Pflimlin imagine enfumer
le gouvernement avec son soi-disant projet France 3 ressorti des cartons de
Nicolas…
C’est vraisemblablement
le plus gros bluff de l’année que Pflimlin espérait bien servir à
la rentrée au Gouvernement, pour ne pas partir comme Alain de Pouzilhac.
Dans une demi-page dans « Les Échos » du 10 juillet dernier, avec deux
articles à la suite intitulés : « La réforme de France 3 à la rentrée
s'annonce déjà sous haute tension »
et « ViaStella, le laboratoire de France
Télévisions en Corse »,
Pflimlin expliquait au journaliste les grandes lignes (déjà connues,
ajoutait-il) de son soi-disant "nouveau" projet, à savoir : « accentuer
la régionalisation de France 3 quitte à associer les collectivités régionales à
son financement, en se servant du modèle ViaStella, véritable laboratoire
de France 3 en matière de développement local » (dixit Pflimlilin)
Et Pflimlin d'expliquer en
chef de laboratoire « France 3 pourrait devenir une fédération de
chaînes régionales avec des décrochages régionaux et locaux mais surtout
une identité forte, au sein de laquelle les programmes pourraient s'échange».
Le pompon, c’est lorsque Pflimlin affirme
alors qu’il ne s’agit que d’un soi-disant projet mais qu''il ajoute « Des contacts ont été
noués avec l'Association des régions de France et avec les élus
d'Ile-de-France, les discussions sont bien avancées. ».
Peut-être les mêmes contacts que Papet
DGA/DRH de FTV évoquait devant des dizaines de salariés convoqués avec
cette révélation post élection présidentielle le 16 mai 2012: « Nous n’avons rien à craindre, nous
avons pris suffisamment de contacts politiques en amont » !!!
Tout cela c'est de la foutaise...Déjà qu’en signant le COM avec l’État, il a sciemment surestimé les recettes publicitaires (voir le rapport de Martine Martinel) faisant prendre à l’État, non seulement des vessies pour des lanternes mais surtout un risque financier énorme, le voila qui prétend à présent que « certaines régions sont très demandeuses d'un partenariat avec France Télévisions pour structurer une filière audiovisuelle régionale après l'échec des télévisions locales [qui apprécieront]» !!!!
Selon quelques indiscrétions sur le sujet, ni l'Élysée, ni le Gouvernement, les Tutelles, n’ont l’intention de se laisser balader avec le pseudo projet Pflimlin en s’appuyant sur le "modèle" Viastella dont il ne voulait pas à l’origine mais qu’il essaie de s’approprier vainement aujourd’hui en le ressortant des cartons de Nicolas.
Tout cela c'est de la foutaise...Déjà qu’en signant le COM avec l’État, il a sciemment surestimé les recettes publicitaires (voir le rapport de Martine Martinel) faisant prendre à l’État, non seulement des vessies pour des lanternes mais surtout un risque financier énorme, le voila qui prétend à présent que « certaines régions sont très demandeuses d'un partenariat avec France Télévisions pour structurer une filière audiovisuelle régionale après l'échec des télévisions locales [qui apprécieront]» !!!!
Selon quelques indiscrétions sur le sujet, ni l'Élysée, ni le Gouvernement, les Tutelles, n’ont l’intention de se laisser balader avec le pseudo projet Pflimlin en s’appuyant sur le "modèle" Viastella dont il ne voulait pas à l’origine mais qu’il essaie de s’approprier vainement aujourd’hui en le ressortant des cartons de Nicolas.
Pour une parfaite compréhension de la
supercherie, il convient de rafraichir la mémoire à Pflimlin qui semble avoir
du mal à la retrouver, ces derniers temps.
Rappel :
- Le projet a été officiellement lancé par
Nicolas Sarkozy en janvier 2004 sur une idée de Cécilia son épouse d’alors qui
avait conservé des liens avec le milieu audiovisuel grâce à son ex-mari Jacques
Martin.
- Chacun se souvient
encore de l'échec du referendum en Corse qu'il avait voulu quelques mois plus tôt…c’est donc
le 31 janvier 2004 précisément, que Nicolas Sarkozy y voyant peut-être une
opportunité politique et au cours d'un déplacement à Ajaccio, a lui-même annoncé le
lancement d'une chaîne corse diffusée sur satellite et par France 3 avec un
plan de financement "bouclé" (*)
(*) Voici la dépêche de l’époque :
Samedi 31 janvier 2004
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy
a annoncé à Ajaccio le lancement en Corse par France 3 d'une chaîne de
télévision numérique, financée par l'Etat et diffusée par satellite. Le ministre, qui a
rencontré en fin de matinée les acteurs de la production et de la diffusion
audiovisuelles de l'île, a annoncé qu'à l'issue d'un "arbitrage du Premier
ministre" jeudi soir, le financement de cette nouvelle chaîne était
"complètement bouclé". L'Etat versera 900.000 euros pour ce
projet, a-t-on appris dans l'entourage du ministre. "Le projet
de télévision numérique de France 3 est lancé. Le financement est bouclé. Le
ministre de la Culture a donné son accord. France 3 numérique, c'est une
réalité", a déclaré M. Sarkozy à la presse à l'issue de la réunion.
