vendredi 24 mai 2013

L'Express s'interroge sur les divers contrats de Carolis. Avec "Le Canard enchaîné", il ne sont pas les seuls !

Dans un article intitulé "Être et avoir été", "L'Express" s'interroge sur les différents contrats de travail consentis à Carolis et notamment aux 163.800 euros versés sur les 12 mois de 2012 et les 3 premiers mois de 2013 à "PATRICK DE CAROLIS CONSULTING ET PARTICIPATIONS" !!!
 
Parmi les sociétés liées à Carolis, "PATRICK DE CAROLIS CONSULTING ET PARTICIPATIONS" affiche un résultat net (après impôts) de 2.944.600 euros en 2011 quand "ANAPROD"  une société de production audiovisuelle fondée elle-aussi par Patrick de Carolis qui produit « Des Racines et des Ailes » sur France 3, affiche un chiffre d'affaires de 760.000 Euros en 2011...Il s'agit de données publiques bien évidemment  librement consultables. 

Voici l'article de l'Express:

et re-voici l'article du Canard dont l'encart est intitulé "Carolis de bon conseil"

jeudi 23 mai 2013

Deux ex de France Télévisions Lacaze et Millot se retrouvent justement tous les deux sous contrat à France Télé. Le monde est petit tout de même!

Le mardi 30 septembre 2008, le blog CGC Média publiait un article intitulé "FRANCE TELEVISIONS : départ de Claude Lacaze fin octobre 2008"

Claude Lacaze, né en 1978, avait intégré France Télévisions pour "renforcer la coordination de ses différentes chaînes " comme directeur de projet et responsable de l’innovation auprès du directeur de la stratégie de France Télévisions, Bastien Millot dont il est proche et qui l'avait particulièrement recommandé à Thierry Bert, en 2006.
 
Claude Lacaze, néophyte en matière audiovisuelle et sans que cela puisse être contestable, bien peu expérimenté (30 ans en 2008 donc, il a aujourd'hui 35 ans), ne laissera pas un souvenir impérissable, c'est le moins que l'on puisse dire.
 
Il quittera ses fonctions à la fin du mois d’octobre, en même temps que son mentor Bastien MILLOT, lui aussi partant mais qui espère bien retravailler avec P. de Carolis sous une autre forme comme il l'avoue voliontiers.
 
Depuis février 2006, comme directeur de projet à l’innovation et de la création à France Télévisions, il aura repoussé avec une constante sans égal chaque nouveau projet qui lui était proposé, au motif qu'il n'était pas innovant !"
 
Et voila que  le jeune néophyte nommé sous un éphémère contrat à l'époque "directeur de projet et responsable de l’innovation" auprès de son mentor Bastien Millot, lui-même "directeur de la stratégie de France Télévisions", refait parler de lui.
 
C'est le Nouvel Obs qui nous apprend que c'est Claude Lacaze, 5ans de plus depuis son départ de France Télévisions 35 ans donc en 2013, qui dirige aujourd'hui une boite qu'il vient juste de créer il y a 2 mois, le "5 mars dernier une société de production  "Terminal 9 Studios" qui n'a donc encore pas  fait ses preuves" (dixit Le Nouvel Obs dont l'article est à découvrir en bas de post) qui "rafle le marché d'une  émission quotidienne sur France 5" que  "Le Nouvel Obs" qualifie de " production lourde et très rentable" .

Le magazine s'étonne et il n'est pas le seul visiblement de ce "choix qui "laisse la cinquantaine de sociétés évincées, qui avaient toutes proposé un projet pour la case (sans jeu de mot)  interloquées" .

 
 
Le Nouvel Obs indique également que les Sociétés de Lacaze et de Millot sont logées à la même adresse personnelle,  Bastien Millot laissant le 25 rue de Clichy il y a peu pour y installer, Bygmalion sa société qui travaille également sur plusieurs contrats signés sous Pflimlin notamment par Martin Ajadari pour France Télévisions, comme "le suivi courrier téléspectateurs" (6.000€ HT par mois sur 12 mois soit 72.0000€ HT annuels) ou/et encore "la veille internet " (7.500€ HT par mois sur 12 mois soit 90.0000€ HT annuels), etc....  (lire l'artilce de la CGC Média du 25 avril 2013):
Bygmalion SAS  -    9 rue de Milan - 75009 Paris France
Teminal 9 Studios - 9 rue de Milan - 75009 Paris France.

