.

Le fait que France Télés diffuseur historique, depuis les déclarations intempestives tous azimuts de l’ex Orange qui se sont soldées il y a peu par une motion de défiance contre elle à 84% des votants - du jamais vu ! – puisse ne pas candidater, fausse évidemment le jeu. Chacun dès lors comprend bien la prudence mais aussi l’inquiétude du PDG de TF1 (s’agissant plus précisément du montant) d’y aller seul !

Il n’y a évidemment pas que lui qui se pose des questions.
« Sport et Société » vient en effet, de publier sur son site ce 13 décembre, la « Tribune des salariés de la Direction des Sports de France Télévisions ».

Kevin Bernard le journaliste dans son chapeau de présentation évoque, non seulement la motion de défiance contre Ernotte mais aussi et surtout le contexte qui a conduit cette tribune "rassemblant largement les journalistes et les personnels techniques et administratifs d’un service qui, aujourd’hui, se retrouve sous la menace d’une réduction des investissements.

Le projet de budget 2018 [soumis au vote d’un CCE dans l’illégalité totale, ndlr] prévoit en effet une baisse de 10% de la part consacrée aux sports sur France Télévisions, soit 180 millions d’euros envisagés contre 200 millions sur l’année écoulée. Cette baisse drastique, qui pourrait s’entendre par un allégement du catalogue des événements sportifs du groupe audiovisuel public et par un impact sur l’emploi, est de nature à avoir de lourdes répercussions en ce qui concerne l’ambition de diffusion des rendez-vous sportifs, à commencer par la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

A ce jour en effet, aucune certitude n’est établie quant à l’intérêt de France Télévisions de se porter candidat à la diffusion de cet événement majeur pour l’Hexagone, cent ans après les derniers Jeux d’été organisés dans la patrie du Baron Pierre de Coubertin."

Le blog CGC Média vous propose de découvrir cette formidable tribune que le Chef de l’État, son Gouvernement donc ses ministres, ont probablement tous – à n’en pas douter - entre les mains
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Tribune des salariés de la Direction des Sports de France Télévisions

Pour la première fois, un doute sérieux plane sur la capacité ou la volonté de la télévision publique française de diffuser les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2022 à Pékin et 2024 à Paris. Cela entrainerait sa disparition du paysage olympique pour la prochaine décennie. Ce doute est nourri par un contexte où la Présidence de France Télévisions ne fait plus du sport une priorité, tente de revendre une grande partie de son catalogue de droits sportifs et s’apprête à faire payer à la Direction des Sports l’essentiel des 50 millions d’euros d’économies demandées par l’État.

Nous parlons de cela cinquante ans presque jour pour jour après la première diffusion télévisée en couleur, en direct et en mondiovision, d’un événement : la cérémonie d’ouverture des Jeux de Grenoble en 1968. 

Au-delà du constat, ce risque de retrait de France Télévisions de l’Olympisme pose une série de questions. Il remet également en cause quelques principes qui fondent notre démocratie, le mouvement olympique et sa nouvelle trajectoire.

Alors que le pays s’apprête à accueillir les jeux du centenaire, nous pensons que le débat dépasse largement le cadre même de France Télévisions, ses dirigeants et ses salariés mais relève d’un enjeu national. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 en France promettent de porter avec eux des évolutions, des opportunités, des investissements importants, dans le sport bien sûr, mais aussi dans l’éducation, la santé, les télécommunications, l’emploi. L’audiovisuel fait-il partie de ce champ public et peut-il en être exclu ?
  • Dans le pacte que le Comité International Olympique vient de signer avec la France, est-il envisageable que le groupe audiovisuel majeur du pays ne soit pas le partenaire, le témoin et le forum de ce contrat ?
  • À l’heure où le pays s’apprête à investir au moins 3,5 milliards d’euros dans les infrastructures des Jeux Olympiques en France, est-il raisonnable d’envisager que le contribuable, qui financera une part importante de ce projet, ne soit pas garanti d’avoir un accès libre, gratuit et complet à cet événement historique, et ne pas garantir la même réciprocité aux sports qui seront représentés en 2024 ? D’autant que, loin d’être hégémonique, France Télévisions a toujours su nouer des partenariats public/privé pour amortir ses coûts et offrir une diversité de choix au public.
  • Alors que les Jeux doivent être un accélérateur de prise de conscience et d’évolutions sociétales, un promoteur des nouvelles politiques d’inclusion, qui d’autre que France Télévisions peut offrir autant de visibilité aux sports paralympiques ? Qui peut assurer autant d’heures de diffusion aux Jeux quelque soit leur fuseau horaire ?
  • Devant nous s’annoncent à moyen terme de nouveaux bouleversements technologiques et les Jeux en seront comme toujours la rampe de lancement. Qui d’autre que France Télévisions peut assumer le rôle de plateforme de partage avec les pays émergents et en voie de développement ?
  • Face à des enjeux qui dépassent largement le cadre du sport, est-il souhaitable de se passer du groupe audiovisuel public qui, par la variété de ses canaux, son expertise et ses rédactions, est le seul capable de présenter tous les aspects d’un projet tel que l’organisation des Jeux dans un pays ? Qui d’autre qu’un groupe audiovisuel public peut offrir la garantie d’organiser le débat, toujours passionné autour des Jeux, de manière indépendante de toute pression ?
  • En dehors de France Télévisions, de sa mission de service public, de ses multiples antennes, de ses solutions numériques puissantes, qui peut assurer une couverture plus large des Jeux de jour, comme de nuit, offrir une visibilité de cette ampleur à tous les sports et pas seulement aux plus « rentables » en termes d’audience ? Qui d’autre peut être le partenaire de tous les médias des 270 millions de francophones dans le monde ?
  • Si à Los Angeles, et son projet entièrement privé, la question ne se pose pas en ces termes, en France, l’objectif assigné à ces Jeux de 2024 est clairement de servir de modèle inspirant pour d’autres villes et d’autres pays. Devrait-on comprendre qu’un désengagement de la télévision publique, partenaire historique du CIO, serait alors inclus dans ce nouveau modèle présenté au monde olympique ?
  • Parlons franchement, que représentent 50 millions d’euros de 2018 sur les quelques 20 milliards de budget cumulé de France Télévisions d’ici 2024 et au regard des investissements de long terme que consent la nation ? La chasse aveugle aux coûts doit-elle se transformer en mise à l’écart pour les dix ans qui viennent d’un partenaire historique du mouvement olympique ? Cette intention affichée, si elle devait se transformer en décision ou en défaite serait-elle bien proportionnée et finalement crédible ?
Chacun répondra à ces questions selon son analyse et sa sensibilité.

