mardi 29 septembre 2009

France Télévisons fonce droit dans le mur car en collant au calendrier carolisien, elle fait vite et mal

France Télévisons fonce droit dans le mur car en collant au calendrier carolisien, elle fait vite et mal alors qu’il faudrait, face aux enjeux, faire bien en prenant son temps.

Premier couac:

- 12 Décembre 2007, Carolis propose aux syndicats d’anticiper sur la loi avec sa charte organisationnelle pour mettre en place l’entreprise unique : « le statut unique n’est pas de mon fait…c’est le gouvernement et les parlementaires qui le voteront ou pas…maintenant on peut faire sans, c’est ce que je vous propose de faire puisque pour l’instant je n’ai pas la clé du statut unique ». (extrait du PV du CE de France 2 du 12/12/07 p 20)

- Refus clair du SNPCA-CGC de se prononcer sur un texte alors hors la loi; refus justifié car la mission d’un syndicat n’est pas d’anticiper de « futurs » textes alors même pas en discussion mais de faire appliquer ceux qui ont cours.
Conséquence de ce refus, France Télévisions n’ayant que faire de la position CGC, va passer outre et décider d’avancer à marche forcée mais face cachée ne faisant aucun cas, non seulement de l’avis des syndicats mais plus grave ne faisant aucun cas des salariés.

Deuxième couac:

- 9 mars 2008, le SNPCA-CGC prend ses responsabilités et appelle à une grève générale (dans la lignée de celle de janvier) pour demander le maintien des Conventions Collectives et des accords d’entreprises.

- Carolis refuse de discuter et rejette l’idée même de les garantir. Cela prouve à l’évidence pour le SNPCA-CGC comme pour l’ensemble des salariés, alors même qu’il ne s’agit encore pas de la moindre ébauche d’un texte de loi, que Carolis a décidé d’avoir la peau des Conventions Collectives.

Conséquence de ce refus de garantir les Conventions Collectives, plusieurs tracts à l’initiative de FO (qui serait surpris !) qui valident la réforme comme ceux de la CGT identiques mais qui parlent, en plus, de l’ouverture de « nouveaux espaces de négociations ».

Troisième couac:

- Copé rend son rapport (quasiment le copié-collé de la charte organisationnelle présentée fin 2007 par Carolis et rédigé avec l’aide du cabinet d’avocats Gide- Loyrette et Nouel) avec le maintenant célèbre « moi vivant , il n’y aura pas d’augmentation de la redevance audiovisuelle ».

- La loi audiovisuelle après plus d’une année de fronde (vaine) de quelques parlementaires sera finalement adoptée avec suppression de la pub (dont se félicitait Carolis dans un communiqué du 9 janvier 2008 après avoir activement milité pour la 2ème coupure pub), augmentation de la redevance et passage à l’entreprise unique.

Conséquence de ce vote et de l’augmentation de la redevance, Copé toujours vivant se félicite. Carolis peut donc « légalement » passer à l’entreprise unique qu’il veut depuis 2007.

Dernier couac ( le summum):

- Septembre 2009, le SNPCA-CGC constate que rien n’a changé quant aux méthodes : Réunions secrètes en petits comités, décisions unilatérales dont personne n’est au courant, soi-disant expérimentations (là pour durer !), informations au compte-gouttes « autorisées » ou venant des couloirs…dernier exemple en date, la motion au CE de France 2 du 23 septembre 2009, adoptée à l’unanimité sauf FO (comme d’habitude qui va dans le sens du vent !) ainsi rédigée par les élus: « Désormais la présence du point « information préalable à la consultation sur le projet de nouvelle organisation de FTV » à l’ordre du jour ne pourra être validée qu’à la conditions expresse de communication de nouveaux documents écrits ou réactualisés ».

