vendredi 19 avril 2013

Canal + filiale de Vivendi délocalise vers le Maroc quand la « maison mère » demande 366 millions d'euros de remboursement à Bercy…Arnaud Montebourg et le Gouvernement ne peuvent pas laisser faire.

Canal + filiale de Vivendi délocalise vers le Maroc quand la « maison mère » demande 366 millions d'euros de remboursement à Bercy…Arnaud Montebourg et le Gouvernement ne peuvent pas laisser faire. 

Le 27 février dernier, « Les Échos » sous la plume de Grégoire Poussielgue, publiaient un article intitulé « Vivendi demande 366 millions d'euros de remboursement à Bercy » alors que dans le même temps Canal+ filiale du même Vivendi prévoit l’externalisation de la Relation Clients de CANAL+ vers l’étranger (Le Maroc en l’occurrence) 
L’opération est baptisée "Ocre" par la direction des services clients de CANAL+.
Pourquoi mettre les deux sujets en parallèle ???? Parce que  les deux sociétés sont bien évidemment liées sur fond de guerre déclarée par le groupe Lagardère.

A quel titre Vivendi réclame-t-il à Bercy ces 336 millions ?  Parce que Vivendi n'a pas pu bénéficier, au titre de son exercice 2011, du régime fiscal dit BMC (Bénéfice Mondial Consolidé) (feu BMC serait plus juste)…le groupe en demande donc le remboursement depuis le 30 novembre 2012, date à laquelle il l’a déposée auprès du ministère des Finances. 

Il réclame la bagatelle de 366 millions d'euros. Lisez l’article des Échos en bas de post.

Cette somme représente un « manque à gagner »pour Vivendi a bénéficié qui pendant plusieurs années a bénéficié du BMC.

Ce « levier » destiné à optimiser ses impôts en mutualisant les pertes financières à l’international, a permis à Vivendi de réaliser sur plusieurs années « des économies » qui se chiffrent en  milliards d’euros.*

La contrepartie de cet avantage fiscal ? La création d’emplois dans des bassins défavorisés et en crise. C’est ainsi que pendant plusieurs années Vivendi s’est transformé en créateur de centaines d’emplois, notamment… dans la relation clients.

Maintenant que ces emplois existent, que des entreprises se sont créées, que des familles survivent grâce à ces activités, Canal + filiale du groupe Vivendi décide de délocaliser petit à petit ce type d'emplois vers l’étranger. C’est incroyable !

Le plus incroyable c’est le nom de code donné à l’opération de transfert des emplois français en emplois marocain « Ocre »…

Ocre comme la couleur du sable… (de là bas, dis !!!!)

Lisez à ce sujet, l’une des publications CGC Média lancée comme un appel à Arnaud Montebourg et au Gouvernement, seuls à pouvoir faire respecter les engagements pris et éviter de nouvelles délocalisations qui en cette période de crise plombent un peu plus l’économie du pays.

«  L’offshore, cet anglicisme pour désigner le départ vers des cieux plus cléments et moins onéreux des services de la relation clients. Aujourd’hui, lorsque les clients appellent CANAL+, ils entrent en relation avec un salarié basé en France. Demain, la semaine prochaine, ce sera au Maroc!

Les prestataires de la relation clients de CANAL+ ouvrent des postes au Maroc ! Et ce serait à leur demande ?! Avant de franchir la Seine pour la rive droite et devenir le patron de l’Edition du Groupe CANAL+, Maxime Saada a pris ou a laissé prendre une mauvaise décision pour notre entreprise, pour l’emploi, pour la qualité de service, pour le business : le départ pour la rive sud de la méditerranée de dizaines et de dizaines d’emplois aujourd’hui basés en France. C’est l’épilogue d’un triste échec, celui d’une organisation de la Distribution malmenée, du départ depuis 3 ou 4 ans de très nombreuses compétences et maintenant de nos emplois vers l’étranger!

Nous comprenons maintenant pourquoi il fallait bouleverser l'organisation et faire partir tant de compétences rapidement, l'objectif est aujourd'hui affiché... La boucle est bouclée pour M. Saada, et dans le plus grand secret, depuis 1 an, au mépris de l'information des instances représentatives du personnel, la direction des services clients de CANAL+ a tout mis en œuvre pour éloigner de la France une activité historiquement basée en métropole. Ce secret prouve bien le malaise de notre direction pour traiter ouvertement, en transparence de cette question essentielle pour CANAL+ et pour l'emploi!

