Rémy Pflimlin : la phrase de trop qui devrait conduire à sa démission.
Interrogé sur l’enquête préliminaire que le Parquet de Paris sous la conduite du procureur Nicolas Baietto a confiée à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) suite à la plainte déposée en juillet pour « favoritisme et prise illégale d'intérêt », Rémy Pflimlin déclare : « Sur un budget qui fait 3 milliards d'euros, des contrats de quelques milliers d'euros ce n'est pas un sujet ».
Le Parquet qui a pu découvrir comme tout un chacun dans « Le Monde » les propos du président de France Télévisions a dû s’en étouffer. Le procureur de la République renvoyé de facto par Pflimlin dans ses cordes, vient donc d’apprendre que l’enquête qu’il a diligentée « n’est pas un sujet pour des contrats de quelques milliers d'euros seulement » mais pire que « Sur un budget qui fait 3 milliards d'euros, quelques milliers d’euros …ce n’est rien » !!!!
Invraisemblable. Les magistrats, les politiques, les parlementaires, le Pouvoir et au premier chef le Président de la République, n’ont pas dû en revenir. Ils viennent tout simplement d’apprendre grâce à Rémy Pflimlin que « le délit de favoritisme et la prise illégale d'intérêt », » -autrement dit, le respect des procédures d'appel d'offres pourtant légalement obligatoires pour toute société publique, seraient proportionnels au budget de l’entreprise !!!!
A en croire Rémy Pflimlin qui s’exprime ès qualité, « Sur un budget qui fait 3 milliards d'euros, qu’est-ce que c’est que quelques milliers d’euros ???? » [en tous cas, « pas un sujet » ni d’enquête, ni de plainte selon Pflimlin!] et puis ces quelques milliers d'euros, selon Rémy Pflimlin, ce n'est jamais que l'argent des contribuables!
Et nous qui pensions que « le délit de favoritisme et la prise illégale d'intérêt » se caractérisait dès le premier euro…heureusement que Rémy Pflimlin est là pour dépoussiérer ainsi la Justice dans notre Pays.
L’Elysée qui communiquait au printemps dernier sur la mise en place prochaine d’une « Autorité de la déontologie de la vie publique en matière de conflits d'intérêts » n’a pas apprécié mais alors pas du tout cette déclaration. Cette autorité indépendante de déontologie, promesse de Nicolas Sarkozy, soulignant "la volonté du gouvernement de promouvoir une République irréprochable" devait rappeler "les principes fondamentaux qui doivent guider l'action des personnes dépositaires de l'autorité publique et celles chargées d'une mission de service public". Rémy Pflimlin est donc bien concerné puisque dépositaire de l'autorité publique et celles chargées d'une mission de service public.
Pour le Président de la République qui a exigé « des patrons d’entreprises publiques la même exemplarité qu’aux ministres ou encore aux collaborateurs de la Présidence », ces propos de Rémy Pflimlin en totale contradiction l’action qu’il mène et les principes dont il est garant et qu’il défend, devraient conduire à la démission du patron de France Télévisions qui n’entend pas gêner plus avant le chef de l’Etat avec des déclaration intempestives et hallucinantes.
Le communiqué de France Télévisions la semaine dernière après la perquisition des services de Police au siège du groupe a été la cerise sur le gâteau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire