lundi 16 mars 2015

Il n'y a pas de féminin à "sicaire"...Delphine Ernotte va-t-elle y remédier à France Télévsions ?

"Un sicaire à la tête de France Télévisions ?" titrait en fin de semaine Gaëtan Fernel sur le site internet de "Boulevard Voltaire" s'agissant de l'arrivée annoncée - avant même que le CSA ne se soit prononcé -  de Delphine Ernotte-Cunci pour remplacer Pflimlin à la tête de France Télévisions
Le journaliste n'y va pas avec le dos de la cuiller. 
Il appelle un chat un chat : "Voilà quelqu’un qui a fait son trou avec des méthodes de sicaire (*) , et qu’on s’apprêterait à parachuter au sommet de France Télévisions, colosse aux pieds d’argile qui n’a vraiment pas besoin de cela"
(*) Le dictionnaire donne d'ailleurs une définition assez précise du mot sicaire: " Sicaire est un terme littéraire ou historique pour désigner un tueur à gages... Il tire son origine de la sica, épée courte et recourbée, l'arme nationale des Thraces qui était considérée dans la Rome antique comme l'arme des assassins et des brigands"

Et de rappeler que Delphine Ernotte-Cunci n'est pas du genre à avoir des états d'âme: "En pleine conduite du « plan Next », qui vise à pousser 22.000 employés de France Télécom à la démission, alors que de nombreux cadres dirigeants quittent le navire pour protester contre ces méthodes managériales ultra-violentes (une vague de suicides sur la période), Ernotte-Cunci reste et assume. 
Elle reste, mais ne se contente pas d’une indifférence coupable. En officiant directement sous les ordres de Didier Lombard et Louis-Pierre Wenes, elle prend part au « grand ménage.... »

Le blog CGC Média vous propose de découvrir l'intégralité de l'article.
 




Fin août, le mandat de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions prendra fin. 

Pour le remplacer, on penserait très fort à Delphine Ernotte-Cunci dans les milieux autorisés. Annoncée favorite, la transfuge d’Orange est une femme discrète, a priori bien sous tous rapports.

Sous le vernis, pourtant, la réalité est toute autre. Ernotte-Cunci apparaît impitoyable, prête à tout pour arriver à ses fins.

Dans les couloirs de France Télévisions, c’est l’état de siège. À en croire le site Atlantico, les syndicats rédigeraient en ce moment même des tracts de bienvenue. 

Pourquoi un tel comité d’accueil ? Un coup d’œil sur les états de service de l’intéressée permet d’y répondre.

Ernotte-Cunci entre par la petite porte chez Orange, alors France Telecom. Nous sommes en 1998 et elle est nommée manager d’une poignée de boutiques. Sa carrière suit son cours sans éclat, respectable sans être brillante. Et puis, d’un coup, à partir de 2006, c’est l’escalade, fulgurante, étonnante : Ernotte-Cunci est propulsée directrice de la communication commerciale, puis directrice commerciale France, puis directrice exécutive adjointe, puis carrément directrice exécutive, c’est-à-dire numéro 2 du groupe.

Évidemment, elle pourrait valoir ses promotions à son talent. Las, si Ernotte a soudainement la cote, c’est qu’Ernotte fayote. 

En pleine conduite du « plan Next », qui vise à pousser 22.000 employés de France Télécom à la démission, alors que de nombreux cadres dirigeants quittent le navire pour protester contre ces méthodes managériales ultra-violentes (une vague de suicides sur la période), Ernotte-Cunci reste et assume. 

Elle reste, mais ne se contente pas d’une indifférence coupable. En officiant directement sous les ordres de Didier Lombard et Louis-Pierre Wenes, elle prend part au « grand ménage ».

Lombard et Wenes ont tous deux été mis en examen pour harcèlement moral, Ernotte-Cunci non. Bras armé de Wenes « la brute », comme il est surnommé, elle effectue le sale boulot pour gravir les échelons, mais n’hésite pas à se distancier de ses supérieurs quand elle sent le vent tourner. Résultat : son nom n’est pas traîné dans la boue, elle conserve son poste, et chipe celui de Wenes une fois ce dernier parti. Comble du cynisme : elle gardera pendant des mois la même équipe que celle de son prédécesseur. 

Montée au sommet de la pyramide Orange en capitalisant sur le malheur des autres, Ernotte-Cunci ne peut même pas compter sur ses talents de gestionnaire pour redorer son blason. Depuis sa prise de fonction en 2010, Orange fait grise mine. 

Bref, voilà quelqu’un qui a fait son trou avec des méthodes de sicaire, et qu’on s’apprêterait à parachuter au sommet de France Télévisions, colosse aux pieds d’argile qui n’a vraiment pas besoin de cela. 

Les syndicats du groupe audiovisuel sont en effet en droit de s’indigner, et les Français aussi puisque, après tout, France Télévisions leur appartient.

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