Ernotte lâchée par Fleur Pellerin.
Le 30
octobre dernier, Renaud Revel publiait dans sa rubrique « Immédias » un article qui faisait suite au rachat de Newen par TF1 « Rachat de Newen par « La Une »: Le soutien de Fleur Pellerin à TF1 déclenche de vives réactions ».
Fleur Pellerin qui pourrait perdre son ministère après les élections régionales – le bruit se fait de plus en plus
insistant – "a salué l’OPA de TF1
sur l’un des principaux prestataires de France Télévisions « Newen »" !!!
Cette pauvre ministre qui comme le prouvait un récent sujet du "Petit Journal" ne savait pas où se trouvait quoi dans son bureau ou comment faire marcher quoi que ce soit ne serait-ce que son téléviseur, s'est donc enthousiasmée du rachat d'une des boites de prod prestataire de France Télé par la concurrence à savoir "La Une" !
Hallucinant !
Le blog CGC Média vous propose de découvrir l’article assez vitriolé pour qu’il n’y ait besoin d’en rajouter…sauf à se dire consterné sur là où Filippetti et Pellerin ont placé la Culture !
Extraits :
« Il est rare qu’un ministre de la Culture, en
l’occurrence une ministre, Fleur Pellerin, prenne le contre-pied du PDG de
France Télévisions et fasse l’apologie d’une opération commerciale qui risque
d’affaiblir la télévision publique et de renforcer un groupe privé, TF1 en
l’espèce. Interrogée par le Monde au
sujet du rachat par « La Une » du groupe Newen, producteur entre autres, de
« Plus belle la vie » et de Candice Renoir, Fleur Pellerin, a estimé que ce deal s’inscrivait dans sa volonté de
voir «émerger des champions français
» de l’audiovisuel, ajoutant au passage qu’elle serait attentive à «
l’indépendance éditoriale » de Newen : comme si le politique avait une
quelconque légitimité à intervenir sur la stratégie éditoriale d’une société de
production, dont la maison-mère et société éditrice sera TF1!
« Big is
beautiful!» Fleur Pellerin saluant l’OPA de TF1 sur l’un des principaux
prestataires de France Télévisions, voilà qui ne manque pas de sel!...
En colère Delphine
Ernotte [qui savait que Newen était en négo
pour sa vente depuis au moins le 1er octobre dernier date où le blog
CGC Média relatait les discussions avec ITW qui allait avorter sans que celle
qui s’émeut aujourd’hui, ne s’en mêlât, ndlr] a réagi « fermement », en,
rappelant « que plus des deux tiers du chiffre d’affaires de Newen sont
réalisés avec notre groupe ».
J’y ajouterai ces deux chiffres puisés dans un récent
rapport du Sénat qui résume l’ampleur du séisme et du scandale : Si France 3 a
financé à hauteur de 83% la production de « Plus belle la vie »
depuis sa création, son producteur, Telfrance, filiale de Newen, en a encaissé
86% des bénéfices. Jolie braquage.
« Nous contestons que les
investissements de France Télévisions, principalement financés par la
contribution des citoyens par la redevance, puissent aujourd’hui faire l’objet
d’une telle tractation commerciale », ajoute Delphine Ernotte.
« Ce sont les
idées, les savoir-faire et les compétences développés en partenariat avec le
service public qui constitueraient l’actif essentiel de cette opération entre
notre principal fournisseur et l’un de nos principaux concurrents »,
ajoute-t-elle. Si Delphine Ernotte, qui défend sa maison, est dans son rôle,
que dire d’une ministre de la Culture dont l’ultra-libéralisme en la matière
peut en effet surprendre.
Président de Film France et
producteur de renom, Nicolas Traub, – à qui l’on doit, entres autres créations
depuis 30 ans, Le château des oliviers, Navarro, Les Amants du Flore, Coco
Chanel, ou encore Guerre & Paix – n’est
pas moins sévère: « je ne sais pas
comment pourront réagir les pouvoirs publics quand, dans notre marché étroit,
il y aura renégociation de ce que la présidente de France Télévisions a
qualifié de meilleurs programmes de son groupe en fiction: « Plus belle la vie
» et « Candice Renoir » justement deux productions qui pourraient être amenées
à appartenir à son concurrent.
Ce sera du perdant-perdant, car soit le programme est arrêté brusquement
et France 3 sans « Plus belle la vie » sera plus que fragilisée, soit France 3
devra surpayer un programme, appauvrissant sa marge de manœuvre pour ses autres
investissements et enrichissant d’autant et assez indûment son concurrent. Tout
cela ne me semble pas correspondre à l’idée d’un « beau projet » quand on est
garant de l’utilisation de l’argent de la redevance »
Et d’ajouter : « Autre point qui vient contredire cet
empressement des pouvoirs publics à encourager les diffuseurs à produire de
façon intégrée et à trouver que l’existence de grands groupes est l’alpha et l’oméga
de la politique culturelle du pays. D’abord je ne crois pas que des Bolloré ou
Bouygues aient besoin d’être encouragés à se comporter d’une manière si peu
respectueuse de la concurrence et de la diversité des sources
d’approvisionnement en intégrant leur production. Ils peuvent y penser tout
seuls et ce sont quand même les rois des monopoles anticoncurrentiels dans
leurs autres activités ».
Bref : il s’agit d’encourager la
diversité des sources en matière d’approvisionnement de programmes et de
veiller à protéger une télévision publique incapable de résister face aux
mouvements de concentration que l’on observe dans le paysage audiovisuel.
C’est cela sans doute que Delphine Ernotte était en droit d’attendre dans
la bouche de sa ministre de tutelle. Et non l’inverse."
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