lundi 15 novembre 2010

Lisez l'article de Paule Gonzales du Figaro intitulé: "Malaise social chez France Télévisions"

Lisez l'article de Paule Gonzales du Figaro intitulé: "Malaise social chez France Télévisions"

Malaise social chez France Télévisions

Pour le moment, la direction a suspendu les mouvements de personnes et se concentre sur l'organisation de l'entreprise.

Une commission d'enquête s'est réunie mercredi. Plusieurs rapports de la direction et des organisations professionnelles mettent en avant les risques psycho-sociaux dans l'entreprise.

La pression monte à France Télévisions. Et la nouvelle direction n'est pas loin de déclarer l'état d'urgence. Plus que tout, l'état-major de Rémy Pflimlin a la hantise de voir la télévision publique atteinte d'un syndrome France Télécom. Et pour cause: au cours de ces derniers mois, l'entreprise a connu un cas de suicide d'un médecin du travail chez France 3 Alsace, la mort d'un salarié de RFO que ses confrères continuent de trouver suspecte, et plusieurs cas de personnes ayant attenté à leurs jours à RFO ou à France 3.

La situation est suffisamment grave pour que le social soit devenu la priorité de la nouvelle direction. Elle a mis en place une commission qui s'est réunie mercredi dernier et dont la mission est autant d'enquêter sur ces différents cas que de trouver des solutions à un malaise social qui fait courir «des dangers graves et imminents» aux salariés les plus fragiles de l'entreprise. Un mois après son arrivée, Patrice Papet, le nouveau directeur des ressources humaines, a commandé un rapport au cabinet Entreprise & Personnel aux conclusions sans appel.

Élections professionnelles

L'expert estime l'«état du corps social préoccupant» et le juge «fatigué physiquement et psychiquement». Il fait le «constat indéniable et unanime d'un sentiment de malaise». Ce constat vaut pour tous les échelons de l'entreprise, y compris les fonctions hiérarchiques les plus élevées puisque le rapport relève que «les managers eux-mêmes sont en difficulté». Les fonctions administratives seraient particulièrement atteintes. Ainsi le rapport dénonce «des RH de proximité débordés», un «sentiment d'impuissance», «trop de réunions, trop de messages». Le point central porte sur la nouvelle organisation mise en place au 1er janvier 2010. Le rapport affirme que c'est «une logique qui passe mal», et donne aux salariés le «sentiment d'un travail empêché».

Ce constat alarmant avait déjà été dressé dans un rapport commandé au cabinet Cédaet par les représentants des comités d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de France 2, France 3, RFO, et France 4 à l'occasion des premiers déménagements et de la mise en place du nouveau «fonctionnogramme» de l'entreprise. Datant du 6 septembre dernier, ce rapport dénonce «l'appauvrissement du contenu du travail», celui du «rôle professionnel», ou encore du «champ relationnel», «la réduction du champ des prérogatives au profit d'une logique de contrôle» , ainsi que «la dilution des collectifs de travail et des collaborations». Des avertissements qui ont incité la direction à suspendre les mouvements de personnes et de se repencher sur l'organisation de l'entreprise et de ses besoins humains.

La fébrilité sociale est telle que Patrice Papet n'a pas hésité, mercredi dernier, à reprocher aux organisations syndicales leurs tensions et à les inviter à plus de sérénité. «Cette situation est notamment à mettre sur le compte des prochaines élections professionnelles qui auront lieu en février 2011», souligne-t-il. Jean-François Téaldi, le secrétaire général SNJ-CGT de France Télévisions, lui réplique: «Je ne crois pas qu'il soit des prérogatives d'une direction de régler les relations qu'entretiennent les syndicats entre eux.» Pour éviter toute interférence, France Télévisions a décidé d'«arrêter la pendule» des négociations sur la convention collective qui aurait dû être discutée d'ici au 7 février. Elles ne reprendront qu'après les élections professionnelles.

Par Paule Gonzales


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