Le trio Donnat/Sitbon-Gomez/Ernotte s’attire les foudres du Pouvoir après la diffusion sur France 5 du documentaire "Algérie, mon amour" !
Comme l’indiquait hier matin le blog CGC Média dans son article
« Ernotte pourrait sauter avant l’été…Crise diplomatique entre
Paris et Alger qui rappelle son ambassadeur. », l’affaire
de la diffusion mardi 26 sur France 5 du documentaire "Algérie,
mon amour" parlant de la jeunesse algérienne et du Hirak (*) réalisé par Mustapha
Kessous, n’en
finit pas de faire de remous.
Alger rappelait d’ailleurs son ambassadeur à Paris pour
consultation - fait extrêmement rare - à
la suite de cette diffusion.
(*) Le
Hirak : mouvement populaire de contestation contre le régime qui a
secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa récente suspension en raison
de l'épidémie de Covid-19.
Ce vendredi 29 au matin, la radio de service public France Culture
dans un long article très détaillé, mettait les pieds dans le plat avec quelques
lignes d’un aspect du dossier qui risque bien d’exploser à la figure de celle
qui dans quelques semaines aura quitté France Télévisions comme de quelques
autres d’ailleurs : l’intervention face caméra de
jeunes qui devaient être floutés et ne l’ont pas été ! (¤ extrait ci-après)
Selon nos informations, l’un ou l’autre du trio ernottien ou
les trois de concert ( ?) Francis
Donnat Secrétaire général à France Télévisions,
Stéphane Sitbon-Gomez dircab de l’ex-Orange
récemment promu directeur de la Transformation de France Télévisions et
Delphine Ernotte parachutée sans connaissance su secteur à l’été
2015 par la « Schrameck’s band » dans les conditions qui font
toujours l’objet d’une plainte pénale et d’une instruction judiciaire,
aurai(en)t tenté de joindre le Quai d’Orsay pour faire un mea
culpa bien inutile.
Quant à Takis Candilis qui a
repris le poste de directeur des programmes de France Télévisions après que Nathalie
Darrigrand en a eu été récemment virée, sur qui va-t-il bien pouvoir se défausser ?
(¤ extrait)
« Que deviennent Anis et ses copines du Dikki ? Le journaliste Zakaria
Med Brahami publie sur son compte Twitter la vidéo de son ami Anis qui accuse
le journaliste Mustapha Kessous de n’avoir gardé que les discussions relatives
à la sexualité.
"Je ne regrette pas d’avoir exprimé ces propos, mais j’ai
l’impression d’avoir été dupé. Il n’a rien gardé de mes critiques sur le
système politique et je croyais qu’au moins il allait flouter le visage de
mes copines comme promis" affirme-t-il.
Contacté par France Culture, Mustapha Kessous n'a pas voulu répondre à
notre sollicitation concernant cette accusation formulée par le jeune Anis. »
Si cela s’avère exact c’est bien plus que leur place que
risquent certains responsables toujours en place (plus pour longtemps) mais
également France Télévisions…sans parler des risques que leurs font prendre le producteur
et le réalisateur dudit documentaire qui avaient promis de flouter les
visages mais ne l’ont pas fait !
Le blog CGC
Média vous propose de découvrir l’article de France Culture "Algérie mon amour, le
documentaire qui déchaîne les passions"
Par Tewfik
Hakem - 29/05/2020
Le documentaire "Algérie, mon amour" sur la jeunesse algérienne
et le Hirak, réalisé par Mustapha Kessous, journaliste au Monde, a provoqué les
protestations officielles des autorités algériennes et un débat enflammé entre
internautes.