- Le SNPCA-CGC qui ne cesse depuis 2007 de dénoncer l’attitude de la direction, l’absence de dialogue et de la moindre concertation, se félicite de constater qu’elle n’est plus seule à s’élever contre ce manque d’information organisé (les derniers « éléments fournis » par la direction sur la réforme sont datés d’avril 2009 et représentés à l’identique systématiquement depuis)

Conséquence, l’analyse du SNPCA-CGC est logique, la direction n’a aucune stratégie mais elle avance sans savoir où elle va en calant son rouleau compresseur sur le calendrier carolisien.

Pour le SNPCA-CGC, les 2 dossiers distincts mais concomitants sur lesquels France Télévisions dit avancer, ne sont ni discutés, ni expliqués:

1°) La réorganisation de l’entreprise: France Télévisions annonce être prêt pour le 4 janvier 2010 mais nous n’avons aucune information à fournir au personnel à trois mois de « l’ultimatum calendaire » fixé par P.de Carolis.

Rappelons pour mémoire que ce calendrier a été validé par l’alliance CGT/FO avec la signature (entre autres signatures) de l’accord de méthodologie… Rappelons également que le cabinet Sécalfi-Alpha choisi par la CGT s’apprête à rendre le 16 octobre un document établi sur l’impact de la réorganisation sans information donc.

Comment d’ailleurs, les élus qui votent en cœur une motion dénonçant ce manque d’information pourraient-ils être moins informés que ce cabinet conseil extérieur ? Comment du reste Sécalfi-Alpha pourrait-il « mesurer l’impact de la réorganisation sur les conditions de travail puisque de toute façon, rien n’est dit, rien n’est officiel » ? Et surtout « comment mesurer l’impact de quelque chose qui n’est pas mis en place » ?

Pire encore, comment le peu d’ «infos » qui nous parviennent aux oreilles et qui se résument au fait qu’une « élite » coupée de l’ensemble des professionnels fait des propositions de réorganisation susceptibles de mettre gravement en péril l’entreprise, pourraient-il prévaloir ?

Comment ces « chefs de projets /coordonnateurs » imaginent-ils nous expliquer comment travailler demain alors qu’ils ne savent pas comment beaucoup travaillent aujourd’hui ?

En conclusion, France Télévisions voudrait restructurer une entreprise de 11.000 salariés avec une poignée de « décideurs » dont les compétences sont sûrement reconnues mais qui sont très éloignés de la réalité du terrain.

2°) Le futur « statut » France Télévisions: France Télévisions annonce être prêt pour juin 2010 mais nous n’avons aucune information à fournir au personnel à 7 mois environ de « l’ultimatum calendaire » fixé par P. de Carolis.

Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à un état des lieux, relativement exhaustif selon FTV mais purement théorique, avec des tableaux comparatifs entre les différentes entreprises concernées par le statut unique (dixit France Télévisions) à savoir FTV, France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO. Cela ne représente que 6 filiales de France Télévisions !

Quid des 44 autres ? « Statut unique » pour « entreprise unique » ?! De qui se moque-t-on ?

Aujourd’hui, tout reste à négocier et France Télévisions se garde bien de donner la moindre info (comment le pourrait-il d’ailleurs puisque le maître mot c’est la navigation à vue ?)
Il est bien écrit page 16 de la Convention Collective P.T.A. article 2-3 qu’« à défaut d'accord sur un nouveau texte à la date d'expiration de la Convention, celle-ci continue à produire ses effets pendant une période de trois ans au-delà de sa période de validité."

En conclusion : Pourquoi faire vite et donc mal alors qu’il existe les outils pour faire les choses bien en prenant notre temps ?

Visiblement France Télévisions, non seulement ne veut pas négocier mais pire encore souhaite gagner du temps afin de refaire le même coup que pour l’accord FTV SA signé à minima en quelques mois, sous prétexte d’une date butoir et ce vis-à-vis de la loi d’août 2000.

Pour le SNPCA-CGC c’est 3 ans un point c’est tout.

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