Voila ce qu’écrit « Le Monde » du 2 janvier 2010 : « La nomination du PDG de la holding publique, troisième acte de la loi sur l'audiovisuel public, appartient désormais au Président de la République, Nicolas Sarkozy, qui devrait arrêter son choix après les élections régionales de mars. »
Le quotidien d’ajouter « P. de Carolis à qui Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, a d'ores et déjà apporté son soutien, en déclarant dans un entretien publié mi-décembre par l'hebdomadaire Stratégies, qu'il "avait de sérieux atouts et demeurait une option", sera-t-il renouvelé à son poste pour profiter de ces bons résultats ? »
« Pas sûr » finit quand même par s’interroger « Le Monde ».
Donc en résumant, selon le titre de Presse
- 1°) Ce serait donc mars, après les régionales ?!
- 2°) Le renouvellement serait une option soutenu par F. Mitterrand, le Ministre de la culture
- 3°) Le Président de la République suivrait donc ce schéma ?!
Curieux lorsque l’on sait que le Président de la République à qui revient de désigner le prochain PDG de France Télévisions ne laissera personne décider à sa place ....ainsi le stipulent la loi et la Constitution !
De plus, quel rapport devrait-il ya avoir entre l’échéance électorale de mars et le choix du Président ?
Pour le SNPCA-CGC la logique et le pragmatisme devraient l’emporter. Quant aux soi-disant "bons résultats" dont parle « Le Monde », où sont-ils ?
Rétrospective
1°) A l’été 2007, Carolis va présenter sa réforme à l’Etat juste après que le Presse révèle au printemps les soi-disant 900 départs qu’il prévoyait alors . Souvenez-vous ce que disait la Ministre de la Culture le 21 octobre 2008 au JT de 20h de Pujadas : " Ce n'est pas l'État qui dit vous allez faire ça, ça et ça. Le rôle de l'État c'est quoi? C'est de fixer le cap, d'exprimer une ambition, des attentes et de garantir les financements c'est ça qui est important; après...vous savez la réforme elle était voulue d'ailleurs par Patrick de Carolis qui l'avait demandée à l'été 2007"
2°) Avant même, l’étape législative dont les nombreux rebondissements sont maintenant connus, Carolis va affirmer indument pour justifier sa réforme [celle qu’il demandait, dixit la Ministre] que :
-a) Les salariés la souhaitaient !!! il est clair que cela n’a jamais été le cas.
-b) Les syndicats le soutenaient dans cette démarche !!!! il est clair que cela est faux également.
3°) « Le Monde » peut toujours écrire que « dans le cadre d'un "accord de méthodologie" signé avec les syndicats, la direction de France Télévisions a informé régulièrement les comités d'entreprise (CE) ainsi que les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de chaque société, et a tenu douze comités centraux d'entreprises (CCE) pour faire aboutir le projet. »…. il est clair que cela est encore faux…seule l’alliance CGT/FO aidée de la CFTC a signé cet accord de méthodologie que l’Inspection du travail qualifiait récemment dans son courrier « d’illégal » et qui a été violé régulièrement depuis le départ per ceux qui le revendiquaient.
4°) Les syndicats SNPCA-CGC, SNJ, CFDT et Sud n’ont pas eu besoin de « l’aide du cabinet d'experts Sécafi-Alpha, et encore moins de la synthèse des propositions de la direction regroupées dans un document de 57 pages » toujours comme le laisse entendre « Le Monde » pour "décrypter et se positionner pour donner son avis consultatif"…tout au contraire.
Les syndicats SNPCA-CGC, SNJ, CFDT et Sud insuffisamment informés, dénonçant le viol manifeste de l’accord de méthodologie et le vote d’une demie douzaine de CE allant dans le même sens, ont refusé de rendre un avis.
5°) Il est tout aussi inexact d’écrire comme le fait « Le Monde » que : "Finalement, le 18 décembre 2009, sur fond de divisions syndicales, le CCE de France Télévisions a émis un avis négatif sur cette réorganisation du groupe public en entreprise commune." Tout d’abord, ce n’était pas le 18 décembre mais 2 jours avant le 16 décembre, mais seule la présidence a communiqué qu’il s’agissait d’un avis (ce que réfute l’alliance syndicale précitée) et s’est félicité de cet avis pour continuer.
6°) Il est en revanche, tout à fait vrai comme l’écrit le quotidien : "Qu'il soit positif ou négatif, un "avis rendu" valide néanmoins automatiquement la consultation"….mais cela n’a pas "entraîné une division syndicale".
Effectivement les dix élus de la CGT aux CCE (la moitié précisément, soit 10/20) ont absolument tenu à rendre un avis donc en votant « contre », alors que les dix autres élussyndicaux SNJ, CFDT, CFE-CGC, Sud et un sans étiquette (l’autre moitié, soit 10/20) ont voté une résolution refusant de prendre part au vote, estimant "ne pas avoir été suffisamment informés" sur le projet.
