vendredi 21 novembre 2008

Carolis dit accueillir le travail des députés de la commission "avec prudence et recul nécessaires" et souligne leur "incohérence"...

Patrick de Carolis a convoqué les "coordonnateurs syndicaux de France Télévisions" ce 21.11.08 pour leur indiquer comment la réforme, vous savez celle qu'il est allé proposé à la Tutelle à l'éte 2007 (dixit Christine Albanel)

Après, il y a quelques jours l'amnésie dont il était sorti au bout 3 ans et demi en se rendant compte qu'il existait, depuis tout ce temps, des instances de représentation des personnels au sein des chaînes de télé, le voici qui manifeste à présent une crise aigüe de lucidité.

Elle se traduit par une nouvelle séance de propagande interne alors que la loi n'est pas votée destinée pour "faire le point sur la situation de France Télévisions à quelques jours de l’ouverture du débat parlementaire."

A peine la réunion terminée, Carolis a adressé comme à sa bonne habitude un mail écrit d'avance à l'ensemble des salariés. Ce mail énonce le dispositif qui n'est donc pas voté mais qui ne peut pas selon Carolis, ne pas l'être, indiquant par ailleurs "en off" à qui veut l'entendre que le Chef de l'Etat étant trop engagé dans sa réforme, il ne pourra plus reculer.
Il a également émis les plus grandes réserves « dans l’appréciation des amendements adoptés par la commission spéciale de l’Assemblée nationale qu'il a indique devoir prendre avec prudence et recul nécessaires»

Voila ce que Carolis, sûr de lui, écrit :

"Dans une période cruciale pour France Télévisions, les échanges ont porté notamment sur le projet de loi sur l’audiovisuel public, les négociations avec la tutelle sur le plan d’affaires, et la transformation du groupe en entreprise commune.

Point d’actualité sur le projet de loi.
Alors que le travail parlementaire ne fait que commencer, Patrick de Carolis a appelé à la prudence et au recul nécessaires dans l’appréciation des amendements adoptés par la commission spéciale de l’Assemblée nationale, beaucoup de chemin restant encore à parcourir d’ici à fin décembre.
Il a estimé que sauf événement particulier, l’heure n’était pas -pour lui- aux prises de position publiques mais au dialogue et à l’échange permanent avec les parlementaires et l’Etat actionnaire, et à l’information constante des collaborateurs sur l’évolution des débats et négociation en cours.

Il a indiqué aux coordonnateurs syndicaux du groupe qu’il avait lui-même averti ses interlocuteurs institutionnels des risques que certains de ces amendements faisaient courir au groupe, notamment la réduction des taxes, même si celles-ci ne devraient pas avoir d’impact sur les recettes publiques du groupe, ces dernières bénéficiant d’une garantie de la tutelle.
[Des remarques aux députés sur les risques que font courir au groupe leurs amendements!!! Que les députés fassent bien attention sinon Carolis pourrait annoncer sa démission]

En effet, P.de Carolis a -dixit - fait savoir à l’actionnaire que l’amendement limitant la taxation des chaînes commerciales contribuerait à accroître le décalage financier entre le public et le privé.

Il a par ailleurs rappelé l’incohérence qu’il y aurait à maintenir des « guichets » par chaîne pour l’accueil des projets, alors que l’on créée une entreprise commune qui doit être capable de négocier de manière centralisée avec les producteurs pour faire baisser le coût des programmes.
En revanche, P. de Carolis s’est félicité qu’un amendement propose l’élargissement de l’assiette de la redevance.

Point d’actualité sur le plan d’affaires
Les négociations entamées fin juin sur le plan d’affaires sont entrées dans une phase conclusive et difficile. Les points de vue, s’ils se sont rapprochés, ne convergent cependant pas encore.