Cinq jeunes algériens de moins de 30 ans racontent face caméra leurs vécus,
leurs frustrations et leurs espoirs nourris par le Hirak, le mouvement
populaire de protestation en Algérie. Depuis le 22 février 2019 ils ont marché
tous les vendredis pour protester contre le régime en place. Au-delà de la
chute du président Abdelaziz Bouteflika et de sa bande, obtenue après trois
mois de fortes mobilisations, ils exigent comme tous les manifestants la fin de
la dictature et l’instauration d’une nouvelle république respectueuse des
libertés individuelles et collectives. "Un État civil, pas un État
militaire" ont-ils scandé comme des centaines de milliers de leurs
concitoyens sortis manifester en masse et inlassablement depuis l’année
dernière. La pandémie a arrêté cette formidable dynamique, ce qui a permis au
régime de reprendre la main (de fer) et d'arrêter en plein confinement des
opposants politiques, des blogueurs et des journalistes accusés d'être
favorables au mouvement populaire.
Dans le documentaire diffusé sur France 5 le mardi 26 mai, Mehdi
l’ingénieur oranais exprime ses désillusions ; Anis l’Algérois et ses copines
racontent la difficulté de tomber amoureux dans un pays où il est interdit de
s’aimer en dehors du mariage ; Hania qui travaille dans le cinéma témoigne
de son arrestation et comment elle fut déshabillée et humiliée dans un
commissariat d’Alger ; Sonia la psychiatre de Tizi-Ouzou s’insurge contre
le code de la famille toujours en vigueur en Algérie qui condamne les femmes à
rester sous la coupe des hommes ; enfin, et tout aussi désabusé que les
autres intervenants, Athmane l’avocat militant des droits de l’homme sillonne
les villages de Kabylie pour défendre les militants de la cause berbère, y
compris les activistes du MAK (le Mouvement de l’Autonomie de la Kabylie).
À LIRE AUSSI
Actualités
En Algérie, la répression est quotidienne malgré le confinement
Le documentaire Algérie, mon amour était de toute évidence très
attendu en Algérie. Quelques jours avant sa diffusion par France 5, le teaser
était largement partagés sur les réseaux sociaux. L’auteur-réalisateur, Mustapha
Kessous, journaliste au Monde, avait même accordé une interview au quotidien
francophone algérien El Watan : "Je suis un Algérien qui
vit en France, j’ai eu envie de savoir ce qui se passe dans mon autre pays sans
prendre parti", déclare Mustapha Kessous, qui ajoute plus loin :
"Naïvement, j’ai envie de croire que le régime, après avoir vu le film,
se dira : 'Nous sommes allés trop loin'. Peut-être que le pouvoir en place
ne connaît pas la jeunesse et l’amour qu’elle porte à leur pays. Peut-être
qu’avec ce film, il va la comprendre. Pour paraphraser Victor Hugo, je dirai
une chose au régime : 'Ne regardez pas l’histoire passer devant vous comme
si vous observiez les étoiles de très loin." Il y a une chance historique
de changer l’Algérie et de la mener enfin vers la démocratie. C’est quand même
un mot qui est inscrit sur tous les documents officiels."
Privés de marches à cause de la pandémie, quelques militants du Hirak ont
relayé depuis leur confinement l’annonce de ce premier documentaire de la
télévision française consacré au mouvement citoyen algérien. D'une manière
enthousiaste, persuadés, bien évidement, que ce film ne peut que servir leur
cause.
Chronique d'une nuit de braise
Après la diffusion du documentaire, une tempête de protestations se fait
entendre sur les réseaux sociaux. Les réactions sont vives, parfois délirantes.
Le plus étrange est que les critiques les plus virulentes proviennent des
militants connus du Hirak. Les cinq protagonistes du documentaire sont
vilipendés, harcelés, l’auteur du documentaire est quant à lui accusé de donner
une "mauvaise" image du mouvement de protestation citoyen algérien.