LE MONDE EST PETIT TOUT DE MÊME !
 
Enfin dans son artilcle Le Nouvel Obs rappelle que "Le Canard enchaîné s'était récemment étonné des nombreux contrats qu'avait signés la télé publique à Bastien Millot après son départ"...

Pour ceux qui l'auraient raté voici l'article à nouveau avec en bonus celui du 1er juin 2011 déjà sur le sujet:



 

Patino : la crise, connais pas ! Il part une semaine à Los Angeles aux frais du contribuable.

Patino : la crise, connais pas !Il part une semaine à Los Angeles aux frais du contribuable. 

Aussi loin que la mémoire collective de l’Audiovisuel public se souvienne et depuis que l’évènement se déroule, jamais un directeur de programmes (encore moins le n°2 comme l’était Duhamel Pour Carolis) n’est parti une semaine à Los Angeles pour faire le plein de séries américaines !!!

Patino, si !

Lors du déroulement des « L.A Screening », période de l’année où les acheteurs du monde entier viennent à Los Angeles visionner et acheter les dernières séries américaines, Patino a tenu à se rendre personnellement, lui-même, une semaine entière, en Californie dans la deuxième plus grande ville des U.S.A  après New York.

En pleine période de crise où Pflimlin qui ne parle plus guère à Patino, prône des économies en même temps qu’il réclame à corps et à cris une rallonge budgétaire à l’Etat donc aux contribuables d’au bas mot 50M€, cette petite virée aux States tombe on ne peut mieux.

L’histoire ne dit pas avec combien de séries américaines qu’il diffusera sur la télé publique sûrement dans le cadre de la création française, Patino est rentré : Une, deux, trois…dix ou peut-être aucune !!!!!

Le service des achats à France Télévisions qui est normalement chargé, depuis toujours, de la tâche, n’a pas encore dû en revenir….Il a même dû un moment se demander à quoi il servait !!!!!

Le blog CGC Média ne se rappelle pas que pour la série allemande "le Tourbillon de l'amour"  (le soap n’affiche pas plus de 300.000 téléspectateurs soit moins de 4% des ménagères et a fait un véritable flop) dont Patino disait : « Il peut y avoir des erreurs d'appréciation sur tel ou tel programme. En l'occurrence, cela semble être le cas pour ce feuilleton allemand (...) Pour l'instant, le succès n'a pas l'air d'être au rendez-vous. Des décisions vont être prises. » se soit rendu à Berlin ou à Bonn.
  
Ca dépend peut-être du prix d’achat de la série !!!!! Le germanique « Tourbillon de l’amour » acheté 4 à 5 millions d’euros auprès du distributeur de programmes Patrick Clément (dixit le Nouvel Obs), n’était visiblement pas présenté au « L.A Screening ».

En conclusion Patino dans le  cadre des économies drastiques préconisées à FTV a surement dû miser sur la reprise Européenne avant la reprise américaine !

mercredi 22 mai 2013

"Trahi, blacklisté, interdit de séjour ..." le patron de JEM Production, à LA MEMOIRE COURTE, cartonne Pflimlin et ses équipes dans un brulot intitulé « L’INTERDIT ».


"Trahi, blacklisté, interdit de séjour ..." le patron de JEM Production, à LA MÉMOIRE COURTE,cartonne Pflimlin et ses équipes dans un brulot intitulé «L’INTERDIT» tout en tirant des plans sur la comète !