Il n’est pas question ici de prétendre qu’il faut dépenser sans compter, ni céder au chantage de prix exorbitants. Pour notre part, nous pensons que le défi historique d’organiser les Jeux du centenaire à Paris doit prévaloir sur des considérations saisonnières, il nécessite une vision à long terme. Un tel dossier, avec ses enjeux, ne peut se balayer d’un revers de manche par quelques indiscrétions dans la presse.

France Télévisions est le témoin de l’histoire contemporaine de la France et du monde, c’est sa mission première, sa raison d’être. Les Jeux Olympiques et Paralympiques en font pleinement partie. Raconter, faire découvrir et partager, au fil du temps l’aventure de jeunes femmes et hommes de tous horizons lancés dans l’aventure olympique, témoigner de la transformation physique, technologique et sociétale d’un territoire lancé dans le défi olympique – pas seulement pendant une quinzaine estivale – c’est pleinement cela la mission actuelle de France Télévisions et pour l’avenir.

Les salariés de France Télévisions et ceux de la Direction des Sports en particuliers, sont viscéralement attachés à leur mission olympique, et le prouvent tous les deux ans. Pour toutes ces raisons qui nous semblent fondées, nous n’imaginons pas que la télévision publique de la France puisse manquer ce rendez-vous et, pour la première fois, tourner le dos à son histoire. 

Nous en appelons donc aux autorités supérieures du pays et de l’olympisme pour que l’intérêt général, les valeurs portées par le mouvement olympique et finalement la raison l’emportent. La génération 2024 mérite que son histoire soit contée.


vendredi 15 décembre 2017

Lettre ouverte aux administrateurs de France Télévisions et plus largement au Chef de l’État et au Gouvernement.



Lettre ouverte aux administrateurs de France Télévisions et plus largement au Chef de l’État et au Gouvernement.

Monsieur le Président de la République, mesdames et messieurs les ministres,  mesdames et messieurs les administrateurs de France Télés, vous qui êtes garants de l’application des textes et du respect des lois, ne cautionnez leur transgression permanente qui ne fait qu’affaiblir l’autorité de l’État mais rend également inaudible sa parole.

Delphine Ernotte qui ne cesse depuis plusieurs semaines par tweets et média interposés de critiquer les choix de l’actionnaire, vient de procéder à une consultation sur un projet de budget 2018, totalement illégale.

En effet, ayant programmé la séance du CCE sur deux jours, les 13 et 14 décembre 2017, cette dernière n’a communiqué les documents à destination des élus de l’instance que la veille, en toute illégalité puisque les délais en l’espèce sont d’au moins huit jours.

La plus haute juridiction de notre Pays en consacre d’ailleurs le principe et condamne ceux qui le transgressent. « Au plan pénal, la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation est constante : le délai de 3 jours, fixé par la loi, doit être respecté impérativement, son inobservation constituant un délit d'entrave au fonctionnement régulier du comité d'entreprise même si la demande de la tenue de la réunion en urgence émanait des membres du comité (Cass. crim., 11 juin 1974, no 93.299/73, Bull. crim., no 213).

Ce délai est encore supérieur et passe à 8 jours s’agissant du C.C.E. que le règlement intérieur peut encore augmenter – ce qui est le cas à France Télés.

