vendredi 20 mars 2015

Le choix annoncé de Delphine Ernotte par le CSA restera comme celui de Pflimlin par Sarkozy : entaché des plus graves soupçons!


Souvenez-vous, il y a à peine cinq ans...toute la Presse dénonçait la nomination par Nicolas Sarkozy de Pflimlin dont le nom avait opportunément circulé quelques jours avant et qui lassait Presstalis (ex NMPP) quasiment dans l'état de faillite où il s'apprête à laisser France Télévisions.
Le monde médiatique comme un bonne partie du monde politique n'avaient pas hésité à parler d'un "choix  entaché de connivence du fait du mode de sa propre nomination."
Un hebdo écrivait à l'époque - il fallait quand même oser ! - "Cet Alsacien, manager tranquille, qui se sera démené comme un beau diable chez Presstalis pour revivifier le tissu national des points de presse sans grand succès - il fallait quand même oser ! - retrouvera la cgt chez France 3, une maison qu'il a dirigée durant six ans sous la présidence de Marc Teissier." . C'était peu dire!
D'autres titres et sites internet se posaient à voix haute la question "Le soupçon ne va-t-il pas gangréner  ces décisions ?"...et de fustiger la composition de son "équipe" faite pour lui.  
L'histoire serait-elle en train de se répéter?

Il est impensable que le CSA refasse le même coup en annonçant courant avril, le nom de Delphine Ernotte tout comme celui de Pflimlin l'avait été par Sarkozy.
Surtout après l'épisode Mathieu Gallet et son fameux bureau pour lequel semble-t-il l'IGF (Inspection Générale des Finances) devrait lancer une enquête...Allez hop! en voiture... 
Dans le cadre de l'invraisemblable procédure mise en place par le CSA pour le remplacement de Pflimlin - on le voit de plus en plus ces derniers jours - la presse furibarde [il y aura de quoi] pourra effectivement parler de  "choix  entaché de connivence du fait du mode de sa propre nomination."
D'autant plus si la question que pose le site "Bellacioa" dans son article  "Delphine Ernotte a-t-elle pour mission de couler France Télévisions ? "  (que blog CGC Média vous propose de découvrir ci-après) trouve sa réponse. 
"Delphine Ernotte a-t-elle pour mission de couler France Télévisions ?
de : Daran
jeudi 19 mars 2015 - 15h05 -

La campagne de presse en faveur de Delphine Ernotte saute d’autant plus aux yeux que l’actuelle directrice exécutive d’Orange France était encore totalement inconnue la semaine dernière.
Et le tout Paris des médias, stupéfait, de s’interroger dans les dîners en ville : mais qui est cette inconnue ? Pourquoi elle ? Pourquoi choisir à un poste si important et si complexe, dans un moment de crise aussi grave, quelqu’un qui ne connait RIEN à l’audiovisuel et aux médias en général ?
Il y a là un mystère que nous nous proposons d’essayer de dissiper, en partie seulement, car les couloirs sinueux de la politique sont le plus souvent impénétrables à la raison, ou au simple bon sens.
Le coup de tronçonneuse
Au début, il y a la volonté de nommer un Patron issu du secteur privé, qui saura bien gérer France Télévisions, après les dérives des dernières années. Comme si être issu du privé faisait automatiquement de vous un bon manager universel. Il faut être haut fonctionnaire ou journaliste, et n’avoir jamais mis les pieds dans un grand groupe, pour croire une chose pareille.
Oubliées les mauvaises performances d’Orange, qui s’accumulent depuis qu’elle est directrice exécutive. Oubliées les vagues de dépressions et le scandale des suicides quand elle « cost-killait », c’est le cas de le dire, chez Orange, en tant qu’adjointe de Louis-Pierre Wenes (mis en examen pour harcèlement moral). [retrouvez d'ailleurs sur le blog CGC Média, les documents Orange France Télécom distribués lorsqu'elle était directrice exécutive qui ont conduit au tragédies et chaos que la presse a révélé]
S’agit-il d’une hallucination collective ? Le CSA a-t-il au moins pris le temps de faire une recherche sur Delphine Ernotte sur Google ? Ce choix est incompréhensible, sauf à ce que la compétence la plus recherchée chez le prochain Président de France Télévisions soit justement cette capacité à virer des gens, à n’importe quel prix.
Le coup de com’
Ensuite, il y a la volonté de refaire un bon coup de com’, comme avec la nomination de Mathieu Galet à la tête de Radio France, en surprenant tout le monde et en nommant une femme. Delphine Ernotte est incontestablement une femme. On objectera qu’il y en a déjà beaucoup à la tête des médias français mais peu importe.
On objectera aussi que Mathieu Galet avait une expérience des médias, ce qui n’est pas le cas de Delphine Ernotte. Et qu’il a été choisi après les auditions, et non avant, car il a su séduire le CSA avec un projet de qualité, ce qui reste à démontrer pour Delphine Ernotte.
La nomination du Président d’un groupe de 10.000 personnes, du patron de la télévision des Français, par ailleurs en grande difficulté, ne mérite-t-elle pas mieux qu’un coup médiatique passager qui donnera une bonne image du CSA ? N’est-ce pas le CSA qui est censé servir l’intérêt général et accompagner les médias, et non l’inverse ?
Le coup monté
Delphine Ernotte est aussi surprise que tout le monde de son statut inopiné de favorite à la présidence de France Télévisions. Du coup, elle n’a encore ni projet, ni équipe. Qu’à cela ne tienne, les sponsors sont déjà au travail. On cite Xavier Couture, le producteur, le mentor détaché par un Stéphane Richard, PDG d’Orange, apparemment pressé de se débarrasser de cette perle rare. On cite également Pascal Josèphe, à qui l’on fera comprendre que sa candidature n’a aucune chance. Et Pascal Houzelot, mais ce dernier dément fermement.
Le coup de boutoir
La Président de France Télévisions à Am-stra-gram-pic-et-pic-et-cole-gram. On reste pantois devant un tel processus de recrutement. Et on comprend mieux le naufrage de l’Etat stratège si tous les patrons des entreprises publiques sont choisis de cette manière. On voudrait conduire France Télévisions de désastre en désastre, pour justifier sa privatisation, que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

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