Invraisemblable…Ce premier lundi de septembre, Fabrice Lacroix le
remplaçant d’Ajdari à la direction des finances de France Télévisions, invité
de l’émission de Sonia Devillers sur France
Inter « L’instant M », est
allé se plaindre en direct du sous financement de la télé publique –
taclant au passage tous azimuts le pouvoir en place mais aussi le précédent (*
le blog CGC Média en apporte la preuve en bas de post avec la retranscription intégrale de son
interview) - et demandé le retour de
la pub après 20h sur les chaînes du groupe publique mais aussi l’élargissement
de la redevance à tous les matériels qui permettent de capter des programmes.
Dans un exercice de propagande médiatique surréaliste, l’intéressé
qui a visiblement tendance à ne supporter aucune contradiction et perdre ses
nerfs, a qualifié ce matin au micro de France inter, l’arrêt de la pub après 20h adoptée au Parlement et voulue en 2008
par Nicolas Sarkozy : « d’ aberration extrêmement
dommageable puisqu’elle prive France Télé de cette ressource qui permet
pourtant de financer par ailleurs les programmes de service public »
(1 dixit dans le texte) mais a
également, accusé l’actuel actionnaire de diminuer sa compensation jusqu’à son
arrêt en 2015 de « garantir moins
l’indépendance de la télé publique que la redevance, avec ce versement direct
par le budget de l'État qui permet évidemment, éventuellement, d'étrangler les
subventions budgétaires qu’on verse aux opérateurs publics. » (2
dixit dans le texte).
Fabrice Lacroix de préciser que cette suppression que François
Hollande avait réaffirmée en 2012 et 2013
« a placé la télévision publique
mais l'audiovisuel public qui se partagent la ressource de redevance dans une
situation extrêmement compliquée financièrement et on n'en paye encore le prix
aujourd'hui ». (6 dixit dans le texte)
Que François Hollande se le tienne
pour dit… « Si la ressource budgétaire qui
nous est promise pour l’instant en 2015, venait encore à diminuer et
bien, nous aurions une discussion avec notre actionnaire pour
savoir ce qu'on fait de notre périmètre d’activité de nos missions… » (3 dixit dans le texte)
A bon entendeur salut ! Quant
au retour de la pub, attention, ce que Fabrice Lacroix et Pflimlin
proposent pour combler des pertes cumulées atteigneant 135M€ en 2013 (pas loin de la moitié des capitaux propres de FTV 347M€), c’est juste « entre 20h00 et 21h00 parce que ça ne
dérange pas nos téléspectateurs…on a
d’ailleurs des études qualitatives assez claires sur la question et pour ne
pas demander une réouverture totale…» (7 dixit dans le texte)
Puisque Fabrice Lacroix vous le dit : « Il y a des études
qualitatives assez claires sur la question » ….M’enfin !!!!!
Fabrice Lacroix a du
reste « un avis bien tranché » [ce sont ses mots et il le
dit ainsi à la journaliste] « Mon avis est très tranché sur la
question [la suppression de la pub après 20h00 voulue par Nicolas
Sarkozy et adoptée par le Parlement, ndlr] Ça
été, une très mauvaise chose pour l'audiovisuel public et pour les
téléspectateurs globalement. »
(9 dixit dans le texte)
(9 dixit dans le texte)
Puis d’ajouter « Ça
crée de la contrainte supplémentaire, de la contrainte financière
supplémentaire qui n'était pas nécessaire dans la mesure, je crois qu'on
peut le dire aujourd'hui, que le choix des téléspectateurs ne se fait pas en
fonction de la présence de pub ou non après 20h00 d'autant que sur le
service public elle était en quantité assez limitée. » (8 dixit dans le texte)
Il parle de « contraintes budgétaires et
financières » et feint de découvrir l’extinction, fin de cette « dotation destinée à compenser un temps un manque à gagner publicitaire »
dont la réduction était bel et
bien prévue du fait, entre autres, des quelques 100 millions d’économies engrangés
par la suppression de l’analogique et le passage au tout numérique mais aussi
des quelques 100 autres millions qu’auraient dû générer les deux plans de
départs successifs précédents si Pflimlin n’avait pas massivement recruté
derrière !!!!