Le Président a ajouté que les jours qui viennent seraient sans doute décisifs. Ce plan d’affaires, qui porte sur la période 2009-2012, doit permettre à France Télévisions de soutenir son ambition éditoriale, de financer son développement, et d’assurer une visibilité à l’entreprise et à ses collaborateurs. Il comprend par ailleurs un volet d’économies important, qui n’a pas de lien direct avec la suppression de la publicité, mais traduit la nécessaire adaptation du groupe au nouveau modèle économique du secteur audiovisuel dans son ensemble, en réinventant ses modèles de production.
[En gros, c'est le dégraissage des 900 qu'il évoque fallacieusement, voir le paragraphe suivant également]

P. de Carolis est revenu par ailleurs sur les propos relatifs aux « 900 » collaborateurs potentiellement concernés par un éventuel dispositif de départs volontaires à la retraite, en précisant qu’ ils correspondaient à l’estimation statistique des collaborateurs qui pourraient disposer de la totalité de leurs annuités d’ici à 2012, estimation calculée en reprenant les paramètres du dispositif mis en place en 2007 et qui avait reçu un accueil favorable de la part des salariés alors concernés.
[ Tu parles d'un accueil favorable : 180/200 réponses sur plus de 600 courriers adressés à des salariés âgés au moins de 56 ans et demi dont, de facto, 2/3 ont refusé le dispositif et ne sont pas près d'accepter - sans parler de la possibilité de travailler jusqu'à 70 ans n'était pas encore d'actualité]

Si un tel dispositif de départs volontaires à la retraite devait être mis en œuvre à partir de 2009, il ferait l’objet d’une présentation préalable aux instances représentatives du personnel.

Point sur l’entreprise commune
Le projet de loi sur l’audiovisuel public est conforme sur ce point aux attentes de France Télévisions. L’entreprise commune est une opportunité pour l’entreprise de se moderniser et de s’adapter à la révolution numérique qui déstabilise aujourd’hui l’ensemble du secteur audiovisuel. [Cette bonne blague, préférer la mise en place d'une usine à gaz style ORFT à l'exception du R de Radio,à un fonctionnement en forme d'UES !!!!]

Afin de préparer cette transformation, des missions ont été confiées début octobre aux directeurs généraux du groupe pour nourrir les réflexions sur la nouvelle organisation dans tous les secteurs stratégiques de l’entreprise. En parallèle, des groupes de travail thématiques réunissant plusieurs dizaines de collaborateurs issus des différentes entreprises du groupe, ont été constitués pour préparer la bascule juridique et les modes de fonctionnement de transition. Ils sont soutenus dans ces travaux par le cabinet de conseil en organisation Bain & Company.

Un arbitrage du comité exécutif présidé par P.de Carolis interviendra fin décembre sur le projet d’architecture générale de la société commune. Ce schéma général d’organisation devrait être présenté pour information aux instances représentatives du personnel en janvier 2009.

Le déploiement de l’entreprise commune
A compter du 1er janvier 2009, France Télévisions s’inscrira dans une phase transitoire permettant d’assurer la continuité de ses activités avant même que ne soit mise en place l’organisation définitive de l’entreprise commune dans le courant de l’année 2009. Les projets d’organisation par grandes filières devraient être présentés pour information/consultation aux instances représentatives du personnel dans le courant du premier trimestre. Concernant le volet social, la direction du groupe informe actuellement les différents comités d'entreprise et comités centraux d'entreprise sur les conséquences qu’aurait l’entreprise commune sur les conventions et accords collectifs, ainsi que sur les mandats des représentants du personnel. [ Autrement dit perte des conventions collectives et autres accords d'entreprises]

A l’issue de cette rencontre, P.de Carolis s’est engagé [ Ah! les engagements de Carolis] à revoir régulièrement les coordonnateurs syndicaux du groupe, insistant sur leur rôle pivot dans le dialogue social au sein de l’entreprise, et sur le rôle moteur qu’ils auront à jouer dès le début de l’année 2009 dans les négociations sociales relatives au déploiement de l’entreprise commune."

Quelle fumisterie et quelle intox ! Venir parler de dialogue social et du rôle pivot des O.S alors qu'il les méprise depuis toujours, quelle culot!

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