Dans
une récente dépêche de l’AFP dont l’Express se faisait l’écho, le 29/01/14, dans un article intitulé « Tensions
sociales dans la presse écrite », l’agence évoque la « situation
plus que préoccupante de la Presse
écrite où les suppressions d'emploi se
multiplient, provoquant des conflits, voire des grèves, mais aussi des mouvements
restés jusqu'ici limités par des compromis sur des mesures d'aide au départ
mais qui ont tendance à se durcir » .
Extrait :
« Chez Lagardère Active, l'annonce de la mise en
vente de 10 magazines en octobre et de réductions d'effectifs dans d'autres
titres, soit 350 départs au total, 570 avec les pigistes, avait provoqué une
grève de deux jours mi-octobre. Mais après négociations en novembre, la
direction a accepté de renoncer aux licenciements et de prendre des mesures de
départs volontaires.
Chez Courrier International (groupe Le Monde),
l'annonce d'une plan de suppressions de 22 postes équivalent temps plein avait
entraîné en octobre une grève de deux jours et demi et la suppression d'un
numéro de l'hebdomadaire, puis le vote d'une motion de défiance. Des
négociations sociales dans les semaines suivantes ont permis aux salariés
d'obtenir une réduction du nombre de postes supprimés et une amélioration des
aides aux départs volontaires, a indiqué une représentante du personnel.
A Nice-Matin, qui compte supprimer 148 postes, seize
éditions n'ont pas paru le 21 novembre suite à une grève surprise de deux jours
des ouvriers du livre et 100 à 200 salariés du groupe avaient manifesté.
La rédaction du Parisien s'était mise en grève le 21
janvier pour protester contre le projet de la direction de réduire le
remboursement des frais kilométriques, et plus globalement les indemnités de frais
de reportage.
Globalement les rédactions rétrécissent encore. Au
moins 300 postes de journalistes seront détruits cette année, selon le
Baromètre de l'emploi journalistes 2013. Déjà 2012 avait vu 1.158 suppressions
d'emplois dans la presse, dont 600 journalistes.
Parmi les autres plans de suppressions d'emplois
annoncés, le Groupe Sud-Ouest (180 salariés), L'Equipe (71) et 20 minutes, qui
va supprimer son service photo.
Au journal La Provence, la prise de contrôle par Bernard Tapie
début janvier a entraîné l'ouverture automatique de la clause de cession, qui
permet aux journalistes qui le souhaitent de quitter un journal en bénéficiant
des conditions d'un licenciement, ce qui devrait entraîner une série de départs
volontaires. »
C’est dans un tel contexte que la CGC Presse a donc écrit au président du SPQR.
Monsieur le Président,
Je tiens à vous faire part de la grande inquiétude de la CGC Presse concernant les évènements et le contexte social extrêmement tendu à la République du Centre.
Vous n'êtes pas sans savoir que le dialogue social, pourtant engagé de manière constructive et responsable de la part de nos délégués a évolué vers une situation de blocage sévère par un manque manifeste d'ouverture de la part de la Direction du groupe.
Cette position ne pourra mener qu'à une situation préjudiciable à l'ensemble des acteurs dont on mesure les effets aujourd'hui.
Aussi, je vous saurai de bien vouloir intervenir de manière formelle et franche auprès de la Direction locale, afin que ce blocage puisse évoluer vers une convergence transparente et loyale, indispensable à une poursuite apaisée du processus, néanmoins douloureux, engagé.
Au delà du cas de la République du Centre, il serait souhaitable que les entreprises adhérentes au SPQR adoptent une attitude sociale proactive et constructive dans le cadre de la mutation de la presse quotidienne et des restructurations qui l'accompagne.
Les grandes difficultés de la branche dont on mesure les effets par les différents plans de licenciement notamment à la République du Centre, à Ouest-France, à Nice-Matin, Var-Matin mais aussi prévisibles dans le futur doivent impérativement être accompagnés d'un dialogue mature et responsable.
Seule une concertation et des négociations dans le cadre de GPEC efficaces avec les partenaires sociaux, en amont des différents plans de restructuration sera de nature à limiter les effets néfastes, tant sur les résultats que sur l'image de marque des titres et de la branche, de réactions légitimées par des politiques de mise devant le fait accompli de processus reposant par un encadrement uniquement juridique au détriment des rapports sociaux.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.
Pascal Jacquesson
Président CGC Presse
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