Ils ont bon dos, l’actionnaire et les parlementaires. Alors
même que Fabrice Lacroix croit du bout des lèvres que « légitime de contribuer aux
efforts menés par l'ensemble de la sphère publique » (4 dixit dans le
texte), il trouve toujours
dans le texte, en leur lieu et place « aberrant de ne pas élargir l’assiette
de collecte de la redevance à tous les propriétaires de Smartphones, de
tablettes, d'ordinateur dès lors qu’ils ont accès aux programmes spécifiques
de la télé publique à fort contenu et puisque tous ces écrans servent à les
capter, qu’ils contribuent d'une certaine façon à son financement. » (5 dixit dans le texte)
Au fait, Lacroix en a-t-il aussi pour son élargissement de l'assiette « des études qualitatives assez claires sur combien de français qui ont la télé donc paient déjà la redevance, ont également un PC, une tablette et/ou un smartphone à l'heure de l'explosion des box et de l'ADSL... ? » 90, 95, 98% qui ne paieront rien de plus!!!!
Au fait, Lacroix en a-t-il aussi pour son élargissement de l'assiette « des études qualitatives assez claires sur combien de français qui ont la télé donc paient déjà la redevance, ont également un PC, une tablette et/ou un smartphone à l'heure de l'explosion des box et de l'ADSL... ? » 90, 95, 98% qui ne paieront rien de plus!!!!
Sonia Devillers la journaliste : Mon invité ce matin, Fabrice Lacroix. Votre président Rémy
Pflimlin réclame un retour de la pub entre 20h00 et 21h00 ou au cœur des grands
événements sportifs. Pourquoi un retour de la publicité Fabrice Lacroix?
Fabrice Lacroix : Alors, ce
n'est pas une demande nouvelle et puis je précise, parce c'est vrai que ça a
été évoqué par Rémy Pflimlin la semaine dernière, il se trouve que la première
demande de Rémy Pflimlin c'est qu'on travaille sur la redevance.
Sonia Devillers la journaliste : Alors on va y venir à la redevance, d'abord la pub.
Fabrice Lacroix : Je le dis
parce que la priorité des choses c'est la redevance de notre point de vue pour
le financement de la télé publique. Alors la publicité....pourquoi la publicité? Parce que, en 2008 il était décidé de supprimer la publicité après 20h00. Ça
a placé la télévision publique mais l'audiovisuel public qui se partagent la
ressource de redevance dans une situation extrêmement compliquée financièrement
et on n'en paye encore le prix aujourd'hui.
(6)
Sonia Devillers la journaliste : C'est intéressant ce que vous dites Fabrice Lacroix, c'est-à-dire
que ça n'a jamais eu aucun effet vertueux...- que les auditeurs puissent se
faire une idée - c'est que ça été une
catastrophe en tout point.
Fabrice Lacroix : Bon, mon
avis est très tranché sur la question. Ça été, une très mauvaise chose pour
l'audiovisuel public et pour les téléspectateurs globalement. (9) Ça crée de
la contrainte supplémentaire, de la contrainte financière supplémentaire qui
n'était pas nécessaire dans la mesure, je crois qu'on peut le dire
aujourd'hui, que le choix des téléspectateurs ne se fait pas en fonction de la
présence de pub ou non après 20h00 d'autant que sur le service public elle
était en quantité assez limitée.(8)
Sonia Devillers la journaliste : Allons à directement la question de la publicité. Depuis 2008 et
de manière concomitante à cette réforme,
frappe une crise économique sévère qui a mis tout le marché de la publicité en
berne, en très forte récession. Vous réclamez un retour de la
publicité ; d'abord pourquoi entre
20h00 et 21h00 et pourquoi au milieu des grands événements sportifs ?
Fabrice Lacroix: Alors, il y
a plusieurs choses ; je vais essayer de compartimenter un tout petit peu. Quand
la publicité a été supprimée après 20h00, ce qui s'est passé c'est que - parce
que malgré tout France Télévisions le service public, à des missions quelque
part un peu intangible, on a mis à la
place une subvention budgétaire. Cette subvention budgétaire qui était de 450
millions d’euros à l’origine, va disparaître dans les dans les deux ans
qui viennent. Donc ce qui était censé
compenser la perte de publicité a disparu et donc ça explique pourquoi, il
s’est créé une contrainte financière considérable sur nos ressources publiques.
Alors
pourquoi demander le retour de la publicité au moment où le marché est
particulièrement déprimé ? Alors on le fait avec raison comme vous le
soulignez donc avec mesure. C’est pour cela qu’on propose entre 20h00 et 21h00
pour ne pas demander une réouverture totale mais parce que c'est un moment où
nous avons des audiences significatives. (7)
Sur le sport,
nous avons des grands événements sportifs, ça ne dérange personne qu’à la
mi-temps dans les grands événements sportifs, on ait de la publicité. En tout
cas, ça ne dérange pas nos téléspectateurs…on
a d’ailleurs des études qualitatives assez claires sur la question. C’est donc extrêmement dommage de se
priver de cette ressource qui permet de financer par ailleurs les programmes de
service public. Je vous donne juste un exemple. En 2012, nous avons eu
10 millions de téléspectateurs pour voir Hussein Bolt gagner la finale du 100 m
aux jeux olympiques. C'était après 20h00, nous n’en avons tiré aucune ressource publicitaire. Nous trouvons c'est une aberration
(1). Cela étant, ce n'est encore une fois qu'une demande de second rang par
rapport à notre objectif prioritaire qui est la redevance.
