Le couple
Field/Ernotte n’en finit pas de programmer du Sarkozy !
Ce soir lundi 10 octobre 2016, nouvelle émission consacrée à Nicolas
Sarkozy sur France Télévisions. Cette fois-ci, c’est sur France 3 à 20h50.
Il fallait entendre l’analyste Gérard Miller, un peu
plus tôt ce matin sur France Info, faire la promo de « Nicolas Sarkozy, l’homme qui courait
plus vite que son ombre », poser « un regard freudien
sur l’homme, voulant comprendre son désir qui fait sa singularité » et répéter à loisir qu’il aurait changé la façon de
faire de la politique, scandant à chaque phrase « C’est pourtant lui qui…. »!
Alors que selon un sondage « Kantar Sofres-OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI » (réalisé entre le 30 septembre et le 6 octobre
sur un échantillon de 8 023 personnes interrogées), Alain Juppé qui a très nettement devancé
en audience Nicolas Sarkozy malgré les surprises que lui avait réservées « L’émission politique » (*) sur
France 2, obtiendrait 42 %
des voix au premier tour des primaires, loin devant le même Nicolas Sarkozy,
crédité lui de 28 % seulement, le maire de Bordeaux gagnant au
second tour avec 62 % des suffrages contre 38 % à l’ex-président, le couple Field/Ernotte qui aurait probablement
aimé voir « Juppé enfermé dans son
passé » – c’est raté – n’en finit pas de programmer des émissions-docus
sur celui
qui se présentait, selon "Le Canard", comme le prochain probable actionnaire !
Le magazine « Challenges »
revenait, il y a quelques jours, sur le ressenti des français et l’agacement qu’un
panel de citoyens a pu ressentir devant cette émission que le titre de Presse
qualifie de « piège ».
Dans son article intitulé « L'Emission
politique : Juppé a déjoué les pièges Kerviel, Ménard et Salamé »,
le journaliste écrit « Sur France 2, dans L'Emission
politique, Alain Juppé s'est efforcé de ne pas tomber dans les pièges
tendus, entre débat contre Jérôme Kerviel, Robert Ménard et interview people de
Léa Salamé. L'homme du passé n'est pas sorti de l'émission en homme du passif. »
Extrait :
" Jeudi soir sur France 2, Alain Juppé s'est tiré sans trop de
problèmes des pièges qui lui étaient tendus.
AFP
Alain Juppé dans l’Emission
politique de France 2, c’est le comte de Guiche dans Cyrano, confronté au héros
et lui lançant "Mais à la fin, il nous ennuie". C’est que l’exercice
était plutôt rude et ardu. Affronter
successivement Jérôme Kerviel, Robert Ménard et Léa Salamé est un genre
d’enchainement d’épreuves auquel un agrégé de Lettres classiques, diplômé de
l’Ecole nationale d’administration, ancien ministre de Mitterrand, Chirac,
Balladur et Sarkozy, ancien Premier ministre, ne peut que se plier en faisant
contre mauvaise fortune bon cœur.
Pour un prétendant à l'Élysée, la télévision d’aujourd’hui est impitoyable,
qui se vautre dans l’horizontalité alors que la demande de verticalité n’a
jamais été aussi forte depuis la fin des années 50. Pour être président, il
faut bien raconter aux Français l’histoire qu’ils ont envie d’entendre et cela
commande, encore, d’en passer par la télévision, ses us et coutumes, et
accepter de se soumettre à ce qui est commandé par la course à l’audience à n’importe quel prix, marque de fabrique
des émissions politique estampillées Pujadas…
A contempler l’heure de vérité de
l’Emission politique, l’enchaînement
Kerviel-Ménard-Salamé, on finit même par se demander si ce n’était pas
finalement l’objectif des producteurs : enfermer Juppé dans son passé et
son passif, "Droit dans ses bottes" et 1995, encore 1995,
toujours 1995, le tout en agitant sous
son nez de ces chiffons rouges susceptibles de le pousser à la faute.
Qu'on en juge.
Prise d'otage sur France 2
Il est 22 heures et d'un coup,
Jerôme Kerviel apparaît. "Invité
surprise" a dit Pujadas. Surprise
d’autant plus surprenante, que le condamné de l’affaire Société générale, ce
qui n’a pas été rappelé, vient donner une leçon de morale à Alain Juppé, en
mode "mon ennemi c’est la finance", débitant des éléments de
langage ressemblant à ceux que son avocat, David Koubbi, déploie sur tous les
plateaux de télévision, l’ancien trader se sert d’Alain Juppé pour plaider sa
cause, y compris en mettant en doute l’indépendance de la justice.
Face à cette prise d’otage du micro
de France 2, avec sa personne en guise d’alibi, Alain Juppé ne moufte pas. Ni récrimination, ni protestation. Il
laisse Kerviel faire son petit numéro de victime. Et pourtant… Il pourrait
dire, comme Guillaume Durand sur Twitter : "Au
pays de Jean Tirole, prix Nobel d’économie, que le service public choisisse
Kerviel pour apostropher Alain Juppé me paraît misérable", mais non,
il joue le jeu que lui impose l’Emission politique. Surtout pas de vague et
faire mine de prendre au sérieux Jérôme Kerviel tentant de se repeindre en
gentil lanceur d’alerte, victime d’un complot mondial fomenté par la Société
générale, la Justice et les Illuminati…
Kerviel parti, en piste pour le maire de Béziers, Robert Ménard. Ce dernier est la proie de cinq idées fixes : les arabes, les arabes,
les arabes, les arabes et les arabes. Inépuisables
sujets. Là encore, l’interlocuteur
n’est pas de ceux dont Alain Juppé rêverait, mais il laisse l’obsessionnel
s’obséder. Les arabes, les arabes, les arabes, les arabes et les arabes. Et
puis, les arabes, les arabes, les arabes, les arabes et les arabes. Avec une
incise sur les immigrés, pour enrichir le débat et varier un peu les
thématiques. Ménard disserte à volonté, sec, cassant, arrogant, coupant la
parole à tout bout de champ… Et Juppé laisse passer… A quoi bon… La prudence,
encore la prudence…
Ménard s’en va et Léa Salamé reprend la main. La voici qui reprend le flambeau de Kerviel et Ménard, en mode "Moi, je vais réussir à
l’énerver, révéler sa nature profonde". Elle balance au candidat un
extrait d’une émission récente, un portrait diffusé sur France 3 où on le voit
répondre à Franz Olivier Giesbert "Je les emmerde aussi", après avoir
été interrogé sur le point de savoir si les Français, l’ayant élu, ne
finiraient pas par le juger "emmerdant" et "chiant".
L’idée de la journaliste, c’est de
partir de l’anecdote pour en arriver au général, à savoir « dans le fond
vous n’avez pas changé, vous êtes le même qu’en 1995 ». Là-dessus Juppé se rebelle aimablement, non
en refusant de répondre, mais en déconstruisant la question, en en révélant
le sous-texte, et surtout la portée, "On
va parler de la France et pas d’une boutade, ce n’est pas très sérieux tout
ça…", "Qu’est-ce que vous
voulez madame ? Je vais me trainer à vos pieds en disant je ne suis pas
arrogant, je suis gentil ? Ce débat n’a pas de sens"... Et Juppé, à ce
moment précis, dit à Salamé ce que de nombreux téléspectateurs ont envie
d’entendre, que ce débat tournant
autour de la question de savoir s’il est "chiant" et
"emmerdant" est insensé, qu'il s'agit d'une élection présidentielle
et pas d'une psychanalyse de comptoir.
Deux mondes se sont ainsi confrontés
sur le plateau de l’Emission politique, disant l'un comme l'autre le problème
de l'époque en matière d'incarnation de la politique à la télévision. Celui
d’un politique en quête de sens et de sacré, cherchant à offrir verticalité et
généralité, le tout en renouant avec la dignité de la vie publique, et celui
d’un univers médiatique en quête de buzz et d’audience, cherchant à promouvoir
horizontalité et trivialité, le tout à n’importe quel prix…."
L’intégralité
du l’article en cliquant ici.
Le petit déplacement à Bordeaux de l’ex
Orange et de son dircab Sitbon-Gomez, n’aura pas servi l’intérêt du binôme plus
que jamais sur la sellette...tout au contraire!
L’image mise en ligne sur Twitter par France 3 Aquitaine, où l'on voit Ernotte et Sitbon-Gomez derrière un pupitre en bois donne plus à penser à un Cour de Justice plutôt qu'à une tribune féministe...
Prémonition !
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