Il y a un an Jacques Kirsner le patron de JEM Production déclarait à Écran Total: "Le PDG de France Télévisions doit rester en place pour dix ans". (voir le blog CGC Média du 24/04/12)

Lorsque le journaliste lui demandait "Quel est votre point de vue sur France Télévisions que nombre de producteurs critiquent", Jacques Kirsner répondait : "Il faut faire très attention à la mode qui consiste à tirer sur les dirigeants de France Télévisions. Selon moi le prochain président de la République [François Hollande donc, ndlr] doit prendre l’engagement de la stabilité du service publique. Je comprends que l’on change la loi sur l’audiovisuel, mais cela n’implique pas que l’on change le PDG de France Télévisions. Seule la stabilité permet de concevoir et de mettre en œuvre une politique. Cette stabilité suppose deux mandats, soit dix ans pour le PDG. Être partisan de cette stabilité n’implique aucun conservatisme. Au contraire, c’est la condition d’un vrai changement. Je dis ça alors que j’ai des échanges souvent animé avec Rémy Pflimlin. Mais c’est la vie, il faut distinguer l’essentiel de l’accessoire."

Quant à la question sur "son jugement sur la politique de Pflmilin", Jacques Kirsner ajoutait: "D’abord, il faut le féliciter d’avoir détricoté un système centralisé qui mettait en danger la liberté de création. C’est un acquis..."



Rien ne va plus aujourd’hui (en tout cas c’est ce qui semble!!!!!!). 
Dans un brulot intitulé «  L’INTERDIT » (* que le blog CGC Média vous propose de découvrir en en exclusivité en bas de post)  il étrille Pflimlin et ses équipes mais encense son numéro 2, en misant comme beaucoup dans les diners en ville, sur le fait qu’il sera demain numéro 1 : « Bruno Patino est intelligent et talentueux. En témoigne son remarquable essai « La condition numérique » qui parle de la condition humaine. Il m’a assuré qu’il ne tolérerait pas qu’un producteur soit "blacklisté"…» !!!!!

Lui qui dénonçait dans son documentaire-pamphlet "Les Nouveaux Chiens de garde ", "la connivence entre les médias et les puissances d'argent mais aussi la pensée unique" en prônant l’indépendance des média publics, le voila qui un an plus tard, s’en prend violemment au tandem Pflimlin/Langlois et ses équipes en prenant bien soin d’épargner celui qu’il voit surement comme le « dauphin » : « France Télévisions va mal. Tout le monde le sait, tout le monde le dit, mais qui souhaite son redressement ? Il faudrait rassembler les énergies, les diversités, les points de vue contradictoires pour recréer "du sens", de l’énergie positive, de l’enthousiasme. On fait le contraire. Les mesures administratives et la vacuité l’emportent.

Lui qui fait et défait les Présidents de France Télévisions - il écrit : « Il y a près de deux ans le chef de l’État Nicolas Sarkozy me demandait mon avis sur la nomination du futur Président de France Télévisions. Il penchait pour un jeune homme incarnation du libéralisme. Je m’y opposais en défendant la candidature de Rémy Pflimlin avec lequel je n’avais pas de liens particuliers. La discussion fut rude comme c’était souvent le cas avec l’ex-Président, mais il y eut discussion, avec moi et avec d’autres. Quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy m’annonçait qu’il avait décidé de nommer Rémy Pflimlin. En me raccompagnant il me glissait dans un sourire : "Il te trahira à la première occasion".» - balance sur Pflimlin et demande en filigrane à l’État ("chacun")  d’agir pour le remplacer: « Trop c’est trop. Le seuil de tolérance a été franchi. Que chacun prenne ses responsabilités. 

Il n’y a même pas besoin de passer par le CSA…l’avis de ses membres et de son Président Olivier Schrameck, nommé le 9 janvier dernier ...ne sera donc pas nécessaire puisque le numéro 2 devrait passer numéro 1 !!!

Jacques Kirsner pourrait bien être déçu. Le CSA, ses membres et son Président Olivier Schrameck, ne sont pas instance à se laisser dicter leurs choix et encore moins une chambre d'enregistrement. Ceux qui pensent un peu vite que Patino sera le prochain président de France Télévisions devraient en être pour leurs frais.

Il a la mémoire courte Jacques Kirsner. Il ne doit plus souvenir entre autres de l'article publié par « Le Canard enchaîné » du 26 mars 2012 qui révélait que France Télévisions avait versé un demi-million d’euros de l’argent public à un producteur en dédommagement d’une émission qui ne verra jamais le jour !!!!