Entre ceux qui fustigent le documentaire et ceux qui le soutiennent avec ou
sans réserves, la guerre va durer toute la nuit sur la toile. "La
Nuit de la Zizanie" s'amuse une internaute, avec des discours souvent
haineux, des rebondissements incroyables, des révélations insolites, un chouia
de sexe-alcool & metal-rock et, fort heureusement, un peu d’humour :
"17 heures, tous les posts des hirakistes invitent à se mettre sur
France 5. 21 heures, tous les posts des hirakistes insultent France 5. Oh mon dieu
qu’est-ce que la France peut susciter comme sentiments l’espace de quelques
heures… dans mon pays" résume pince-sans-rire le journaliste Tarek
Draoui.
"Donald Trump menace de fermer les réseaux sociaux Facebook et
Twitter après l'avalanche de critiques contre le documentaire Algérie, mon
amour diffusé mardi soir sur France 5" se moque de son côté son
confrère de Jeune Afrique Farid Alilat.
Sex in the city à Alger
Professeure à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, Rym M écrit : "Je
n’ai rien à dire sur un doc’ qui ne m'a rien appris. Mais je m'inquiète pour
les jeunes qui ont témoigné et qui me semblent bien naïfs. J'espère qu'ils ne
regretteront pas amèrement d'avoir participé, et je pense que le réalisateur ne
pèse pas que ça pourrait leur causer un tort qu'eux ne semblent pas avoir le
recul nécessaire pour mesurer".
C’est la séquence dramatique de la polémique : Anis l'amateur du
rock-métal et ses jolies copines qui ont témoigné dans le documentaire Algérie,
mon amour deviennent les cibles d’attaques de toutes sortes. Dans le film,
les jeunes accueillent le journaliste Mustapha Kessous dans leur "Dikki",
terme typiquement algérois qui signifie "planque", un endroit
où les jeunes peuvent se retrouver à l’abris des regards inquisiteurs. Un dikki,
ça peut être un appartement prêté par un ami, une cave aménagée ou encore une
terrasse "privatisée". Les jeunes y consomment de l’alcool - en vente
libre mais interdit en société - et parlent de sexualité, dans un pays qui ne
tolère aucune relation avant le mariage. "On ne peut même parler de
masturbation" confie une adolescente.
C’est cette séquence qui a été la plus commentée. Certains militants du
Hirak n’ont pas hésité à se plaindre au CSA dans une lettre surréaliste :
"Le reportage qui a été diffusé le mardi 26 mai au soir sur la chaîne
France 5 a été présenté au public comme une rétrospective du Hirak, mouvement
de contestation pacifique en Algérie dénonçant le népotisme et la corruption
des dirigeants du pays et dont les principales revendications sont
l’indépendance de la justice, la liberté d’expression et des revendications
sociales. En réduisant dans ce reportage le mouvement du Hirak à une
revendication de jeunes en quête de liberté de mœurs et de liberté sexuelle, la
chaîne a cherché à sciemment discréditer le Hirak aux yeux de la population
algérienne et à le diviser sur le sujet, soulignent les auteurs anonymes de la
missive. [...] Par ailleurs, alors qu’il y a des centaines de
prisonniers politiques liés à ce mouvement de contestation dans le pays dont la
majorité sont de fervents nationalistes, le seul prisonnier politique qui a été
interviewé est un “indépendantiste kabyle” laissant sous-entendre au public que
tous les détenus politiques sont des menaces à l’unité nationale. Par ces
faits, tout nous laisse donc croire que ce reportage fait partie d’une campagne
médiatique orchestrée par le système pour discréditer le Hirak et diviser la
population Algérienne sur le sujet. [...]"
Un déluge de haine contre "Algérie,
mon amour"
D'autres voix du mouvement citoyen tentent à leurs risques et périls de se
faire entendre pour récuser le procès en sorcellerie intenté aussi bien à
l’auteur Mustapha Kessous qu’aux protagonistes de son documentaire. Le militant
Mokrane Aggoune s’inquiète dans un long post des réactions
disproportionnées : "Des réactions déchaînées, dit-il, au
point de diffuser les coordonnées du journaliste et d’appeler à son lynchage.