Dans une décision concernant l'ordre du jour du comité central d'entreprise, qui n'avait pas été envoyé dans le délai de 8 jours, la Cour de cassation estime que le délit d'entrave est constitué, quand bien même le C.C.E. serait-il ensuite convoqué à une nouvelle réunion respectant ce délai (C. trav., art. L. 2327-14 / ancien C. trav., art. L. 435-4). » 

En l’occurrence, les documents relatifs au projet de budget 2018 pour France télés auraient très bien pu être adressés aux membres  du CCE début décembre. Le document avait en effet  fuité dans le JDD, le 3 décembre dernier sous la plume de Renaud Revel qui intitulait son article EXCLUSIF « le train de mesures dont le JDD vous livre les détails ».

Le vote qui est intervenu hier, hors la loi donc« négatif » (comment pouvait-il en être autrement ?) pour celles et ceux qui ont pensé s’exprimer, à part les élus de la CGC qui ont refusé de prendre part à la consultation pour les raisons précitées et pour pouvoir la contester ne peut être valablement pris en compte et en aucun cas considéré comme une étape dans un quelconque processus.   

Le 21 décembre prochain ne validez pas Monsieur le Président de la République, mesdames et messieurs les ministres,  mesdames et messieurs les administrateurs de France Télés ce qui ne peut l’être, sur un plan légal comme sur un plan déontologique et réglementaire.

Un hallucinant vote (négatif) du CCE contre le budget qu’Ernotte a communiqué la veille pour le lendemain, en totale violation de la loi.


Un hallucinant vote (négatif) du CCE contre le budget qu’Ernotte a communiqué la veille pour le lendemain, en totale violation de la loi. 

Le SNPCA-CGC dont les élus n’ont pas pris part au vote s’agissant du document qui leur avait été communiqué la veille pour le lendemain ont mandaté leur avocat pour engager une action en annulation de l’ensemble des votes et délibérations s’agissant, notamment du point sur le budget qui n’a été transmis que la veille pour le lendemain en totale violation de la loi. 

« Au plan pénal, la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation est constante : le délai de 3 jours, fixé par la loi, doit être respecté impérativement, son inobservation constituant un délit d'entrave au fonctionnement régulier du comité d'entreprise même si la demande de la tenue de la réunion en urgence émanait des membres du comité (Cass. crim., 11 juin 1974, no 93.299/73, Bull. crim., no 213). Seule l'urgence - qui dans cette affaire n'était pas constituée - permettrait d'éviter la condamnation pour délit d'entrave.

Toute juridiction compétente en la matière constatera qu’il n’y avait aucune urgence à raccourcir le délai de 8 jours quand bien même le C.A. aurait-il à se prononcer le 21 décembre prochain.

Ce délai de 8 jours est encore supérieur s’agissant du CCE que le règlement intérieur peut augmenter – ce qui est le cas à France Télés.

Dans une décision concernant l'ordre du jour du comité central d'entreprise, qui n'avait pas été envoyé dans le délai de 8 jours, la Cour de cassation estime que le délit d'entrave est constitué, quand bien même le CCE serait-il ensuite convoqué à une nouvelle réunion respectant ce délai (C. trav., art. L. 2327-14 / ancien C. trav., art. L. 435-4). » 

A quel juge France Télés imagine-t-elle faire croire que le document qui a fuité dans le JDD, le 3 décembre dernier sous la plume de Renaud Revel qui intitulait son article EXCLUSIF « le train de mesures dont le JDD vous livre les détails » ne pouvait être remis aux élus dans le même délai ?!  

Le vote qu’il soit négatif ou pas, ne pouvait avoir lieu...la consultation n'est de fait pas légale. Cette manœuvre permet une fois l’avis rendu de faire croire aux administrateurs du Conseil d'Administration que les élus auraient  été dûment consultés - ce qui n’est évidemment pas le cas ! - et qu’ils pourraient ainsi entériner au nom de l’État qui est pourtant garant du respect des textes l’une des plus grosses entraves qui soit ! 

Les interventions du Secrétaire du CCE dénonçant l'attitude de la direction dans la façon dont se tenait l’instance et sur ses conditions de déroulement, à savoir entre autres, les changements intempestifs des points de l'ordre du jour, ont à cet effet été particulièrement remarquées et applaudies par nombre des  élus présents. 

Enfin pour la petite histoire, Eric  Vial pour FO qui hurlait ce 14 décembre au matin en séance du CCE demandant pour aller comme de coutume dans le sens d’Ernotte, de ne surtout pas s’arrêter et ni de bloquer le CCE justement pour être présent et suivre ce point crucial – provoquant au passage le départ de nombreux élus en colère – n’était pas présent.

Le point ne devait pas être si crucial que cela pour que  le "journaliste-directeur artistique- délégué suspendu" mais aussi candidat UDI ridiculisé aux dernières législatives avec à peine plus de 4% des suffrages et maintenant chroniqueur pour "la télé des sociétés des courses de Strasbourg"et "spécialiste des courses hippiques" sur une chaine du secteur privé - n'y participe pas le jugeant sans doute finalement pas très intéressant, soit qu'il avait déjà lu le doc ou peut-être parce que c'était trop tard pour lui et qu’il fallait absolument attraper son train pour rentrer en Alsace certainement à brides abattues  !