Et quel producteur ! Le même Jacques Kirsner (Jem Productions) qui produisait donc :"Les Nouveaux Chiens de garde", documentaire "pamphlet contre la connivence entre les médias et les puissances d'argent…" et canarde aujourd'hui Pflimlin.

Rappel de l’article du « Canard enchaîné: « France 3 ne s’en est pas vantée, mais elle a payée très cher l’annulation du projet de série « Cuba Rumba » commandée à Jacques Kirsner (Jem Productions) dont les huit épisodes devaient être tournés à Cuba cette année.
Moyennement emballé (et par souci d’économies…) [chacun pourra apprécier ici, toute l’ironie du Canard !], le nouveau directeur des programmes Thierry Langlois, avait mis fin à l’aventure cet automne. Laquelle s’est soldée par un coquet dédommagement pour Kirsner : 500.00 euros avant même de sortir une caméra.
Au service financier de France 3, c’est la salsa ! »

Le blog CGC Média intitulé "500.000€…800.000€…1Million d’euros, Combien Pflimlin a-t-il accepté de verser pour rien? "(24/04/12) s'interrogeait d'ailleurs sur la concomitance d'une  "Dénonciation de la connivence entre les puissances d'argent et les médias " par Jacques Kirsner avec ce que l'intéressé appelle dans sa tribune  " une partie des frais remboursée"...après  l'arrêt brutal par Thierry Langlois sur France 3 qui stoppait la série sur laquelle JEM travaillait depuis un an "Cuba Rumba..." !!!!

Et qui a donné l'autorisation d'un tel versement de telles sommes ?????

* Voici le texte "de Jacques Kirsner " : " L'INTERDIT"










Que Jacques Kirsner vienne grossir le nombre de ceux qui considèrent que Pflimlin ne peut plus rester à la tête de France Télé, soit...mais qu'il passe la brosse à reluire au numéro 2 comme s'il ne faisait pas partie de l'équipe en place, en déclarant "Bruno Patino est intelligent et talentueux..", à qui il dit faire confiance, c'est un peu gros.



mardi 21 mai 2013

L’affaire Kiefer de harcèlement moral à France Télévisions dans les mains du Premier Ministre sur fond de suicides.


L’affaire Kiefer de harcèlement moral à France Télévisions dans les mains du Premier Ministre sur fond de suicides.

Le 19 avril dernier, Thierry Kiefer journaliste et ancien cadre de France  Télévisions, portait à la connaissance du Premier Ministre, la nouvelle condamnation de l’entreprise publique dans une affaire de harcèlement moral communément baptisée l’« affaire KIEFER » et qui dure maintenant depuis près de 13 ans. (Découvrir son courrier en bas de post)

En effet, le 14 mars dernier, le Conseil de Prud’hommes de Lyon a jugé « nul » son licenciement décidé par France Télévisions en septembre 2010 et a condamné l’entreprise publique qui n’a pas fait appel, à lui verser plus de 100.000 euros, notamment « à titre de dommages-intérêts ».

Thierry Kiefer dédie sa troisième « victoire » en Justice à son ancien médecin du travail à France 3 Alsace, le Dr Marie-Magdeleine GRESSÉ, qui s’est suicidée en octobre 2010 pour dénoncer le harcèlement moral dont elle se sentait victime.

Thierry Kiefer interpelle le Premier Ministre sur les responsabilités des dirigeants de France Télévisions dans un contexte anxiogène extrême et l’appelle à l’action « S’il subsistait, Monsieur le Premier ministre, des doutes dans votre esprit sur le fait que dans une affaire de harcèlement moral, on puisse encore s’autoriser, en 2013, de tels comportements dans une entreprise publique, j’espère bien ici les avoir dissipés. Comme j’espère vivement qu’il n’en faudra pas davantage pour vous convaincre qu’il faut agir.
Agir, parce qu’en dépit de ce qui a déjà été accompli, notamment après la vague de suicides à France Télécom, il reste à l’évidence encore beaucoup à faire, en France, s’agissant du harcèlement moral, en matière de prise de conscience, de reconnaissance des victimes, de sanction des auteurs et de prise de mesures spécifiques.»

Il propose que les responsables en soient personnellement rendus comptables et que les auteurs soient régulièrement sanctionnés afin de réduire les errements : « Ma conviction, Monsieur le Premier ministre, est qu’il y aurait eu moins d’« errements » délictuels, dans « l’affaire KIEFER », si leurs auteurs avaient été régulièrement sanctionnés.
Et qu’il y aurait, tout simplement, moins de condamnations de France Télévisions, si leurs responsables en étaient personnellement rendus comptables. »

Il propose que dans une entreprise publique comme France Télévisions :

1- « tout salarié ayant procédé à des agissements de harcèlement moral » ne soit plus simplement « passible » de sanctions disciplinaires, comme actuellement, mais automatiquement sanctionné.

2- et que toute condamnation de l’entreprise pour harcèlement moral soit automatiquement assortie d’une sanction pécuniaire des auteurs, sanction dont les harceleurs ne sont, pour l’heure, même pas « passibles »

Thierry Kiefer précise également que « La particularité de cette condamnation, c’est d’être la troisième pour France Télévisions, dans la même affaire, après une condamnation en 2003 pour le licenciement abusif de mon épouse, alors Cadre à France 3 elle aussi (KIEFER c/ FRANCE 3, Prud’hommes de Lyon, 17 juillet 2003) et après une condamnation me concernant directement, en 2005, pour exécution déloyale du contrat de travail et « harcèlement moral de gestion » (KIEFER c/ FRANCE 3, Prud'hommes de Lyon, 6 octobre 2005)… »

Pour autant France Télévisions bien qu’étant condamnée, refuse de reconnaître quelque faute que ce soit : « Si la société France Télévisions a accepté cette décision dans un souci d’apaisement, écrivent ainsi les juges, elle n’a pas pour autant réglé (sic) la difficulté en refusant d’entamer un dialogue avec Monsieur KIEFER sur les errements passés et n’a pas, ainsi que cela résulte de ses écritures, reconnu qu’elle était réellement en tort et que Monsieur KIEFER avait été harcelé », poursuit Thierry Kiefer.

Enfin, Thierry Kiefer dénonce encore de « coupables « errements » et un bilan qui n’a eu de cesse de s’alourdir pour France Télévisions avec :

- Trois condamnations.

- Une affaire qui a en partie ruiné la carrière et la santé de deux salariés contre lesquels, rappelons-le tout de même, France Télévisions n’a jamais réussi, en 13 ans de procédures, à formuler un seul grief jugé sérieux.

- Et une addition qui s’élève désormais à… 433.974, 64 euros ! 433 974, 64 euros, rien qu’en condamnations de Justice. 433.974, 64 euros auxquels il convient donc, a priori, d’ajouter les quelques centaines de milliers d’euros d’indemnités versées, durant plusieurs années, par l’assurance maladie et l’assurance chômage.

Bref, une gabegie financière et un gâchis humain, largement détaillés au fil des trois jugements successifs, mais dont personne, aucun des responsables, n’a, jusqu’à preuve du contraire, jamais eu à rendre compte. En 13 ans, dans « l’affaire KIEFER », il y a ainsi bien eu quelques jolies promotions, parfois même, à l’occasion, de flatteuses décorations officielles, mais il n’y a jamais eu la moindre sanction. »

Il a bien raison Thierry Kiefer car au bout du compte c’est le contribuable qui paie et tout le monde semble s’en foutre. Saisir le Premier Ministre sur ce dossier est donc une évidence…

Trois condamnations pour une même entreprise, c'est du jamais vu....et France Télévisions continue d'affirmer « n’avoir commis aucune faute au préjudice de Monsieur KIEFER »; il faut oser.

Thierry Kiefer pourrait très bien demander au Premier Ministre de dire comment une telle récidive punie normalement par la Justice, peut perdurer !!!! 

