lundi 29 septembre 2014

Pflimlin/Patino/Razon ont tout fait pour liquider France 4 « punk et transgressive » (dixit le groupe) dont l'audience depuis le départ de Sandrine Roustan est en chute libre. (*)

Pflimlin/Patino/Razon ont tout fait pour liquider France 4 « punk et transgressive » (dixit le groupe) dont l'audience depuis le départ de Sandrine Roustan est en chute libre. (*)

Le 19 février 2014, le blog CGC Média publiait un post intitulé "La télé trash du binôme Patino/Razon voulue par la ministre Aurélie Filippetti sur fond de "Gogole World Bordello". Il était question comme le titre l’indique clairement de la dérive trash de la chaîne dite chaîne « Jeunesse » et de ce que beaucoup qualifient aujourd’hui de « crétinisation du jeune public ».

L’article débutait ainsi « Lors de sa dernière conférence de Presse, Patino le numéro deux de Pflimlin, avait annoncé juste avant de virer Sandrine Roustan des programmes de France 4, qu’il allait réinventer la télé !

Les débuts de cette "nouvelle chaîne jeunesse", c’était pour janvier 2014….on allait voir ce qu’on allait voir ! … on n'a toujours RIEN vu ; ou plutôt si : du trash, en veux-tu, en voilà. »

Le blog CGC Média y dénonçait la soi-disant programmation au nom de code donné par Boris Razon directeur éditorial de la chaine et par ailleurs toujours directeur transmédia du groupe mais aussi proche de Patino : le "Gogol World Bordello", ou "le cri de ralliement, celui de la nouvelle offre de la chaîne jeunesse en soirée, celui d'une génération lassée du style trop policé de la télévision, de ses plateaux ordonnés, de son humour digeste et du spectacle scénarisé du monde".

Razon ajoutait « ce nouveau programme, devra raconter chaque soir "avec jubilation le monde nouveau et déglingué dans lequel ils vivent avec un esprit "libre, frondeur, peu respectueux de la parole des institutions et des médiateurs.....un monde en crise, à la fois morale et politique, et en profonde mutation après les errements d'un modèle libéral peu respectueux des individus et de leur environnement ".
 

Le 31 mars, France 4 a lancé sa nouvelle formule. Six mois après, le bilan n'est guère brillant: chute de l'audience de -20% et chute des recettes publicitaires de -48%.

Au second trimestre, la part d'audience est tombée de 1,9% à 1,5%. Dans le même temps, les recettes publicitaires brutes ont chuté de moitié, selon la pige effectuée par Kantar (¤ voir tableau publié par BFM BUSINESS).

Revers prévisible

Ces difficultés ne sont pas surprenantes car la nouvelle formule a fait plusieurs paris.
Premier pari: cibler deux publics différents sur le même canal et avec la même marque. Précisément, la chaîne vise les enfants en journée, puis les jeunes adultes en soirée.

Un tel choix est assez rare dans l'histoire de la télévision. On se souvient de la cohabitation sur un même canal d'Arte et de la Cinquième, ou de Canal J et Jimmy. Mais dans ces cas-là, deux marques différentes étaient utilisées, ce qui permettait de bien identifier chacun des demi-programmes... 


Surtout, une telle rupture plombe assez logiquement l'audience. Traditionnellement, une chaîne cherche plutôt à augmenter son audience au cours de la journée en additionnant successivement plusieurs publics.

Du coup, à force d’essayer de courir deux lièvres à la fois, on rentre bredouille de la chasse…Autrement dit, le « repositionnement de France 4 en, soi-disant laboratoire bicéphale est un véritable fiasco…seuls marchent à peu près, les programmations que Sandrine Roustan avait décidées et qui n’ont pas été arrêtées histoire de ne pas torpiller encore plus la chaîne qu’elle ne l’est déjà.

"Punk et transgressif"

Comme si cela ne suffisait pas, les programmes du soir ont fait simultanément un second pari: proposer des programmes d'avant-garde, appelés aussi "nouvelles écritures" dans le jargon du service public. La chaîne revendique "un ton original, libre, voire irrévérencieux", en "n'hésitant pas à choquer parfois". Le ton se voulait même "punk et transgressif", selon un document interne définissant le projet. 

Mais moult de ces programmes ont fait des bides spectaculaires. A commencer par « Tokyo reverse » [voir l’article du blog CGC Média à ce sujet] qui inaugurait la nouvelle formule, diffusé de 20h45 à 6 heures du matin, qui a réuni 21.000 spectateurs en moyenne, soit 0,2% d'audience, selon Mediametrie. 

Autre bide: Droit devant, un jeu dans les rues de Montpellier diffusé en première partie de soirée en mai, qui a convaincu à peine 211.000 spectateurs (0,9%). Et surtout, Studio 4.0, diffusé tous les jours à 20h15, qui proposait des vidéos venues du net, mais qui n'a attiré que 46.000 curieux (0,2%).

"Mes pires expériences sexuelles"

"Les dirigeants de France 4 commettent une erreur que font souvent des novices en télévision: faire des programmes qui satisfont leur goût personnel, et pas celui d'un large public", relève un salarié.

Et encore, France 4 (qui dispose d'un budget d'environ 40 millions d'euros) a mis à la poubelle des projets encore plus avant-gardistes, comme World bordello gogol, une quotidienne qui devait être diffusée de 20h15 à 21h50 avec au menu: un esprit "libre, frondeur, peu respectueux de la parole des institutions et des médiateurs", dénonçant "les errements d'un modèle libéral peu respectueux des individus..." Et de citer comme exemple de thème: "le râteau sexuel, récit personnel et complexé des pires expériences sexuelles".

« Le râteau » - que le terme est bien choisi – il est pour Pflimlin avec ses choix qui décrédibilisent totalement la télé publique et les déclinaisons « antenne » du groupe.

L’équipe que Pflimlin a mise en place est complètement discréditée comme il l’est lui-même.

Il n’y qu’à reprendre pour s’en convaincre les propos que Patino a tenus lors d'un point presse le 9 juillet dernier que relaie BFM : "Le tassement de l'audience de France 4 résulte d'un effet mécanique quand vous changez de positionnement, mais l'audience se reconstitue ensuite. On devrait très vite retrouver le niveau antérieur" et de prétendre que "l'audience progressait sur certaines cibles avec précisément, la part d'audience sur les 4-10 ans qui a triplé en journée en un an, pour atteindre 6,6% lors des premières semaines de juin et l'audience sur les 15-34 ans qui atteint 2,4% en moyenne, avec une augmentation de +10% en prime time entre le 1er et le 2ème trimestre 2014."

Ben voyons !!!!!! Même un enfant de cm2 pourra vous dire que ça ne colle pas…La concordance des temps fait défaut au trio Pflimlin/Patino/Razon comme le public tout confondu (petits et plus grands) fait défaut depuis mars 2014 à la chaîne « punk, transgressive et trash» de la télé publique payée avec l’argent du contribuable.

  tableau publié par BFM BUSINESS).

Les chiffres clés

Audience (part d'audience sur les 4 ans et plus)
2009: 1,1%
2010: 1,6%
2011: 2%
2012: 2,1%
2013: 1,8%
1er trimestre 2014: 1,7% (=)
2e trimestre 2014: 1,5% (-0,4 point)
3e trimestre 2014: 1,7% (-0,1 point)


Recettes publicitaires brutes (en millions d'euros)
2010: 19,9
2011: 24,2
2012: 29,2
2013: 27
1er trimestre 2014: 4,6 (-32%)
2e trimestre 2014: 3,9 (-48%)


Recettes publicitaires nettes (en millions d'euros)
2010: 10,6
2011: 12,1
2012: 13
2013: 12


Source: Mediametrie, Kantar, France Télévisions

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire