Philippe Kiffer Journaliste et prodcutuer, spécialiste des média signait dans "Libération", le 31 mai dernier, une tribune au vitriol intitulée "Opacité et tartufferie : l’honneur perdant du CSA".
C'est du jamais vu dans l'histoire de la télé, un mois et une semaine après le 23 avril, jour où sortait du chapeau de Schrameck quelqu'un qui ne connait rien à la télé, pas un jour sans que ce "simulacre de démocratie" ne révolte et n'enflamme.
C'est donc après les nombreuses révélations parues dans l'ensemble de la Presse sur le irrégularités de procédure mais aussi et surtout sur les conditions abracadabrantes dans lesquelles elle s'est déroulé que revient, à présent, Philippe Kiffer.
Le blog CGC Média vous propose de découvrir cette tribune:
1er extrait "Libération":
"Un mois après la nomination de Delphine Emotte à la tête de France Télévisions, les questions se multiplient sur la régularité de cette désignation.
1er extrait "Libération":
"Un mois après la nomination de Delphine Emotte à la tête de France Télévisions, les questions se multiplient sur la régularité de cette désignation.
Mardi 26 mai, l'ex-président du
CSA Olivier Schrameck était auditionné par la Commission
des Affaires culturelles, à l'Assemblée. Une
affaire qui égratigne un peu plus une institution
où règne l'entre-soi et la connivence.
Une chose
est certaine : le Conseil supérieur de l'audiovisuel n'entrera
jamais au Panthéon des instances de régulation audiovisuelle. Plus d'un mois
après la désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France
Télévisions par le CSA, doutes et soupçons persistent sur la régularité de
cette élection.
Opacité voulue, modalités
alambiquées et coulisses tortueuses soulèvent de plus en plus d'interrogations. De plus
en plus d'embarras devant l'injustice tranquille, la
placide tartufferie avec laquelle fut traitée la trentaine de
candidats qui s'étaient résolus à postuler. Mal
leur en a pris.
Les dés du CSA étaient pipés. Les
cartes que leur tendait son président, Olivier
Schrameck, biseautées. Une candidate, pré sélectionnée par une
Immaculée conception de l'indépendance, devait l'emporter.
La compétition ne servirait qu'à
donner le change. Ils auraient dû se méfier.
Au poker menteur des
nominations dans l'audiovisuel, le CSA est imbattable depuis un quart de siècle.
Partout ailleurs, autrement
dit dans des pays démocratiques normalement constitués de corps «constitués», dotés d'Assemblées
et d'organes à même de vérifier ce qu'il en a
été de l'équité de la procédure, on s'inquiéterait
(a minima) de ce qu'on découvre dans les enquêtes que publient Mediapart, l'Obs ou le Monde (pour ne
citer qu'eux).
On se demanderait pourquoi fut
escamoté tout débat préalable sur l'avenir de l'audiovisuel.
Comment Olivier Schrameck a pu
estimer salutaire de refuser toute audition publique des projets?
Pourquoi ont été éliminés d'office plusieurs responsables expérimentés de l'audiovisuel?
Comment une candidate (Delphine Ernotte) qui n'a jamais dirigé la moindre entreprise de télévision s'est vue préférée -pour prendre la tête des cinq chaînes, des 3 milliards d'euros de budget et des 10.000 salariés de France Télévisions- à un candidat (Pascal Josèphe) qui en connaît tous les ressorts? ...
Parenthèse:
Nombreux sont ceux qui se demandent aujourd'hui comme "Altantico" le 24 mai dernier, si le choix du pseudo challenger n'était pas organisé par avance. Voici ce qu'écrivait le site "Prenons le cas de Pascal Josèphe, professionnel de l’audiovisuel reconnu, jadis collaborateur très proche d’Hervé Bourges à TF1, puis directeur général de l’antenne de la Cinq. Étrange, le coup qui lui est arrivé. Il faisait partie de la dernière liste de 7 membres restant en piste pour candidater à la tête de France Télévisions, mais sans figurer pour autant parmi les favoris. Pour une raison : l’Élysée n’en voulait pas… Alors qu’a fait le CSA ?
Il l’a retenu pour l’ultime audition en concurrence avec Delphine Ernotte… Avec cette certitude qu’il serait écarté et que la directrice générale d’Orange serait choisie pour succéder à Rémy Pflimlin. A dire vrai, la route pour l’Esplanade de France s’ouvrait depuis de longues semaines pour Delphine Ernotte...."
Pourquoi ont été éliminés d'office plusieurs responsables expérimentés de l'audiovisuel?
