mardi 18 août 2015

Bruxelles ne devrait pas autoriser la tentative de recapitalisation déguisée de France Télévisions


Alors que "Le Canard enchaîné" de ce mercredi 19 août s'apprête à sortir un dossier sur "Les recasés de la Républiques" à 'instar du post du blog CGC Média du 21 mai dernier, le site de l'Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique (l’OJIM) qui s'était déjà interrogé dans un précédent article sur le fait que « Martin Ajdari (ex financier de FTV) soit au cœur d’un conflit d’intérêt à la DGMIC? », pose une nouvelle question "Déficit de France Télévisions : va-t-on faire les poches du contribuable ?"


L’OJIM y reprend les questions posées mais également les nombreusesles informations que donnaient le blog CGC Média dans une très récente publication intitulée "France Télévisions : vers un scénario à la grecque avec Martin Ajdari, l’ex financier du groupe aux manettes" .

Nous vous proposons de découvrir intégralement le papier en question: "Déficit de France Télévisions : va-t-on faire les poches du contribuable ?"

"Nous vous informions début juin que Martin Ajdari, ancien directeur financier de France Télévisions, avait été intégré à l'inspection des Finances puis nommé directeur de la direction générale des médias et des industries culturelles. Un poste qui le place clairement en situation de conflit d'intérêt puisqu'il sera amené à juger le bilan financier de France Télévisions – très déficitaire – alors qu'il en a été le principal artisan.

Mieux encore : de source syndicale, il serait aussi chargé de redresser le Titanic de l'audiovisuel public avec l'argent du contribuable. L'affaire pourrait bien devenir un nouveau scandale d’État.

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs : l'adage qui est l'une des principales règles de la politique est connu de tous. Mais quand ceux-ci ont la possibilité de faire payer le contribuable pour leurs erreurs, c'est encore plus scandaleux. En effet, on apprend de source syndicale que « Martin Ajdari semble particulièrement préoccupé par le trou qu'il a laissé », que le syndicat évalue à 206 millions d'euros depuis 2010 – la moitié du capital social de France Télévisions.

Des chiffres confirmés par le bulletin confidentiel « la Lettre A » récemment : « plus de 200 millions d'euros de déficit cumulé entre 2012 et 2014 ». Une partie importante de ces pertes est due à la restructuration-fusion de France Télévisions qui a coûté plus de 100 millions d'euros.

D'ailleurs cette année les pertes atteindront le double de ce qui était prévu – 10 millions au lieu de 5, tandis que les recettes publicitaires prévues seront inférieures de 13 millions d'euros à celles qui étaient attendues. Une paille.

Selon la CGC de France Télévisions, en pointe dans le combat contre la dégradation de la situation de l'audiovisuel public, Martin Ajdari « chercherait à combler [le déficit] artificiellement avec des solutions bruxello-compatibles consistant à injecter de l'argent frais dans les fonds propres de l'entreprise », mais sans augmenter une fois encore la redevance. Celui qui se fait épauler au sein de France Télévisions par ses anciens collègues restés en place pour lui succéder – notamment Fabrice Lacroix et Patrice Papet – envisagerait un « recours à un fonds de soutien » comme celui qui existe pour aider les collectivités locales asphyxiées par les emprunts toxiques. Problème, celui-ci ne peut pas intervenir en cas de problèmes de gestion classique comme à France Télévisions. C'est donc une solution taillée sur mesure pour le navire en perdition de l'audiovisuel public qui devra être mise en place, tout en évitant de s'asseoir trop visiblement sur la réglementation européenne ou d'encourager les banques à se désengager des sociétés publiques si l'objet dudit fonds venait à être trop large pour planquer un tant soit peu les résultats peu glorieux d'Ajdari à France Télévisions.

Une seule certitude, alors que la trésorerie disponible est en passe d'être épuisée cette année et que les banques rechignent à remettre au pot : le contribuable paiera.




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