Pflimlin
confondrait-il 2014 avec 2017 ?
Ce 25 septembre 2015 au matin, le CSA réuni en plénière a examiné la requête d’Yves
Jégo député de la 3e circonscription de Seine-et-Marne et ex-président par
intérim de l’UDI, qui s’est agacé de la durée de l’entretien que France 2 avait
accordé à celui des candidats à la
présidence de l’UMP qui avait nommé Pflimlin à l’été 2010.
Yves Jégo qui
avait demandé à l’instance «l’équité pour l’UDI » a donc reçu un courrier/réponse
qui indique notamment qu’« en
raison du caractère exceptionnel de l’émission considérée, le Conseil entend
signaler au président de France Télévisions
qu’il lui incombe de veiller avec une particulière attention au respect par la
chaine des équilibres dans les temps d’expression et les modes d’exposition des
divers courants politiques, en prenant compte les personnalités
qui aspirent à les représenter ».
L’Express sous la
plume de Renaud Revel
dans un article intitulé « Sarko-show
sur France 2: Le CSA répond à Yves Jego » s’interroge
également sur les conditions de l’interview. L’express de préciser « La
démarche d’Yves Jego est d’autant plus recevable que le déploiement
d’attentions et de moyens pour le battu de la dernière présidentielle fut
proprement démesuré. »
Yves Jégo comme Renaud Revel s’étrangleraient
beaucoup plus s’ils savaient ce qui s’est passé en coulisses ce week-end des
journées du patrimoine….nul doute que l’histoire sorte très vite maintenant !
L’Express donne
déjà une bonne idée de ce qui s’est passé dans l’heure qui a précédé cette
tribune offerte par France Télé :
« Plus
de 40 minutes d’une interview sanctuarisée, une arrivée dans les studios de
France Télévisions devant un parterre de cadres en révérence, un PDG en maitre
de cérémonie, ou liftier, c’est selon, Rémy Pflimlin : tout avait été réuni pour
que le retour au premier plan de l’ancien chef de l’Etat prenne une résonnance
toute particulière…. On
l’attendait. On avait dressé un imaginaire trépied sur lequel on ne doutait pas
qu’il grimperait pour vaticiner à nos oreilles éblouies. Et qui, pour ne rien
rater de ses prophéties, s’ouvriraient comme des pavillons : 45 minutes pour
tout savoir. »
Le magazine interloqué
comme beaucoup de téléspectateurs/contribuables l’ont été, pose une première
question « Pourquoi ce traitement de faveur ? D’anciens Présidents de la
République, tels VGE ou Jacques Chirac, ont-ils bénéficié d’un tel déploiement
d’attentions quand ils eurent quitté l’Elysée ? Je ne crois pas. »
Avant de passer à
la deuxième question qui fait mal, concernant Pflimlin et ses lieutenants :
« Trainait-il
dans le subconscient des responsables de France Télés l’idée d’un retour
programmé de « Sarko » en 2017 ? Et si oui, y avait-il chez eux l’impérieuse
obligation de ne pas injurier l’avenir? »
Le magazine d’ajouter
style bombe atomique « Tout cela n’est pas très clair et
pose problème. On ne déroule pas de la sorte le tapis rouge à un homme que le
suffrage universel a rejeté. Une chaine de télévision, qui plus est de
service public, n’a pas à faire la courte échelle à un dirigeant politique en
quête d’exonération. Elle ne peut se faire la complice d’une
entreprise de communication montée de toute pièce par un homme qui avait décidé
de la date de son intervention. »
Ces
questions que relaie le blog CGC Média, bon nombre de média et de syndicats comme
notamment le SNJ se les posent.
Le
SNJ qui s’est aussi interrogé sur le
fait que « Trois médias – Libération,
France Inter et France 3 - s'étaient mis d'accord pour publier l'information en
même temps sur la synthèse qu’avait rendu les enquêteurs dans l'affaire de
trafic d'influence où l’invité
du JT de France 2 a été mis en garde à vue, le 1er juillet dernier,
quelques minutes avant le 19/20 de France 3 décidait de passer le sujet à la trappe, le remplaçant par un reportage
sur les locaux de campagne de l'ancien président de la République » n’a
pas dû en croire ses yeux en lisant la soi-disant réponse de France Télé sur le
pourquoi du comment !
Si
tout ceci n’était pas si invraisemblable, l’espèce de justification de la
direction prêterait à sourire :
Philippe
Panis, le directeur de la rédaction de France 3, interrogé par « Arrêt sur
Images » a nié toute censure et
précise qu « il n'y avait pas
d'éléments nouveaux dans le pré-montage » du sujet… « Les verbatim dans le sujet, on les
avait dans Le Monde dès le mois de juillet », explique-t-il en
précisant que "la veille, un sujet consacré aux affaires avait été diffusé dans
le "19/20" ; avant de poursuivre « J'ai lu les papiers, ça permet
plus facilement de décrire une ambiance que dans un sujet de deux minutes. Les papiers de Libé et d'Inter, à la
télévision, cela ferait des sujets de 13 ou 15 minutes", ajoute-t-il
en regrettant "qu'il n'y ait pas une meilleure synergie" entre la
chaîne et le site France TV Info, qui aurait pu publier de larges extraits des
PV d'audition. »
Pascal
Golomer, le directeur délégué à l'information de France Télévisions qui a
adressé ce matin un courrier aux journalistes et collaborateurs des rédactions
du groupe dans lequel il dénonce de la manière "ferme les accusations de
censure" suite à la non-diffusion de ce reportage, leur explique que "La rédaction en chef du 19/20 a
jugé - en toute indépendance - que ce sujet tel qu'il lui a été présenté ne
révélait pas suffisamment d''informations nouvelles par rapport à ce qui avait
déjà été rendu public ces derniers mois."
Mais s’« il n’y avait pas suffisamment d''informations
nouvelles par rapport à ce qui avait déjà été rendu public ces derniers mois."
et que « Les papiers de Libé et d'Inter, à la télévision, cela ferait des
sujets de 13 ou 15 minutes »....d’où le passage à la trappe de ce sujet de 2/3 minutes !!!!...
Pourquoi alors avoir
en conférence de Rédaction avoir validé sa fabrication et son passage dans le JT ?????
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