vendredi 21 mars 2014

BURNOUT ! Les salariés de France Télévisions craquent les uns après les autres


BURNOUT !

Les salariés de France Télévisions craquent les uns après les autres


La plupart des services de France Télévisions voient un nombre grandissant de salariés en souffrance.  Découragement, sentiment d’injustice, déprime, dépression, maladie.  Nous observons tous autour de nous le développement de telles situations. Cela n’est pas dû au hasard. Chaque histoire de ces salariés en danger permet aisément de détecter les causes de leur état. Elles ont pratiquement toutes pour origine les conséquences de la catastrophique réforme qui a vu la mise en place d’une société unique. Énumérons-les.        

REPOSITIONNEMENTS

C’est la première cause de mal-être. Imposés arbitrairement de par la société unique, les repositionnements ont vu des centaines de salariés dépossédés des responsabilités qu’ils avaient depuis des années, se voyant personnellement remis en cause par leur hiérarchie après des années de bons et loyaux services. (plus de 4.000 collaborateurs hors journalistes ont contesté leur « transposition »)

MANAGEMENT

Pour imposer la réorganisation en cours mise opportunément sur le dos de la société unique (alors même que c’est la direction qui a dénoncé unilatéralement la Convention Collective en vigueur depuis 1984), les différentes directions ont développé un management clairement axé sur la déstabilisation individuelle. Visant, d’une part à détruire la culture d’entreprise des chaînes (alors que Pflimlin avait prôné, notamment lors de  son audition devant les CSA,  son évidente nécessité), d’autre part, à imposer aux salariés « leur repositionnement » en les épuisant psychologiquement. 

EXTERNALISATION 

L’externalisation de pans entiers de services voire de services entiers de l’entreprise n’a pas cessé ces dernières années. Il s’agit évidemment, ni plus ni moins, d’une privatisation rampante, par morceaux de la télévision publique comme l’avait connue en son temps, là encore France Télécom, au nom de soi-disant économies. 
Concrètement, des salariés très qualifiés et très expérimentés voyaient leur activité remise en cause partiellement ou totalement, leur hiérarchie leur faisant sciemment sentir qu’ils étaient devenus inutiles ou qu’ils sont trop payés pour ce qu’il leur restait à faire ! Bonjour le respect de l’être humain, de son travail, de son professionnalisme et de son ancienneté dans l’entreprise !

DÉSORGANISATION

C’est la conséquence partout constatée de la mise en place de ces plans aux forceps pour arriver à donner une existence à la société unique.  Les salariés ne parviennent plus à effectuer normalement leur travail. Essentiellement parce que la transmission des savoirs et les procédures inhérente aux métiers sont battues en brèche par les repositionnements. Et parce que l’empilement hiérarchique de la société unique paralyse la dynamique, la plasticité et la proximité indispensables à la production télévisuelle.

                                                                                                                                        
PRÉCARITÉ

Précarité dans l’activité, en premier lieu pour les intermittents touchés de plein fouet mais également pour nombre de permanents repositionnés.
Précarité aussi dans la rémunération : les négociations en cours, les repositionnements et la mise en place d’un nouveau logiciel de paie ont bon dos pour expliquer des « erreurs », des « oublis » d’éléments de rémunération.  Voilà deux mois (beaucoup plus pour les intermittents) que de nombreux salariés sont pénalisés financièrement avec de graves conséquences dans leur vie personnelle.


L’état de santé général des salariés de France Télévisions est anormalement préoccupant et  cela n’est effectivement pas un hasard au regard de ce qui précède.
Il constitue la conséquence la plus grave de la réforme de 2007. Ni les dirigeants de France Télévisions, ni l’État ne peuvent l’ignorer.

Non seulement cette politique de déstructuration de l’entreprise qui passe par une externalisation à outrance doit, non seulement cesser mais doit s’inverser, c'est-à-dire ramener au sein de la TV publique des activités cédées au privé.

Même chose pour les fusions de services débouchant sur la mise en concurrence de salariés, la perte des savoirs, la bureaucratie opaque et le management déshumanisé.

Enfin, c’est l’architecture même de la société unique France Télévisions, bureaucratique ET « ORTFisée » qui doit être revue.

Mais pour commencer à réparer les dégâts humains, il faudra revoir totalement la gestion des ressources humaines et remettre en place les conditions du dialogue social totalement inexistant à France Télé.





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