Constat. Que l’on se place comme on veut, 10/20 qui votent contre et les dix autres qui refusent de rendre un avis, ça fait 20/20 des élus pour invalider la réforme Carolis qui s'est félicité, lui, "de la bonne qualité du dialogue social"….Quelle mascarade.
7°) Carole Petit, déléguée du SNJ, qui n'exclut pas des "suites judiciaires" a bien raison d’indiquer qu’"Il risque d'y avoir des contentieux un peu partout, car de nombreux comités d'entreprise, de France 2 et de France 3, ont refusé de rendre un avis".
Comment donc dans de telles conditions, qui font passer les propos de Carolis pour de vulgaires affirmations erronées, à savoir que les syndicats à 100% ne valident pas sa réforme…réforme que les salariés n’ont jamais voulue.
8°) Il n’est pas non plus exact d’affirmer qu’ "à partir du 4 janvier, France Télévisions se transformant en entreprise commune le fera par l'intégration dans sa holding d'une quarantaine de ses filiales ". Ceci est complètement faux car, à part France 2, France 3, France 4, France 5, RFO, FTVI et FTV SA, la quarantaine de filiales restant n’intégreront pas l’entreprise unique.
9°) Quant à la soi-disant "date butoir du 7 juin" où "toute cette réorganisation devra être bouclée pour légale pour la fin des négociations", là encore cela n’a pas de sens et ne fait référence au 7 juin 2010 que parce que France Télévisions prétend que les conventions collectives du fait de la loi de 7 mars 2009 seraient « tombées » à cette date (12 mois + 3 mois de préavis). Allégation totalement infondées que les syndicats SNPCA-CGC, SNJ, CFDT contestent en Justice et plaideront devant le TGI le 16 février 2010.
10°) Autre constat et de taille celui-là, la CGT peut bien avec les déclarations pour enfumer les salariés,
- celle de Marc Chauvelot, CGT P.TA. qui dit "craindre la mise en place d'un "dézingage social"…mais qui fait partie des 10/20 à avoir voté et rendu un avis
- ou encore de Jean-François Téaldi, CGT Journalistes qui dit "estime que la réorganisation de France Télévisions se fait sur le dos de France 3 et des régions" mais dont l’organisation syndicale la CGT est bien celle qui a rendu un avis !
Tenter ensuite de prétendre que "ce vote n'est pas un chèque en blanc pour la direction de France Télévisions" alors qu’en ayant insisté pour voter, la CGT savait pertinemment qu’elle clôturait le processus de réorganisation proposée par Carolis et que ce chèque elle le lui faisait.
Cerise sur le gâteau, menacer de "mettre l'enjeu public de France 3 au centre de la campagne pour les élections régionales en mobilisant les salariés dès la rentrée" faut quand même pas avoir peur du ridicule !"
La conclusion, il convient de la laisser à André Rossinot maire (UMP-Radical) de Nancy et ex ministre de la République qui a dénoncé à France Télé " un projet mené en l'absence totale de transparence, de manière unilatérale, et sans concertation "
Il a effectivement "vivement dénoncé" le projet de réorganisation dont «la réforme des antennes régionales de France 3 », visant à supprimer les directions régionales, dont celle de Nancy, au profit de quatre pôles de gouvernance.
"C'est un projet qui a été mené en l'absence totale de transparence, de manière unilatérale, et sans concertation ni avec les équipes de télévision elles-mêmes ni avec les élus", déplore le maire de Nancy dans un communiqué.
"Comment (...) expliquer le choix de Strasbourg comme siège du pôle Nord-Est alors que ce site n'est à l'évidence pas en position centrale par rapport aux régions concernées: Nord-Pas de Calais, Lorraine, Alsace, Bourgogne et Franche-Comté?", interroge-t-il par ailleurs, alors que siège à Nancy un "Pôle images" depuis 1982, chargé notamment de réaliser les habillages de nombreux programmes nationaux de la chaîne publique….ce que « Le Monde » appelle "la partie la plus visible de cet immense iceberg audiovisuel où France 3 devra réorganiser son réseau régional en regroupant les 24 régions actuelles en 4 "pôles de gouvernance" et en créant 24 Web-télévisions "
France Télévisions peut bien vouloir « écrire aux 11.000 salariés du groupe public pour les avertir par lettre du changement de statut de l'entreprise qui [selon la direction] est cadré par la loi et par le Code du travail [avec tout les 10 points détaillés ci-dessus, il faut oser], si le Chef de l’Etat avait encore un doute sur, l’impréparation, l’absence de transparence, l’unilatéralité, le manque de concertation et de dialogue sauf entre la direction et l’alliance CGT/FO, le refus à 100% de la réorganisation Carolis, il ne peut plus aujourd’hui laisser la mayonnaise médiatique monter ca plus vite elle retombera sur les salariés qui paieront, eux, le prix fort de toute ce jeu de dupe.
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