On appelle à la trahison car chacun(e) a un scénario de film dans sa tête et
entend que ça soit son récit qui serve de trame dominante au documentaire de
Mustapha Kessous. Ces 'critiqueurs' de circonstance débattent-ils avec
autant d’ardeur de la culture totalitaire, anti-démocratique et complotiste du
système qu’ils reproduisent à satiété ? S’inquiètent-ils du climat
inquisiteur qui se propage au sein du Hirak et qui risque de paralyser et
inciter à l’autocensure ? Devrions-nous n’être que des flatteurs pour ne
pas être exposés à la vindicte ?"
Et que deviennent Anis et ses copines du Dikki ? Le journaliste
Zakaria Med Brahami publie sur son compte Twitter la vidéo de son ami Anis qui
accuse le journaliste Mustapha Kessous de n’avoir gardé que les discussions
relatives à la sexualité. "Je ne regrette pas d’avoir exprimé ces
propos, mais j’ai l’impression d’avoir été dupé. Il n’a rien gardé de mes
critiques sur le système politique et je croyais qu’au moins il allait flouter
le visage de mes copines comme promis" affirme-t-il.
Contacté par France Culture, Mustapha Kessous n'a pas voulu répondre à notre
sollicitation concernant cette accusation formulée par le jeune Anis.
La virulence des critiques a poussé une autre intervenante du
documentaire à s’exprimer. Sonia, la psychiatre de Tizi-Ouzou assume
ses propos : "Beaucoup m'ont demandé des explications, m'ont
demandé des comptes sur 'l'image' qui a été donnée du Hirak, comme si d'un
seul coup le film était ma réalisation, ou que j'étais devenue le symbole ou le
porte-parole du Hirak, ce que je ne suis pas et refuse qu'on m'y prête même
l'intention de le devenir - 'Personne ne nous représente, chacun est
représenté par lui même', vous avez oublié notre slogan ? Alors, mes très
chers concitoyens, pour commencer, sachez que je ne suis responsable que de ce que
j'ai dit. Et j'assume complètement mes propos. Certes je vous vois arriver avec
les 'c'est pas représentatif' ....'le code de la famille c'est pas l'objectif
du Hirak' mais laissez-moi vous rappeler, que le Hirak n'est la propriété de
personne... Ni la mienne ni la vôtre, et chacun d'entre nous
"Hirakistes" a son propre idéal de l'Algérie en tête, mais tous,
sommes unis pour un même objectif depuis le 22 février 2019 : le
changement radical du système de gouvernance et pour un état de droits garantissant
la démocratie tout en protégeant les libertés individuelles et collectives
[...]." De son côté Hamou Boumedine, coordinateur du Rassemblement
pour la Kabylie (RPK) a exprimé sa "frustration" : "C’est
un peu comme l’histoire, si nous sommes incapables de l’écrire par nous-mêmes,
nous resterons bien obligés de subir ce qu’écrivent les autres sur nous."
Ces mises au point n’ont pas été suffisantes pour arrêter le déchaînement.
"Le réalisateur est accusé pêle-mêle d’être à l’origine d’une 'vaste
fumisterie', d’avoir 'fait l’impasse' sur les revendications du Hirak, ou
encore de défendre les 'agendas perfides de la France coloniale',
'complice du pouvoir d’Alger', résume le journal El Watan dans son compte-rendu publié le jeudi 28 mai 2020.
Le quotidien d’Alger relève entre autres réactions celle de Louiza Ighilhariz,
ancienne combattante du FLN et une des figures emblématique de la guerre de
l’indépendance algérienne : "Ce n’est qu’un faux haineux, écœurant
et perfide, il est insipide et traître. Ce n’est en fait qu’une grosse
manipulation", tranche-t-elle. "Il existe une solution
radicale pour les partisan.e.s du ' j’aurais voulu voir ceci, j’aurais voulu
voir cela…' Je leur propose de boycotter à jamais toutes les chaînes françaises
et les médias en signe de protestation et de se mettre au travail pour nous
donner à voir ce qu’ils/elles auraient voulu voir…" lui oppose depuis
Paris Nadia Leila Aissaoui.