Quelles garanties, quel avenir maintenant pour les Centres de la Relation Clients internes à CANAL+ ? C’est officiel, pour l’instant quelques dizaines de positions et demain? Aujourd’hui le traitement des appels à "faible valeur ajoutée" mais où s’arrête le curseur?

C’est un nouveau signe inquiétant pour l’avenir de nos propres centres de la relation clients en France, mais c’est aussi prendre un risque énorme et avéré pour la qualité de service rendus à nos dix millions de clients abonnés.

Un mauvais cadeau de départ de Maxime Saada! L’offshore, c’est la porte d’entrée, le premier pas de l’externalisation de la Relation Clients de CANAL+ vers l’étranger que nous ne pouvons accepter !
L’évasion d’emplois comme l’évasion fiscale, contribue à accentuer la crise ! Un choix économique… la belle affaire ! Cette décision est alarmante. Elle rompt, selon notre syndicat, les engagements que nous avions pris en fin d’année 2012 avec la Direction de CANAL+ sur le thème de la défense de l’emploi en France!

Notre résultat économique en serait trop affecté? Alors que le pays s’enfonce dans la crise, alors que 5 millions de chômeurs hantent les Pôles emplois et que près de 8 millions de Français vivent au niveau du seuil de pauvreté, on veut nous faire croire qu’il serait impossible de trouver des salariés qui accepteraient de répondre le samedi ou le dimanche au téléphone à nos abonnés? Que cela couterait trop cher?! 

Mais où sont les calculs économiques, a-t-on calculé le risque que fait courir à l’entreprise ce choix que les futurs dirigeants de l’entreprise devront assumer lorsque celles et ceux qui les ont décidés seront partis sous d’autres horizons. Ce sujet a déjà l'objet de nombreuses batailles stratégiques, mais toujours la raison l'avait emporté, même au plus fort de la crise traversée par CANAL+ en 2003, les emplois sont restés en France.

Et puis ces salariés qui travaillent pour CANAL+ chez nos prestataires sont certainement pour beaucoup aussi nos clients. C’est évident, ils aiment le foot, le cinéma, l’infos, ils aiment CANAL+, ils doivent être abonnés. Que vont-ils faire lorsqu’ils seront tous au chômage ? Quels budgets familiaux vont-ils réduire? C’est un cercle vicié, c’est une mauvaise nouvelle!

Qu’en pense notre actionnaire Vivendi ? Nous savions que l’arrivée du nouveau patron des centres de la relation clients de CANAL+, Olivier Le Gallo, pouvait signifier ce retournement stratégique alors que depuis toujours, depuis 1984, c’est en France que sont traités les appels de nos abonnés.

Pourtant Vivendi s’est engagé à développer une politique socialement responsable ! Est-ce responsable d’accepter de délocaliser hors de France des dizaines d’emplois de nos prestataires Acticall ou Arvato ?

Rappelons également que Vivendi a bénéficié pendant plusieurs années du BMC, le bénéfice mondial consolidé. Un levier intelligent pour optimiser ses impôts en mutualisant les pertes financières à l’international. Les économies réalisées sur plusieurs années par Vivendi se chiffrent en  milliards d’Euros. La contrepartie de cet avantage fiscal ? La création d’emplois dans des bassins défavorisés et en crise. C’est ainsi que pendant plusieurs années Vivendi s’est transformé en créateur de centaines d’emplois, notamment… dans la relation clients !  Maintenant que ces emplois existent, que des entreprises se sont créés, que des familles survivent grâce à ces activités, une filiale du groupe Vivendi décide de délocaliser petit à petit ce type d'emplois vers l’étranger. C’est étrange… !
L’offshore n’est pas une rationalisation économique c’est une faute pour le client, notre abonné ! Nous ne gagnerons rien à cette "offshorisation".  
Nous sommes persuadés que l’offshore est un relai de croissance non pas économique mais du taux de "churn", ce taux de rotation de la base clients.
Lorsque la qualité baisse, le client a le plus souvent tendance à partir plus vite. Quand il n’y a plus de considération ou de reconnaissance, il s’en va ! Cette politique risque donc à terme d’affecter le portefeuille alors que nous sommes dans une période compliquée. De nombreux exemples viennent nous confirmer que bien souvent ces choix sont contreproductifs car ils ne permettent pas de répondre aux critères d’excellences que nous devons maintenir et améliorer lorsque nous sommes en relation avec nos clients. Des entreprises comme SFR, Renault, Bouygues en ont fait l’amère expérience. Certaines en sont déjà revenues.

