vendredi 27 avril 2012

Rémy Pflimlin/Nicolas Sarkozy même combat.

Rémy Pflimlin/Nicolas Sarkozy même combat.

Au Sénat dernièrement, outre le fait que Pflimlin qui confond beaucoup de choses en ce moment, ait demandé aux sénateurs qui l’auditionnaient, de : "faire évoluer pour le groupe France Télévisions son écosystème et ses missions traduites sous forme d’engagements et de Cahier des charges.", il a déclaré « …passer à une autre étape conforme à celle déjà indiquée lors de ses auditions en 2010 [ah ! bon…] qui s’inspire de l’ARD allemande visant à constituer des pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et culturels… »
Qu’est-ce que c’est que cette histoire de pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et culturels… que l’ARD allemande aurait constitués ????? Où est-il allé pêcher cela, le bonhomme ?
Nous avons eu beau chercher l’existence de ses fameux pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et culturels eu sein de l’ARD allemande, nous n’en avons pas trouvé trace !
Nous nous sommes demandé qu’est-ce qui avait bien pu piquer Pflimlin avec cette référence au soi-disant modèle allemand ?! et là, ça a fait tilt…la campagne présidentielle !
On ne compte plus dernièrement les références faites à l'Allemagne par Nicolas Sarkozy, lors de nombreuses interviews télévisées (une des premières, le dimanche 29 janvier) le président de la République sortant soutenu ouvertement par Angela Merkel, s'est appuyé à maintes reprises sur les vertus du modèle allemand.
Voilà donc l’explication. Rémy Pflimlin/Nicolas Sarkozy même combat pour promouvoir le modèle allemand…et si c’était Pflimlin qui, en tant qu’Alsacien donc parfait connaisseur du modèle germanique, l’avait soufflé au Chef de l’Etat !
Décidément entre ces deux-là, il ne peut pas y avoir une feuille de papier pour Eckenstein (cigarette fumée en Allemagne dans les années 40/50) !
  
Quel farceur ce Pflimlin…Venir parler du modèle allemand et de l’existence de pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et culturels eu sein de sa télé publique l’ARD, sans en trouver trace…c’est un peu comme venir parler d’écosystème pour justifier l’évolution d’un système économique !!!!
  
C’est sûrement sur la même lancée qu’il a pris sans attendre l’élection le 6 mai, du prochain président de la République française qui pourrait avoir des idées sur une réforme à venir de l’audiovisuel, que Pflimlin a déclaré en début de semaine aux 2 quotidiens  « Le Monde » et « Le Figaro » qu’ "Après la rentrée, il allait transformer France 3 (passée derrière M6 sous les 10% d’audience en hebdo selon Médiamétrie pour mars/avril 2012) et proposer un projet qui permettra d’installer plus fortement encore la chaîne dans la proximité"probablement vu comme pour le modèle allemand avec son « actionnaire » l’Etat et Nicolas Sarkozy qui l’a nommé à l’été 2010 !
Et ce n’est pas tout, toujours sans attendre de connaître les contours du prochain processus législatif dans le secteur dont il faudra, au moins  annoncer en urgence, la mise en chantier (pour éviter que certains pratiquent la politique de la terre brulée), il se lance dans les annonce pharaoniques avec son projet du « Grand Paris », la transformation des stations régionales de France 3 en chaînes de plein exercice donc, pour finir sur un projet de Chaîne Jeunesse en TNT nationale supplémentaire qualifiée de « pas chère » !!!!
Mais tout cela coûte énormément !!!!  C’est au moins 100 M€ supplémentaires qu’il va falloir débourser, cela sans parler du déficit d’exploitation plus que prévisible! Comment Pflimlin compte-t-il faire ? Imagine-t-il pour assouvir ses désirs, un plan social massif avec une réduction de 5% des effectifs comme l’a déjà annoncé Patrice Papet le DGA/DRH de France Télé ? Croit-il encore à une « largesse financière supplémentaire » du pouvoir…de l’Etat donc des contribuables ? Comment compte-t-il financer ces 100 M€ minimum supplémentaires dans l’état actuel des comptes ?
Il n’a sûrement plus en mémoire, les écrits de  Martine Martinel députée rapporteur de la Commission des affaires culturelles de l’éducation sur le projet de loi de finances pour 2012 (dans l’avis motivé qu’elle a rendu sous la référence n° 3806), suite à l’audition de Pflimlin ès qualité, à l’Assemblée Nationale, courant octobre 2011.
Elle déplore en tant qu’élu de la Nation mais également comme rapporteure  le nouveau COM 2012-2015 signé entre Pflimlin et l’Etat est bâti sur une trajectoire financière insincère et hypocrite.