Sur la toile on pourrait noter que les Algériens de France sont moins
critiques vis-à-vis du documentaire que leurs compatriotes d’Algérie.
L’essayiste Akram Belkaid, journaliste au Monde Diplomatique vole au
secours de son jeune collègue du Monde : "Un documentaire ne
peut tout raconter, tout expliquer. C'est un point de vue, qui relève souvent
d'une certaine subjectivité. Une contribution à l'histoire immédiate.
Calmez-vous les gars, demandez vous pourquoi ce qui est diffusé en France vous
semble si vital, pourquoi ça provoque une telle bronca. Et ça suffit avec cette
exigence de représentativité. Avec ce documentaire, nous avons des voix réelles
mais ce ne sera jamais toutes les voix. Merci à Mustapha Kessous".
L'ambassadeur en France rappelé à Alger
Le jour d’après sera marqué par un nouveau coup de théâtre. Le régime
algérien dénonce officiellement le documentaire de Mustapha Kessous dans un communiqué du Ministère des
Affaires étrangères rendu public le mercredi 27 mai : "L’Algérie
a décidé de rappeler 'immédiatement' son ambassadeur à Paris
pour 'consultations' après la diffusion d’un reportage par des chaînes TV
publiques françaises, indique le ministère des Affaires étrangères. "Le
caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision
publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne
Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la
liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et
ses institutions, dont l’ANP et sa composante, la digne héritière de l’Armée de
libération nationale (ALN)", ajoute le communiqué.
La réaction officielle du gouvernement qui épouse les mêmes arguments que
certains leaders du mouvement du Hirak ne manque pas de piquant, c'est au tour
des internautes favorables au documentaire de s’en donner à cœur joie :
"Passe en profondeur pour le pouvoir qui, ravi, récupère la balle au
bond…" persifle Akram Belkaïd sur sa page Facebook.
Se regarder à travers le regard de
l'autre
Dilemme du jour, comment prendre ses distances avec la réaction du régime
honni sans trop renier ses critiques publiées la veille ? Un vieux sage
trouve la parade. Omar Z rappelle que le documentaire de Mustapha Kessous
n’épouse aucune thèse : "Il s’agit de cinq portraits de jeunes
francophones entre 20 et 30 ans avec quelques images du Hirak entre. C’est
genre du ressenti et des pensées profondes, des fois pas mal parce qu’on est
beaux et intelligents et des fois nulles parce qu’on est aussi un peu cons des
fois comme tout le monde... Comme c’est monté et fait pour vaguement expliquer
aux Français qui s’en foutent ce qui s’est passé depuis un an c’est forcément
un peu frustrant vu d’Alger, mais bon, c’est pas fait pour nous, c’est tout
!" affirme-t-il avant de préciser dans un autre post qu’il se démarque
de la réaction du gouvernement algérien : "Je ne me sens ni
insulté ni trahi ni floué par un 'objet audiovisuel de flux' de la télé
française que j’ai vu par effraction grâce à mon démo pirate, je ne peux que
constater que dans mon pays les conditions de liberté de création de production
de diffusion ne sont pas réunies pour que nos récits du Hirak aient pu prendre forme
et soient débattus là où s’est jouée l’histoire".
Le documentariste algérien Malik Bensmaïl, auteur entre autres des très
essentiels La Chine est encore loin (2010) et Aliénations (2003)
résume l’affaire à sa manière : "On se regarde à travers le regard
de l’Autre, alors comment se débarrasser de l'Autre qui nous regarde ?
Problématique non réglée." Il faut relire Frantz Fanon, réagit
aussitôt un de ses amis.
"Bref, la bonne nouvelle de tout ça, si j'ose dire, c'est que la
capacité de mobilisation est toujours là. C'est pas fini…" conclut
Akram Belkaïd.