Triste sort, le Maroc est le pays d’Afrique du Nord où CANAL+ est le plus piraté. Et c’est dans ce pays que nous allons installer nos prestataires. Drôle de monde, drôle de choix.

C’est un premier pas historique pour pousser la relation client de CANAL+ vers l’ailleurs, c’est un pas qui nous attriste et nous inquiète. Car si aujourd’hui une cinquantaine de postes sont concernés, il n’est pas imaginable que l’on va s’arrêter là. On n’engage pas ainsi une négociation depuis des mois pour quelques dizaines de postes. Il y a dans les cartons de CANAL+, une extension déjà programmée de cette "offshorisation". Le risque est grand, il est réel il est temps de tirer la sonnette d’alarme pour sauvegarder l’emploi en France, pour garantir la qualité de service à nos abonnés, pour respecter les engagements sociaux pris par notre direction ou dans le cadre de la responsabilité sociale chez Vivendi!

Merci pour nos clients
Merci pour nos services clients
Merci pour nos centres internes, ses salariés, ses grands experts
Merci pour CANAL+ et son avenir

Merci pour le combat citoyen de l'emploi " made in France " Bataillons pour le maintien de ces emplois en métropole. »

Lisez l’article des Échos : « Vivendi demande 366 millions d'euros de remboursement à Bercy »


N'ayant pu bénéficier du régime du bénéfice mondial consolidé au titre de son exercice 2011, le groupe en demande le remboursement. Il compte également demander 208 millions d'euros de remboursement d'impôts au titre de son exercice 2012.

Pour Vivendi, l'Etat doit honorer ses engagements même si la réglementation change. N'ayant pu bénéficier, au titre de son exercice 2011, du régime fiscal dit du bénéfice mondial consolidé (BMC), le groupe en demande le remboursement. Le 30 novembre 2012, il a déposé cette demande de remboursement auprès du ministère des Finances. La somme est particulièrement importante puisqu'elle porte sur 366 millions d'euros, selon le rapport financier du groupe. 
 
Ce n'est pas tout, puisque Vivendi annonce son intention de demander également le remboursement de 208 millions d'euros d'impôt dans le cadre de l'intégration fiscale, au titre de son exercice clos le 31 décembre dernier. Le groupe considère en effet que « les crédits d'impôts du régime du bénéfice mondial consolidé sont reportables à l'expiration de l'agrément au 31 décembre 2011 ». Au total, la facture demandée par Vivendi à Bercy va s'élever 574 millions d'euros.

Le régime du BMC permet de consolider fiscalement ses pertes et profits avec ceux des filiales réalisées en France comme à l'étranger. Concrètement, ce régime permet de faire de l'optimisation fiscale. Après le départ de Jean-Marie Messier de la présidence de Vivendi, le groupe avait obtenu ce régime en vue de maximiser au mieux les crédits d'impôts hérités des pertes de l'ère Messier. Il avait obtenu en mars 2009 une reconduction de ce régime pour une durée de trois ans, devant s'achever le 31 décembre 2011. 
 
Entre temps, la législation a changé. « Les modifications de la législation fiscale en France en 2011 ont plafonné l'imputation des déficits fiscaux reportés à hauteur de 60 % du bénéfice imposable et ont mis fin au régime du bénéfice mondial consolidé pour les entreprises clôturant leur exercice à compter du 6 septembre 2011 », explique le groupe dans son rapport financier annuel. Vivendi n'a donc pu bénéficier du régime du BMC au titre de l'exercice 2011, suite à la modification de la législation.
 
Le groupe n'est pas d'accord avec cette interprétation. Il estime qu'il aurait dû bénéficier du régime du BMC au titre de l'exercice 2011, conformément à l'accord signé en mars 2009 avec le ministère des Finances. D'où sa demande de remboursement à hauteur de 366 millions d'euros. »
 


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