Voici son courrier 

Monsieur Jean-Marc AYRAULT
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
57, Rue de Varenne
75007 PARIS

Lyon, le 19 avril 2013




Copie : Madame Aurélie FILIPPETTI, Ministre de la Culture et de la Communication

Monsieur Jean-Charles AUBERNON, Contrôleur général de France Télévisions (CGEFI)

Monsieur Pierre-Alain MUET, député du Rhône 

Objet : demande de renforcement des sanctions du harcèlement moral à France Télévisions




Monsieur le Premier ministre,



Je suis journaliste, ancien cadre de France  Télévisions, et je me permets de vous solliciter suite à une nouvelle condamnation de cette entreprise publique, dans une affaire de harcèlement moral qui dure maintenant depuis près de 13 ans et qui a communément été baptisée, de mon nom, l’« affaire KIEFER ».

Le 14 mars dernier, en effet, le Conseil de Prud’hommes de Lyon a jugé « nul » mon licenciement, décidé par France Télévisions en septembre 2010, et condamné l’entreprise publique, qui n’a pas fait appel, à me verser plus de 100.000 euros, notamment « à titre de dommages-intérêts ». 

La particularité de cette condamnation, c’est d’être la troisième pour France Télévisions, dans la même affaire, après une condamnation en 2003 pour le licenciement abusif de mon épouse, alors Cadre à France 3 elle aussi (KIEFER c/ FRANCE 3, Prud’hommes de Lyon, 17 juillet 2003), et après une condamnation me concernant directement, en 2005, pour exécution déloyale du contrat de travail et « harcèlement moral de gestion » (KIEFER c/ FRANCE 3, Prud'hommes de Lyon, 6 octobre 2005). Une condamnation, inédite pour cette entreprise publique, que certains des cinq syndicats (CGT, CFDT, SNJ, FO, CFTC) associés à la procédure avaient à l’époque qualifiée de « crash judiciaire » sanctionnant la « gestion inhumaine » de l’équipe PFLIMLIN...

La particularité de l’affaire, c’est qu’aucun de ses protagonistes n’a, à ma connaissance, jamais été inquiété à ce jour, ni donc vraiment stoppé dans son élan.

Le dossier montre ainsi, par exemple, qu’en 2005, France Télévisions n’a pas fait appel de sa condamnation pour harcèlement moral, officiellement par «souci d’apaisement». Mais il montre aussi, et surtout, qu’en réalité, l’heure n’a pas tout à fait été à la « réhabilitation » qui m’avait alors été promise. 

« Si la société France Télévisions a accepté cette décision dans un souci d’apaisement, écrivent ainsi les juges, elle n’a pas pour autant réglé (sic) la difficulté en refusant d’entamer un dialogue avec Monsieur KIEFER sur les errements passés et n’a pas, ainsi que cela résulte de ses écritures, reconnu qu’elle était réellement en tort et que Monsieur KIEFER avait été harcelé ». 

En clair, aucune prise de conscience, aucune reconnaissance pour les victimes, aucune sanction des auteurs, aucune prise de mesures spécifiques.

Résultat : de coupables « errements » qui ont pu m’affecter cinq années supplémentaires à France Télévisions. Résultat : un bilan qui n’a eu de cesse de s’alourdir pour France Télévisions : 

- Trois condamnations.
- Une affaire qui a en partie ruiné la carrière et la santé de deux salariés contre lesquels, rappelons-le tout de même, France Télévisions n’a jamais réussi, en 13 ans de procédures, à formuler un seul grief jugé sérieux.
- Et une addition qui s’élève désormais à… 433. 974, 64 euros ! 433 974, 64 euros, rien qu’en condamnations de Justice. 433 974, 64 euros auxquels il convient donc, a priori, d’ajouter les quelques centaines de milliers d’euros d’indemnités versées, durant plusieurs années, par l’assurance maladie et l’assurance chômage.

Bref, une gabegie financière et un gâchis humain, largement détaillés au fil des trois jugements successifs, mais dont personne, aucun des responsables, n’a, jusqu’à preuve du contraire, jamais eu à rendre compte. En 13 ans, dans « l’affaire KIEFER », il y a ainsi bien eu quelques jolies promotions, parfois même, à l’occasion, de flatteuses décorations officielles, mais il n’y a jamais eu la moindre sanction.