Comment une candidate (Delphine Ernotte) qui n'a jamais dirigé la moindre entreprise de télévision s'est vue préférée -pour prendre la tête des cinq chaînes, des 3 milliards d'euros de budget et des 10.000 salariés de France Télévisions- à un candidat (Pascal Josèphe) qui en connaît tous les ressorts? ...
Parenthèse:
Nombreux sont ceux qui se demandent aujourd'hui comme "Altantico" le 24 mai dernier, si le choix du pseudo challenger n'était pas organisé par avance. Voici ce qu'écrivait le site "Prenons le cas de Pascal Josèphe, professionnel de l’audiovisuel reconnu, jadis collaborateur très proche d’Hervé Bourges à TF1, puis directeur général de l’antenne de la Cinq. Étrange, le coup qui lui est arrivé. Il faisait partie de la dernière liste de 7 membres restant en piste pour candidater à la tête de France Télévisions, mais sans figurer pour autant parmi les favoris. Pour une raison : l’Élysée n’en voulait pas… Alors qu’a fait le CSA ?
Il l’a retenu pour l’ultime audition en concurrence avec Delphine Ernotte… Avec cette certitude qu’il serait écarté et que la directrice générale d’Orange serait choisie pour succéder à Rémy Pflimlin. A dire vrai, la route pour l’Esplanade de France s’ouvrait depuis de longues semaines pour Delphine Ernotte...."
Le même Atlantico qui révélait la rencontre secrète entre Delphine Ernotte et Marc Chauvelot de la cgt en ces termes "Le pompon dans l'audition a été lorsqu’un
membre du collège interrogeait la candidate sur sa conception des
relations sociales étant donné, que sous sa férule, Orange n’avait pas
semblé être un modèle du genre sur le plan social, tant les zones de
turbulence et les drames furent nombreux (licenciements massifs et
suicides).
Delphine Ernotte répondra. En substance : "J’ai rencontré
Marc Chauvelot, patron du SNRT-CGT qui m’a assuré du soutien de son
organisation." Étonnement de quelques membres du CSA. Quant à l’auteur
de la question, elle sera estomaquée. Quelques semaines plus tard, Le
Canard Enchaîné annonçait que selon une note de Bercy, 1.222 postes
devraient être supprimés à France Télévisions."
2ème extrait "Libération":
"Pourquoi la même candidate a pu être encouragée, si ce n'est épaulée, par un ou plusieurs des membres du CSA au détriment de tous les autres? Partout ailleurs, on se poserait des questions.
"Pourquoi la même candidate a pu être encouragée, si ce n'est épaulée, par un ou plusieurs des membres du CSA au détriment de tous les autres? Partout ailleurs, on se poserait des questions.
On s'indignerait
même, peut-être.
On ne se contenterait pas de recueillir la langue de bois d'un président du CSA dont l'autarcie du discours se résume à: "Où est le problème? Tout s'est passé le plus normalement du monde. Nous avons choisi le meilleur et le plus expérimenté."
On ne se bornerait pas, non plus, à n'écouter que lui. On exprimerait le souhait d'entendre l'avis de ceux qui considèrent que, justement non, tout ne s'est pas passé aussi "régulièrement".
On ne se contenterait pas de recueillir la langue de bois d'un président du CSA dont l'autarcie du discours se résume à: "Où est le problème? Tout s'est passé le plus normalement du monde. Nous avons choisi le meilleur et le plus expérimenté."
On ne se bornerait pas, non plus, à n'écouter que lui. On exprimerait le souhait d'entendre l'avis de ceux qui considèrent que, justement non, tout ne s'est pas passé aussi "régulièrement".
On s'inquiéterait
de savoir si, oui ou non, le dossier d'un candidat
récusé d'avance (Didier Quillot) a pu se retrouver grand inspirateur du
dossier présenté par Delphine Ernotte.
On exigerait de savoir s'il y a bien eu, lors du vote final, «pression» insistante sur l'une des membres du Conseil pour qu'elle renonce à sa préférence pour le projet de Pascal Josèphe.
On exigerait de savoir s'il y a bien eu, lors du vote final, «pression» insistante sur l'une des membres du Conseil pour qu'elle renonce à sa préférence pour le projet de Pascal Josèphe.
Oui, partout
ailleurs. Mais pas en France, pays de la liberté
et de l'égalité fraternelle où l'on est au-dessus de ces
incidents. Pas dans la France audiovisuelle de François
Hollande, pays où les voies impénétrables de l'indépendance
dans la connivence font que conseillers et consultants en tous genres
régissent candidatures, adoubements, soutiens ou éliminations.
Plus les semaines passent, plus se
multiplient les récits fouillés de cette élection, plus le
déni et l'amnésie sélective sont à l’œuvre chez ceux qui
devraient manifester…..
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