vendredi 11 mai 2012

VERS UNE NOUVELLE RÉORGANISATION A FRANCE TÉLÉVISIONS… LAQUELLE ?


VERS UNE NOUVELLE RÉORGANISATION A FRANCE TÉLÉVISIONS… LAQUELLE ?

Pflimlin a cru devoir donner le « la » dans une récente interview, en n’attendant même pas de connaître les orientations du prochain gouvernement après les élections législatives de juin 2012, concerne notamment le devenir des chaînes !

Ces prises de position qui n’engagent que l’intéressé, n’ont semble-t-il pas été du goût de certains proches de François Hollande.

Pflimlin imagine-t-il mettre en porte-à-faux le Chef de l’État avec de telles déclarations intempestives personnelles ou cherche-t-il à se mettre en avant, à montrer qu’il serait dans les petits papiers de la Gauche et que même si l’arrêt de la nomination du président du groupe public par le Chef de l’État doit intervenir dans quelques mois, il n’est pas visé !?

Après quatre ans d’une insupportable centralisation qui aura mis à genoux les personnels et les programmes, Pflimlin continue dans le flou total. Lui qui confie ici et là qu’il est dépassé par l’entreprise unique, qu’il ne la maitrise absolument pas et qu’elle est devenue incontrôlable (la faute à qui, sinon la sienne ?) voudrait jouer les « visionnaires ».

Lui qui dimanche soir n’avait pas vraiment vu venir ce qui est arrivé au niveau du Pays, voudrait voir quelque chose en matière d’audiovisuel et de politique de l’État en la matière dans la cadre des régions !  Quelle blague.

Malgré le démenti de plusieurs directeurs y compris celui de François Guilbeau (en interne), les signaux concernant la transformation du réseau France 3 en une douzaine de chaînes régionales sont, depuis les propos de Pflimlin omniprésents et jettent encore plus le trouble.
L’idée serait de mettre à l’antenne des programmes bénéficiant d’autres sources de financement, provenant par exemple des conseils régionaux !!! Et Pflimlin affirmerait qu’il a pour cela le soutien de l’actionnaire ! D’où sort-il cela ?

Le SNPCA-CGC note, une fois encore, que la « ligne » choisie répond à une vue strictement financière de France 3 qui à ce jour manque cruellement de moyens. Pour le reste c’est l’inconnu :

Questions :
- Que deviendraient les salariés, par exemple, dans le cas d’une chaîne régionale de plein exercice
- Quel serait leur statut alors que les discussions concernant celui de l’entreprise unique ne sont loin d’être arrivées à terme ?
- Concernant la fabrication des programmes, qu’est-ce qui garantit qu’ils ne seraient-ils pas désormais systématiquement fabriqués en coproduction ?
- Où se prendraient les décisions éditoriales ? etc…

- Comment ne pas penser aux dérives, déjà constatées, qui ont vu des producteurs du privé tirer parti du système, imposer leurs personnels et encaisser les profits sans réelle contrepartie pour les emplois  à France cantonnée de plus en plus à un rôle de diffuseur ?!

- Quels contrôles aurait la chaîne régionale sur ses programmes ? Comment ne pas imaginer une dérive clientéliste ?

Quant à l’information, quels garde-fous seraient mis en place pour assurer l’impartialité de toutes les rédactions ?

A travers ces questions qui se posent et font planer de nombreux doutes sur de possibles dérapages, le SNPCA-CGC qui a maintes reprises a dénoncé la « réorganisation de l’entreprise à marche forcée » (désorganisation en réalité) comme l’a dit mot pour mot Pflimlin devant les sénateurs le 4 avril dernier, sans être opposé au principe d’évolution de toute entreprise, suggère que l’on arrive déjà à sortir l’entreprise du caniveau pour la remettre au moins sur les rails avant de passer à une nouvelle « réorganisation ».

Tout ceci bien évidement en parfaite connaissance de la réforme législative du secteur qui devrait aboutir dans les mois qui viennent, à laquelle devront être inévitablement associé l’ensemble des salariés et dès lors que celle-ci prend en compte la mission principale de la télé publique : fournir des programmes de qualité aux téléspectateurs.

Quoiqu’il en soit, le SNPCA-CGC dit rester extrêmement vigilant au regard des transformations annoncées et s’opposera, comme il l’a déjà fait, à toute réforme susceptible de mettre en danger les salariés et l’entreprise totalement déboussolés aujourd’hui.



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