Elle ajoute « Il convient d’abord de souligner que les documents fournis à l’appui du COM sont difficilement exploitables voire inexploitables en raison de l’absence de chiffrage précis et détaillé du plan d’affaires (ce dernier, qui explicite 5 années de financement d’un groupe financé à hauteur de plus de 2,5 milliards par des deniers publics, tient en un maigre tableau) mais aussi de l’imprécision des différents indicateurs. »
Pour enfoncer le clou, dans un chapitre intitulé «  Un mode de financement menacé et qui ne garantit pas au groupe [France Télé] la visibilité nécessaire », Martine Martinel tient de surcroît à souligner que « Le financement de la suppression de la publicité après 20 heures représente une bombe à retardement pour les finances publiques…puisque la perte de recettes engendrée par la suppression de la publicité après 20 heures est compensée par une dotation budgétaire, qui devait être financée par la création de deux taxes, toutes deux remises en cause dans leur principe et leur montant. »

La Commission européenne a ouvert, le 28 janvier 2010, une procédure d’infraction contre la France au sujet de cette taxe, qu’elle juge incompatible avec ledroit communautaire, confirmant ainsi le risque signalé au Gouvernement au moment de l’examen du projet de loi. La Commission a adressé le 30 septembre 2010 aux autorités françaises un avis motivé demandant l’abrogation de la taxe, auquel la France a répondu le 29 novembre 2010.

Comment l’État français en la personne de Nicolas Sarkozy a-t-il réagi ?  Refus net de supprimer cette taxe, le 14 mars 2011…la Commission a donc saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui poursuit l’instruction sur la base du manquement d’État. Dans ce cadre et si la  CJUE confirme l’analyse de la Commission vers la fin de cette année, l’État devra rembourser aux opérateurs l’ensemble des sommes prélevées… Pour mémoire, les recettes encaissées en 2009 s’élèvent à 186 millions d’euros, le montant des encaissements pour 2010 s’élève à 255 millions d’euros. La prévision de recettes pour 2011 et 2012 est de plus de 250 millions d’euros.

Rappelons enfin que, s’agissant de la compensation versée à France Télévisions, le Gouvernement s’était engagé à garantir son montant au niveau prévu par le nouveau plan d’affaires. Or, cette dernière a fait chaque année l’objet d’une réduction au profit du budget de l’État au motif que le groupe dégageait des « surperformances publicitaires ». Cette année encore, la réfaction sera de 28 millions d’euros.

Martine Martinel  écrit quasiment en conclusion sur ce sujet « Dans le contexte budgétaire que connaît notre pays et au regard de l’impact de la mesure, il est important d’avoir à l’esprit que la suppression de la publicité est donc en partie financée par l’accroissement du déficit et le creusement de la dette. Elle fait en outre peser un risque très important sur les finances de l’État dans l’hypothèse où ce dernier serait contraint de rembourser les montants de taxe perçus sur les opérateurs de communications électroniques. »

Voilà donc l’épée de Damoclès qui pèse principalement au-dessus de France Télévisions dont, redisons-le, la trajectoire financière qualifiée par la rapporteure d'« insincère et hypocrite » n’est à l’évidence pas crédible…dans le cadre d’un périmètre qui n’a cessé d’enfler depuis juillet 2010 et au regard d’une "nouvelle organisation" [désorganisation totale est plus adéquat] de l’entreprise pourtant souhaitée et soutenue depuis Carolis et maintenant Pflimlin par l'alliance cgt & fo dans chaque instance, à commencer par le CCE.



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