BURNOUT !
Les salariés de France
Télévisions craquent les uns après les autres
La plupart des services de France
Télévisions voient un nombre grandissant de salariés en souffrance. Découragement, sentiment d’injustice,
déprime, dépression, maladie. Nous
observons tous autour de nous le développement de telles situations. Cela n’est
pas dû au hasard. Chaque histoire de ces salariés en danger permet aisément de
détecter les causes de leur état. Elles ont pratiquement toutes pour origine
les conséquences de la catastrophique réforme qui a vu la mise en place d’une
société unique. Énumérons-les.
REPOSITIONNEMENTS
C’est
la première cause de mal-être. Imposés arbitrairement de par la société unique,
les repositionnements ont vu des centaines de salariés dépossédés des
responsabilités qu’ils avaient depuis des années, se voyant personnellement
remis en cause par leur hiérarchie après des années de bons et loyaux services.
(plus de 4.000 collaborateurs hors
journalistes ont contesté leur « transposition »)
MANAGEMENT
Pour
imposer la réorganisation en cours mise opportunément sur le dos de la société
unique (alors même que c’est la
direction qui a dénoncé unilatéralement la Convention Collective
en vigueur depuis 1984), les différentes directions ont développé un management clairement axé sur la
déstabilisation individuelle. Visant, d’une part à détruire la culture
d’entreprise des chaînes (alors que Pflimlin avait prôné, notamment lors
de son audition devant les CSA, son évidente nécessité), d’autre part, à
imposer aux salariés « leur
repositionnement » en les épuisant psychologiquement.
Le
blog CGC Média avait d’ailleurs dénoncé, dès 2008, ce type de schéma dit de
restructuration « dit phase de deuil » enseigné à l’encadrement dans
ce but comme cela avait été le cas à France Télécom.
EXTERNALISATION
L’externalisation
de pans entiers de services voire de services entiers de l’entreprise n’a pas
cessé ces dernières années. Il s’agit évidemment, ni plus ni moins, d’une
privatisation rampante, par morceaux de la télévision publique comme l’avait
connue en son temps, là encore France Télécom, au nom de soi-disant
économies.
Concrètement,
des salariés très qualifiés et très expérimentés voyaient leur activité remise
en cause partiellement ou totalement, leur hiérarchie leur faisant sciemment
sentir qu’ils étaient devenus inutiles ou qu’ils sont trop payés pour ce qu’il
leur restait à faire ! Bonjour le
respect de l’être humain, de son travail, de son professionnalisme et de son
ancienneté dans l’entreprise !
DÉSORGANISATION
C’est
la conséquence partout constatée de la mise en place de ces plans aux forceps
pour arriver à donner une existence à la société unique. Les salariés ne parviennent plus à effectuer
normalement leur travail. Essentiellement parce que la transmission des savoirs
et les procédures inhérente aux métiers sont battues en brèche par les
repositionnements. Et parce que l’empilement hiérarchique de la société unique paralyse
la dynamique, la plasticité et la proximité indispensables à la production
télévisuelle.
PRÉCARITÉ
Précarité dans l’activité, en premier
lieu pour les intermittents touchés de plein fouet mais également pour nombre de permanents
repositionnés.
Précarité aussi dans la
rémunération : les négociations
en cours, les repositionnements et la mise en place d’un nouveau logiciel de
paie ont bon dos pour expliquer des « erreurs », des
« oublis » d’éléments de rémunération. Voilà deux mois (beaucoup plus pour les
intermittents) que de nombreux salariés
sont pénalisés financièrement avec de graves conséquences dans leur vie
personnelle.
L’état de santé général des salariés de
France Télévisions est anormalement préoccupant et cela n’est effectivement pas un hasard au
regard de ce qui précède.
Il constitue la conséquence la plus
grave de la réforme de 2007. Ni les dirigeants de France Télévisions, ni l’État
ne peuvent l’ignorer.
Non seulement cette politique de
déstructuration de l’entreprise qui passe par une externalisation à outrance doit,
non seulement cesser mais doit s’inverser, c'est-à-dire ramener au sein de la
TV publique des activités cédées au privé.
Même chose pour les fusions de services
débouchant sur la mise en concurrence de salariés, la perte des savoirs, la
bureaucratie opaque et le management déshumanisé.
Enfin, c’est l’architecture même de la
société unique France Télévisions, bureaucratique ET « ORTFisée » qui
doit être revue.
Mais pour commencer à réparer les dégâts humains, il faudra revoir totalement la gestion des ressources humaines et remettre en place les conditions du dialogue social totalement inexistant à France Télé.
Mais pour commencer à réparer les dégâts humains, il faudra revoir totalement la gestion des ressources humaines et remettre en place les conditions du dialogue social totalement inexistant à France Télé.
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