VERS UNE NOUVELLE RÉORGANISATION A FRANCE TÉLÉVISIONS… LAQUELLE ?
Pflimlin a cru devoir donner le « la »
dans une récente interview, en n’attendant même pas de connaître les orientations
du prochain gouvernement après les élections législatives de juin 2012, concerne
notamment le devenir des chaînes !
Ces prises de position qui n’engagent que l’intéressé, n’ont semble-t-il
pas été du goût de certains proches de François Hollande.
Pflimlin imagine-t-il mettre en
porte-à-faux le Chef de l’État avec de telles déclarations intempestives personnelles ou
cherche-t-il à se mettre en avant, à montrer qu’il serait dans les petits
papiers de la Gauche et que même si l’arrêt de la nomination du président du
groupe public par le Chef de l’État doit intervenir dans quelques mois, il n’est
pas visé !?
Après quatre ans d’une
insupportable centralisation qui aura mis à genoux les personnels et les
programmes, Pflimlin continue dans le flou total. Lui qui confie ici et là qu’il
est dépassé par l’entreprise unique, qu’il ne la maitrise absolument pas et qu’elle
est devenue incontrôlable (la faute à qui, sinon la sienne ?) voudrait
jouer les « visionnaires ».
Lui qui dimanche soir n’avait pas vraiment vu
venir ce qui est arrivé au niveau du Pays, voudrait voir quelque chose en
matière d’audiovisuel et de politique de l’État en la matière dans la cadre des
régions ! Quelle blague.
Malgré le démenti de plusieurs directeurs y compris celui de
François Guilbeau (en interne), les
signaux concernant la transformation du réseau France 3 en une douzaine de
chaînes régionales sont, depuis les propos de Pflimlin omniprésents et jettent
encore plus le trouble.
L’idée serait de mettre à l’antenne des programmes bénéficiant
d’autres sources de financement, provenant par exemple des conseils régionaux !!!
Et Pflimlin affirmerait qu’il a pour cela le soutien de l’actionnaire !
D’où sort-il cela ?
Le SNPCA-CGC note, une fois
encore, que la « ligne » choisie répond à une vue strictement
financière de France 3 qui à ce jour manque cruellement de moyens. Pour le reste c’est l’inconnu :
Questions :
- Que deviendraient les salariés,
par exemple, dans le cas d’une chaîne régionale de plein exercice
- Quel serait leur statut alors que
les discussions concernant celui de l’entreprise unique ne sont loin d’être
arrivées à terme ?
- Concernant la fabrication des
programmes, qu’est-ce qui garantit qu’ils ne seraient-ils pas désormais
systématiquement fabriqués en coproduction ?
- Où se prendraient les
décisions éditoriales ? etc…
- Comment ne pas penser aux
dérives, déjà constatées, qui ont vu des producteurs du privé tirer parti du
système, imposer leurs personnels et encaisser les profits sans réelle
contrepartie pour les emplois à France cantonnée
de plus en plus à un rôle de diffuseur ?!
- Quels contrôles aurait la chaîne
régionale sur ses programmes ? Comment ne pas imaginer une dérive
clientéliste ?
Quant à l’information, quels
garde-fous seraient mis en place pour assurer l’impartialité de toutes les
rédactions ?
A travers ces questions qui se
posent et font planer de nombreux doutes sur de possibles dérapages, le
SNPCA-CGC qui a maintes reprises a dénoncé la « réorganisation de l’entreprise
à marche forcée » (désorganisation en réalité) comme l’a dit mot
pour mot Pflimlin devant les sénateurs le 4 avril dernier, sans être opposé au principe
d’évolution de toute entreprise, suggère que l’on arrive déjà à sortir l’entreprise
du caniveau pour la remettre au moins sur les rails avant de passer à une
nouvelle « réorganisation ».
Tout ceci bien évidement en
parfaite connaissance de la réforme législative du secteur qui devrait aboutir
dans les mois qui viennent, à laquelle devront être inévitablement associé l’ensemble
des salariés et dès lors que celle-ci prend en compte la mission
principale de la télé publique : fournir des programmes de qualité
aux téléspectateurs.
Quoiqu’il en soit, le SNPCA-CGC dit rester extrêmement vigilant au
regard des transformations annoncées et s’opposera, comme il l’a déjà fait, à
toute réforme susceptible de mettre en danger les salariés et l’entreprise
totalement déboussolés aujourd’hui.
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