Que
le CSA ait rendu un avis ou pas, le gouvernement Hollande avait déjà décidé concernant l’arrivée
de la pub à Radio France.
Dans un entretien qu’elle a donné
au « Parisien » le 12 février dernier, Audrey Azoulay la ministre de
la culture remplaçante de Fleur Pellerin a réussi à confirmer l’arrivée des
publicités commerciales sur Radio France tout en limitant ses effets: « Il n’y aura pas plus de publicité sur Radio France. C’est très important pour le confort des auditeurs et c’est la
spécificité de la radio publique de ne pas avoir de tunnels de publicités. Mais
le groupe ne sera plus limité aux publicités institutionnelles ».
Le 16 mars le CSA qui s'était penché le 9 sur le projet de décret ouvrant les antennes de Radio
France à toutes les publicités commerciales interdites depuis 1987 sur les
radios publiques qui ne pouvait diffuser que des "messages de publicité
collective ou d'intérêt général" a donc rendu un avis favorable…avis
n°2016-05 relatif au projet modifiant le cahier des charges de Radio France que
l’instance publiait le même jour.
Comme c’est étonnant !
Le CSA
fait tout de même valoir préambule son « souci » que les évolutions introduites par le projet de décret « n’altèrent
pas l’image de la radio publique auprès des auditeurs » et ne les
« déconcertent ».
Le texte qui
modifie le cahier des charges de Radio France pour l'autoriser à accueillir
tous les annonceurs, sauf les promotions de la grande distribution (qui peuvent
représenter plus de 85% des spots sur les radios commerciales), les boissons
alcoolisées de plus de 1,2 degré et les secteurs interdits de publicité, est « éclairé » d’une
dizaine de préconisations de l’autorité de régulation :
- Définir les catégories juridiques
de référence
- Prévoir une limitation du volume
des messages relevant des échanges de services à caractère publicitaire.
- Indiquer la nature nationale et
locale des programmes concernés par le temps maximal de publicité.
- Clarifier la rédaction de l’alinéa
relatif à l’exclusion du secteur de la distribution pour les opérations
commerciales de promotion.
- Inscrire dans la réglementation
l’exclusion de la diffusion de messages publicitaires sur France Culture,
France Musique et FIP.
- Assurer une claire identification des
contenus à teneur publicitaire.
- Introduire dans le cahier des
charges la limitation du temps des séquences de messages publicitaires.
- Imposer à Radio France une
certification de ses procédures internes de contrôle des limitations
publicitaires et la transmission régulière des données de son activités
publicitaire afin d’assurer le contrôle des dispositions quantitatives.
- Limiter la dépendance économique
vis-à-vis d’un même annonceur.
- Prévoir une clause de rendez-vous
dans les deux ans, pour évaluer l’impact sur l’économie du secteur.
Lien pour télécharger l'avis du CSA:
http://www.csa.fr/content/download/215542/578767/file/avis%20pub%20radio%20france%20sign%C3%A9e.pdf
Rappelant que le respect du Cahier
des charges s’impose et comme il est courant de le dire, a force de loi.
Pas de bol avant même d'avoir été promulgué,
l’article du "Canard enchaîné" du même jour venu gâcher la fête, révèle que le précédent Cahier des charges avait été lourdement violé.
Le palmipède y
révèle la récente condamnation de Radio France dans un article au titre édifiant « Radio
France, le glouton publivore » (en fin de post)
Extrait: "«Le Canard» s'est procuré des documents établissant
clairement la propension de l'entreprise publique a violer ses obligations en
matière publicitaire.
Saisi par le syndicat interprofessionnel des radios et
des télévisions indépendantes (Sirti) le tribunal de commerce de Paris a
condamné Radio France pour concurrence déloyale (« Le Canard» 2/03)
Dans ses
attendus, le jugement du 6 octobre 2015 pointe des spots publicitaires faisant la
promotion de vol pour la compagnie Luxair, de produits de la marque SEB, de
forfaits mobile de La Poste. Mais aussi des publicités pour l’opticien Krys, pour
les services du TGV, d'EDF et d'Engie (ex-GDF-Suez) ou encore les éditeurs de disques. Sans
compter la cohorte d'établissements financiers et d'assureurs.
Le 15 janvier, le
tribunal de commerce a condamné une seconde fois Radio France pour avoir
diffusé une campagne de l'opticien Atol"