Pas même un tout petit blâme…

J’ignore, Monsieur le Premier Ministre, si les dirigeants de France Télévisions dont les noms parcourent mon dossier seront un jour amenés à vous fournir, à vous ou aux Ministères de Tutelle, des explications sur leur gestion de « l’affaire KIEFER ». 

Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il n’est pas interdit, surtout dans le contexte actuel, d’essayer d’en tirer les quelques enseignements que les faits, et la Justice, autorisent déjà.

C’est pourquoi j’ai décidé de me tourner vers vous, et de venir vous suggérer (ce n’est bien sûr qu’une humble suggestion) de faire modifier l’article L1152-5 du Code du travail, de manière à ce que, dans une entreprise publique comme France Télévisions:

1- « tout salarié ayant procédé à des agissements de harcèlement moral » ne soit plus simplement « passible » de sanctions disciplinaires, comme actuellement, mais automatiquement sanctionné.
2- et que toute condamnation de l’entreprise pour harcèlement moral soit automatiquement assortie d’une sanction pécuniaire des auteurs, sanction dont les harceleurs ne sont, pour l’heure, même pas « passibles » 

Ma conviction, Monsieur le Premier ministre, est qu’il y aurait eu moins d’« errements » délictuels, dans « l’affaire KIEFER », si leurs auteurs avaient été régulièrement sanctionnés.

Et qu’il y aurait, tout simplement, moins de condamnations de France Télévisions, si leurs responsables en étaient personnellement rendus comptables.

Mon ambition, Monsieur le Premier ministre, est que mon affaire ne soit pas totalement inutile.

Et qu’elle puisse tout autant servir à promouvoir de bonnes pratiques au travail, ce qui a été l’une de mes principales préoccupations durant toute ma carrière professionnelle, qu’à combattre les mauvaises, ce que j’ai été conduit à faire, fin 2000 à France 3 Alsace, dans une entreprise publique où il me semblait que le devoir d’exemplarité le commandait.

Une « anecdote », pour conclure.

Fin 2011, la Sécurité sociale a déclaré d’origine professionnelle les séquelles que m’ont laissées toutes ces années de bataille. Nous l’avons donc saisie, en avril suivant, d’une demande de reconnaissance de la « faute inexcusable » de France Télévisions dans cette maladie professionnelle. Une réunion de conciliation devait avoir lieu fin mars dernier, mais elle n’a jamais pu se tenir.

Quelques jours auparavant, en effet, la Direction déléguée au Dialogue social a fait savoir qu’elle « [n’entendait] pas concilier » dans ce volet du dossier, parce que France Télévisions « [considérait] n’avoir commis aucune faute au préjudice de Monsieur KIEFER » (lire le courrier joint).



Et voilà donc comment cette entreprise publique a pu se retrouver engagée sur la voie d’un 4e procès dans « l’affaire KIEFER »

S’il subsistait, Monsieur le Premier ministre, des doutes dans votre esprit sur le fait que dans une affaire de harcèlement moral, on puisse encore s’autoriser, en 2013, de tels comportements dans une entreprise publique, j’espère bien ici les avoir dissipés. Comme j’espère vivement qu’il n’en faudra pas davantage pour vous convaincre qu’il faut agir.

Agir, parce qu’en dépit de ce qui a déjà été accompli, notamment après la vague de suicides à France Télécom, il reste à l’évidence encore beaucoup à faire, en France, s’agissant du harcèlement moral, en matière de prise de conscience, de reconnaissance des victimes, de sanction des auteurs et de prise de mesures spécifiques.

Pour l’heure, j’aimerais en finir en dédiant ma troisième « victoire » en justice à mon ancien médecin du travail à France 3 Alsace, le Dr Marie-Magdeleine GRESSÉ, qui s’est suicidée en octobre 2010 pour dénoncer le harcèlement moral dont elle se sentait victime.

Dans l’attente des suites que vous voudrez bien donner à ma requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de mes salutations distinguées.

Thierry KIEFER 

Pièce jointe :

- courrier du 4 mars 2013, adressé par la Direction déléguée au Dialogue social de France Télévisions à la Direction de la Sécurité sociale