"J'ai souhaité que la Corse puisse se doter d'un projet technologique
d'avenir qui va permettre de développer l'industrie de la production, et à la
production corse, à la culture et à l'identité corse de rayonner sur un espace
immense puisque le satellite Bird rayonne de l'Europe du Nord jusqu'à
l'Afrique", a ajouté M. Sarkozy.
Dans un communiqué, le ministre de la
Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, s'est félicité du projet
dont "France 3 sera l'élément moteur" et "qui fait l'objet d'un
partenariat avec la Collectivité territoriale de Corse". Baptisée Corse
Méditerranée, cette nouvelle chaîne numérique par satellite sera
"accessible à des millions de foyers sur le continent européen" et
offrira "17 heures de programmes par jour", a précisé M. Aillagon.
Ces programmes comprendront "3 heures d'émissions nouvelles, consacrées à
la Corse", mais ils seront "également ouverts sur la
Méditerranée", a-t-il ajouté. Le projet de chaîne Corse Méditerranée
"illustre la nouvelle priorité assignée à France Télévisions",
c'est-à-dire le développement de l'offre régionale de France 3, a rappelé M.
Aillagon.
- Dans un premier temps, côté région, la
Collectivité Territoriale Corse n'était pas contre le projet (il faut
préciser qu’elle était à majorité UMP) mais elle ne pouvait que constater que
son budget ne lui permettait pas de tels financement.
- Nicolas Sarkozy prenant la tête de
l'UMP, une rallonge sur le PEI (Plan Exceptionnel d'Investissement en
Corse) est miraculeusement débloquée…la région, dans la foulée, accepte
finalement de subventionner le projet.
- A France Télévisions,
c'est la stupeur ! Personne n'est au courant du projet. Rémy Pflimlin
directeur général de France 3 comme Marc Tessier qui l’a nommé à ce poste, apprennent
même le "lancement" de la chaine par la Presse.
- C'est la fureur au sein du holding France
télévisions. Face à une telle situation, le mot d'ordre officieux concernant
le projet, c’est un "NIET" catégorique.
- Ainsi de 2004 à 2005, personne ne voudra
entendre parler du projet en interne (ni Roger Gicquel alors DGA de France 3,
ni Yves Garnier Directeur Financier de France 3). Pflimlin est quasiment
seul à soutenir le projet de Sarkozy aux cotés de René Siacci et Sampiero
Sanguinetti.
- Le véto de Marc Tessier et de Marc
Schwartz (directeur général en charge des finances de la holding France
télévisions) ainsi que la farouche opposition de Gicquel bloqueront tout
avancée du dossier…le soutien du bout des lèvres de Pflimlin (alors DG de
France 3) au projet Sarkozien, ne permettra pas à la chaîne de démarrer.
- En Juillet 2004, la Direction Territoriale
Corse organise une « convention » en fanfare pour célébrer le lancement de la
fameuse chaine... Seulement voilà, cette convention sera un fiasco. Les
politiques locaux évitent de s'y produire et coté France 3, seul Pflimlin fait
le déplacement. (Sur la photo, Pflimlin se trouve tout seul entre René Siacci et
Sampiero Sanguinetti).
- Ni Papet (alors DRH de France
3…aujourd’hui DGA/DRH de Pflimlin président), ni Gicquel, ni Garnier ne
font le déplacement avec lui.
- Le personnel de France 3 Corse n'est pas
dupe et assiste désabusé à cette manifestation grand guignolesque sans croire
vraiment que la chaine diffusera quelques mois plus tard !
- Il faudra en effet, attendre 3 ans de
plus et l'élection donnée pour acquise par tous les instituts de sondage, de
Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République (en 2007 donc) pour que France
3 finisse par lancer réellement le projet.
- Entre-temps, 5 Directeurs territoriaux
vont se succéder en Corse : René Siacci, Michel Codaccioni, Rose Paolacci
par interim, Jean-Marc Dubois par intérim, puis Marc Saikali, tous faisant
le grand écart entre le refus officieux de France 3, les politiques et les
salariés de France 3 Corse plutôt en colère de s’être fait balader pendant 3
ans.
- L'un des pères fondateurs du projet aux
cotés de René Siacci, Sampiero Sanguinetti (à droite sur la photo), un trop
fervent défenseur de la chaine sera même licencié par la direction avant
le lancement du projet…Il se murmure que journaliste sexagénaire évincé,
serait parti avec une somme rondelette de plusieurs centaines de milliers
d'euros dans la cadre d’un licenciement abusif.
