L’instruction
judiciaire visant le processus de désignation à la présidence de France Télé s’enrichit
du livre de Nicolas Sarkozy.
Il y a des hasards du calendrier qui sont des plus édifiants. Alors qu’Olivier
Schrameck nommé par François Hollande à la tête du CSA en janvier 2013, refaisait
rechantait pour ses vœux 2016 le refrain du complot « 2015 aura été, il ne faut pas hésiter à le rappeler, un temps d'épreuve
pour notre institution, visée par une campagne de déstabilisation sans
précédent », l’ex président de la République Nicolas Sarkozy
sortait son nouveau
livre « La France pour la vie ».
Alors même
que démarre l’instruction judiciaire, ce livre tombe à point nommé. Les deux
syndicats qui ont déposé plainte, le SNPCA-CGC et la CFDT estiment que la page 133 de l’essai politique devrait particulièrement intéresser le juge en charge du
dossier.
Après avoir défendu sa décision de faire nommer le président
de France Télévisions par le Président
de la République pour « tourner le dos aux faux-semblants et à
l'hypocrisie que masquent les prétendues autorités
indépendantes » – sur laquelle est revenu François Hollande en
2013 –, l’ex chef de l’État écrit :
« J'ai été quelque peu consolé
par l'incroyable opacité dans laquelle s'est déroulée la nomination de la
dernière présidente, Mme Ernotte.
Le CSA n'en est pas sorti grandi, c'est le moins que l'on puisse dire. Le
pouvoir s'est investi dans cette nomination jusque dans les moindres détails.
Tout naturellement, cela m'amène à
évoquer la question de la prolifération des autorités indépendantes. Indépendantes de qui et de quoi ? Cela,
personne ne le sait. Ces autorités illustrant parfaitement la démission croissante des responsables politiques face à l'exercice
de leurs responsabilités. »
Schrameck
qui a mis en place le process très
différent de celui de la présidence de Radio France, dénonce les soi-disant
thèses complotistes de ceux qui voudraient « la
peau de l’instance » qu’il dirige !!!!!!
Il a évoqué lors de ses vœux, le 21
janvier dernier, devant le gratin du PAF « la campagne de déstabilisation sans
précédent contre l'institution en 2015 » (fin de post)…
L’éternel et sempiternel coup du complot ;
tellement pratique et habituel.
L’instruction
judiciaire devrait donc très vite renseigner les français contribuables sur ce
qui a décidé « Schrameck and co » à propulser à la tête de France Télévisions
qui leur coûte pas loin de 3 milliards par an, une inconnue sans compétence
du secteur !
Il n’y a pas que l’ex Président de
la République a dénoncer l’opacité du processus Schrameck, après la Presse
unanime qui semaine après semaine l’avait largement mise en exergue - les enquêtes de Mediapart et du Monde et de l'Opinion entre autres – le député PS d'Ille-et-Vilaine
Marcel Rogemont ne dit pas autre
chose.
Son
rapport éponyme estime par exemple que « trop de pouvoirs ont été donnés (sous-entendu
sans aucun contrôle) au gendarme audiovisuel lors de la réforme de 2013
(n° 2013-1028 du 15 novembre 2013 relative à l'indépendance de
l'audiovisuel public). »
L'élu, membre de la commission des Affaires
culturelles qui publie cette semaine un rapport dans lequel il liste une
vingtaine de propositions pour revoir la procédure de nomination des patrons de
l'audiovisuel public, indique également à la lumière des nominations polémiques par le
CSA de Delphine Ernotte à France Télévisions et de Mathieu Gallet à Radio
France, qu'il faut supprimer « la référence à un projet stratégique »,
trop vague, et aussi recentrer le choix du CSA sur des critères de «
compétence managériale et d'expérience ».
Et d’ajouter en passant un peu la brosse à reluire au prédécesseur
de l’ex Orange « Il y a un problème de
transparence … Ni les candidats à
la présidence de France Télévisions, ni le CSA ne sont à même de savoir qui a
un bon projet stratégique. S'il y en a un qui avait tous les éléments pour
avoir ce projet, c'est Rémy Pflimlin, car il connaissait bien la maison. Même les syndicats ont alerté sur les
projets hors sol des candidats.
»
Qui pourrait lui donner tort ? Le Conseil d’État le premier saisi qui consacrerait avec une telle opacité la perte totale de son pouvoir de contrôle ? Allons donc !
Là encore l’ex directeur de cabinet
de Lionel Jospin va probablement hurler au complot, au scandale et à l’acharnement !!!!
Il est un peu tard pour crier au
loup…La Justice est saisie.
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