Sonia Devillers la journaliste : La redevance… en fait, la hausse progressive de la redevance, elle
va non seulement devenir caduque mais elle va non seulement devenir un impôt injuste.
Si je vous comprends bien, vous dites comme Véronique Cayla la patronne d'Arte,
vous dites une chose, vous dites aujourd'hui
tout le monde doit payer la redevance y
compris les propriétaires de Smartphones, de tablettes, d'ordinateur puisque
tous les écrans servent à capter nos programmes. (6)
Fabrice Lacroix: Voilà. C'est
le mode de financement historique, pas seulement en France – on a quelquefois
l'impression que la France a une relation à l’impôt très spécifique de ce point
de vue là - la redevance, c’est le mode
de financement de la télévision publique dans tous les pays d'Europe. C’est une
constante historique qui peut s'expliquer et je pourrais revenir sur besoin….et donc nous notre logique, c’est de dire
que dès lors qu'on a accès aux programmes qui sont plus des programmes
spécifiques qui ont du contenu fort, dès lors qu’on a accès aux
programmes de l'audiovisuel public, il faut d'une certaine manière contribuer à
son financement. Ceci est le seul sujet.
Sonia Devillers la journaliste : Ça dit votre grande
inquiétude à tous, les grands argentiers de l'audiovisuel public… qu’aujourd'hui
en France, ça dit votre grande inquiétude pour l'avenir c'est-à-dire que les
ressources, les dotations budgétaires de l'État vis-à-vis de vos organes à chacun,
risquent de diminuer considérablement. C’est ce que ça veut dire ? C’est que vous êtes sous la menace, que vous
vivez sous une épée de Damoclès.
Fabrice Lacroix: Alors, sans rentrer dans des détails
techniques ou technocratiques, l'avantage de la redevance et c’est aussi pour
ça pour tous les audiovisuels publics européens en bénéficient, c’est que c’est
un impôt directement affectés aux organismes de l'audiovisuel public qui garantit
une forme d'indépendance…ce que
garantit moins que le versement direct par le budget de l'État qui permet
évidemment, éventuellement, d'étrangler les subventions budgétaires qu’on verse
aux opérateurs publics. (2)
Sonia Devillers la journaliste : Alors justement Fabrice Lacroix, il faut lire, justement quand
vous êtes dans ce chapitre-là, vous êtes dépendant chaque année d’une loi de
finances qui se discute à la rentrée – là, ça va commencer le premier mardi d’octobre….et
donc chaque année, à la rentrée vous attendez de savoir si le couperet va
tomber ou pas !
Fabrice Lacroix: Oui, c’est
un peu moins simple et brutal que ça parce que nous avons quand même des discussions
constructives avec l’État notre actionnaire ….par ailleurs, il est légitime, je crois que l'ensemble des dirigeants
de l’audiovisuel public le ressentent qu’il soit légitime de contribuer, nous aussi, aux efforts qui
sont menés par l'ensemble de la sphère publique. (4)
Sonia Devillers la journaliste : Alors si la pub continue de baisser, si le chiffre d’affaires publicitaire
continue de baisser primo et que secundo l’État continue vous étrangle et
continue de baisser ses dotations budgétaires… vous ne reviendrez pas à
l’équilibre ?
Fabrice Lacroix: Alors,
d’abord la baisse publicitaire elle est modérée vous en avez parlé au début (jamais, ndlr !!!!!!!) Aujourd’hui,
on est un peu en retard sur l'objectif mais nous avons maintenu l’objectif de
fin d'année parce que nous pensons qu’avec de la volonté, nous allons nous
allons nous approcher de cet objectif.
Après,
effectivement massivement pour des raisons d’ailleurs extrinsèques qui nous
dépassent, le marché publicitaire s’écroulait
encore oui à un moment, nous aurions un problème de ressources et si par ailleurs la
ressource budgétaire qui nous est promise pour l’instant 2015 venait encore à
diminuer et bien, nous aurions une discussion avec notre actionnaire pour
savoir ce qu'on fait de notre périmètre d’activité de nos missions (3) mais
ça n'est pas à l’ordre du jour."
(¤ quelques chiffres et quelques tableaux pour Fabrice Lacroix)
(¤ quelques chiffres et quelques tableaux pour Fabrice Lacroix)
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