- Lorsqu'il ne fait plus aucun doute
que Sarko va être élu en mai 2007, le projet est finalement lancé par France 3.
- Pourtant, préalablement il aura fallu
notifier à Bruxelles le plan de financement de Viastella et notamment faire
accepter les subventions versées par l'État et la Région à une chaine publique.
C'est la DDM (Direction Des Médias) qui s'y est collée… il fallait notamment donner
au projet un cadre qui sorte de la mission de service publique de France
Télévisions afin que Bruxelles valide.
- Le projet sera donc présenté comme un
projet économique et industriel exceptionnel visant à redynamiser la région
mais également comme un projet culturel permettant de favoriser et valoriser la
langue Corse.
- Ce faisant, France 3 devra donc
mettre la main au portefeuille afin de doter la chaine d'un budget
supplémentaire visant notamment à la création d’emplois ! Au final
France 3 augmentera le budget de la Direction territoriale Corse de plus de 40%
et créera 20% d'emplois supplémentaires.
- Jusqu'au 5 janvier 2012, la chaine ne
sera visible que sur le câble et le satellite et ne bénéficiera que d'une
audience très confidentielle et principalement insulaire. L'objectif de
rayonnement de Viastella sur la Méditerranée présenté, entre autres, à
Bruxelles était donc bien loin d’être atteint.
- En 2012 France 3 profite de l'opportunité
d'un canal disponible sur le réseau R1 en Corse pour diffuser la chaine en
clair sur la TNT. Cette décision a été prise par France 3 pour la simple raison
que ce canal inoccupé était de toute façon déjà payé par France
Télévisions!
Conclusion :
Le projet de transformation de France 3 que
Pflimlin imagine présenter comme le sien, à la rentrée, n'est donc rien
d'autre qu'une reprise du projet de Sarkozy qui l'a nommé à la tête de France
Télévisions.
Il est évident que ce qui a été fait, à
l’époque, pour la Corse et que Pflimlin qualifie aujourd'hui de
"laboratoire" [les salariés de France 3 Corse apprécieront] n’est
bien évidemment pas transposable aux autres régions de France 3.
1°) Parce que vu le contexte
économico/financier dans lequel se trouve plongé l’Europe, il est fort peu
probable que Bruxelles « remette le couvert ».
2°) Parce que la mission de Service Public
pour laquelle France Télévisions perçoit la « redevance » (taxe) ne l'autorise pas à recevoir des subventions pour faire de la télé en région.
Il faudrait pour chaque région un motif exceptionnel comme pour la Corse afin
que Bruxelles accordât des subventions !
3°) Parce que la question se posera pour
les régions: Où iront-elles chercher l'argent?
4°) Parce que la Collectivité Territoriale
Corse n'a accepté de subventionner le projet que parce que les dotations du PEI
(plan exceptionnel d'investissement en Corse) avaient été augmentées du temps
de Sarkozy.
5°) Parce que Pflimlin n’a bien évidemment
pas la moindre idée « techniquement » de comment il pourrait faire ! Sur quels
canaux TNT il pourrait diffuser ? Il faudrait des fréquences disponibles sur
l'ensemble du territoire or le canal disponible en Corse, le R1, ne l'est pas
partout en France…des chaînes privées y sont diffusées dans de nombreuses
régions.
5°) Parce qu’ensuite Pflimlin ne peut
raisonnablement pas penser qu'il va pouvoir augmenter le budget des régions de
40% et les effectifs de 20% comme ce fut le cas en Corse lorsqu’il était DG de
« La Trois »?
6°) Parce qu’en Corse malgré la danse de
Saint Guy indescriptible à laquelle se sont livré Pflimlin, Papet, puis Giard
et Gicquel, les personnels de France 3 Corse étaient dans leur grande majorité
volontaires pour porter ce projet à forte dimension identitaire. En sera-t-il
de même sur le continent ? Comment compte-t-il mobiliser et motiver les équipes
de France 3 pour tripler ou quadrupler la productivité alors que l’entreprise
est totalement sinistrée depuis son arrivée et celle de ses lieutenants ?
Pflimlin qui affirme que « le sujet
France 3 a été abordé lors d'une rencontre avec Aurélie Filippetti, ministre de
la Culture et de la Communication et que la seule incertitude qui reste à
lever est budgétaire » doit prendre ses désirs pour des réalités.
Les gesticulations et autres moulinets de Pflimlin qui ne fait que s'agiter désespérément, sont à 100.000 lieues de la volonté de la Ministre et du Gouvernement de réformer l'Audiovisuel Public en profondeur.
Jusqu’où le laissera-t-on aller ...faudra-t-il attendre qu'il ait mis totalement l’entreprise sur la paille?
Jusqu’où le laissera-t-on aller ...faudra-t-il attendre qu'il ait mis totalement l’entreprise sur la paille?