Patrick de Carolis va « tirer toutes les conséquences » (dixit l’intéressé) dans les jours qui viennent, de la fin de non recevoir de Bercy.
La CGC Médias confirme comme elle le fait depuis plusieurs jours sur son blog (entre 150 et 200 connexions jours) le départ du pdg de France Télévisions qui indiquait sur les ondes et dans la presse, notamment en juillet au Parisien/Aujourd'hui en France qu'il "ne portera[it] pas un projet sous-financé" en ajoutant "dans ce cas, j'en tirerais toutes les conséquences pour moi".
Il vient d’être prévenu que Bercy ne lui accorderait pas la énième rallonge qu’il réclamait. Dès lors, il n’a d’autre choix que de coller à ses déclarations, en tirant toutes les conséquences de cette fin de non recevoir et en donnant donc sa démission.
Il s’est d’ailleurs vu rappeler que ce "projet sous-financé" qu’il évoquait, c’était le sien. Que ce "projet sous-financé" qu’il n’avait cessé de mettre en avant violant alors la loi d’août 2000, il en était à l’origine…que c’était bien sa réforme ; celle qui prévoyait de sortir des Conventions Collectives, à terme tous les personnels (dixit René Maisonneuve DGA et maître d’œuvre de ce cynique processus, c'était la sienne.
Il avait sans doute la mémoire courte P.de Carolis. Il a vite oublié qu’après que le SNPCA-CGC ait révélé au cours du 1er semestre 2007, l’existence d’un plan de départ en retraite (600 salariés supposés concernés) auxquels la direction du groupe avait cru judicieux d’ajouter 300 autres départs dits« naturels » non remplacés, ce qui portait le chiffre à 900 au total, il a dû avouer en haut lieu que fin 2007 il n’aurait probablement que 36 demandes sur 900 (9 à F2, 26 à F3 et 1 à F5).
Que ce n’est qu’à ce moment là où voyant le peu de crédibilité qui lui était alors accordé, il a proposé ce plan, cette réforme avec sa charte organisationnelle, celle qu’il a demandé au cabinet qui venait de recruter JF Copé de concocter, celle avec ses chantiers, celle dont il annonçait, il y a encore quelques jours à la presse, notamment dans un entretien au Figaro « qu’elle ne serait pas sans conséquence sociale pour salariés du groupe ».
Salariés du groupe pour lesquels, il n’a jamais eu la moindre considération, ceux qu’il raye d’un trait de crayon du « grand tableau des effectifs » par une phrase lapidaire qu’il prononçait, il a quelques semaines qu'"en tant que patron d'un bateau qui a 11.000 personnes", il n'était pas "dans une logique affective". En ajoutant, tant pis pour les salariés "quand je fais mes calculs à la veille d'une négociation financière importante, il est nécessaire qu'on se dise les choses clairement."
C’est bien vrai tout cela et les salariés qui ne sont pas à votre égard dans "dans une logique affective" sont néanmoins d’accord avec cette dernière proposition : " il est nécessaire qu'on se dise les choses clairement.".
Ils vous le disent tous aujourd’hui très clairement : vous n’avez pas hésité à les sacrifier, fuyant vos responsabilités en mettant tout sur le dos de l’Etat alors que c’est vous et uniquement vous qui lui avez proposé cette réforme, votre réforme, dont soit dit en passant vous avez ajouté en haut lieu qu’elle avait "l’aval des syndicats", vous leur avez menti.
Les salariés ne veulent plus être pris entre vous et le pouvoir; ne veulent plus servir de monnaie d’échange à votre utopique maintien ; ne veulent plus être les otages d’une poignée qui pensent plus à leur sortie qu’à l’avenir de ces femmes et ces hommes qui les ont pourtant « servis» fidèlement.
Ils se souviennent, eux, avec difficulté il est vrai, du temps où la crédibilité de l’animateur « Des racines et des ailes » était dans tous les esprits…aujourd’hui, ils estiment que si "crédibilité" a encore un sens alors ils n’attendent qu’une chose que la discussion en cours sur votre chèque de départ se termine le plus vite possible.
Ils attendent, Monsieur Carolis que vous fassiez, au nom de la crédibilité, ce que vous avez déclaré devoir faire "en tirer toutes les conséquences" en partant.
Vous ne pouvez plus conduire, à présent quelque mutation que ce soit dans l’audiovisuel public….Vous n’avez plus la confiance des personnels que vous n’avez pas hésité à laisser tomber…Vous n’êtes tout simplement plus l’homme de la situation
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