La fin des âneries Ernotte….en écho à « La fin des années Pujadas » !
Ce dimanche
21 mai, le Journal Du Dimanche (JDD) publie un article signé Renaud Revel intitulé
« La
fin des années Pujadas »
Le
journaliste y fait un récit de plus instructifs de « La vraie histoire du limogeage brutal de David Pujadas, le journaliste star de France 2. »
Il y est expliqué que l'annonce qui restera probablement
la plus énorme des toutes les bourdes
que l’ex Orange a déjà accumulées en un temps record, à savoir « l’éviction
de Puj n'est en rien "liée au nouveau Président de la
République" », a « de
fait suscité à l'Élysée, un profond agacement ».
"Agacement" est un faible mot vu l’énormité des propos ernottien..."courroucée et décidée à passer très rapidement à autre chose" collerait plus à la réalité.
Ernotte dont le départ de France Télés
était quasiment acté depuis un petit moment, a donc fini de scier la branche sur laquelle elle s’était
retrouvée catapultée à l’été 2015 en laissant supposer que le Chef de l’État
aurait eu quelque chose à voir avec cette
décision du seul fait de l’ex Orange qui avait forcément une idée derrière la tête…idée éventée qui à présent se retourne
contre elle !
Elle devrait avant son inévitable
proche départ essuyer une première motion de défiance pleinement
justifiée car rappelons–le, elle a pris la décision et bien que n’étant pas
journaliste à FTV, elle n’en est pas moins légalement responsable éditoriale,
tout comme son monsieur info, qui lui en sera à sa 2ème motion de
défiance (la première avait recueilli 2/3 des votes de la Rédaction contre lui) !
Avant de vous laisser découvrir le compte-rendu de l’Assemblée
Générale qui s’est tenue le 18 mai à France Télévisions et qu’a publié la SDJ (* fin de post), le blog CGC
Média vous propose un extrait de l’article précité de Renaud Revel.
« L'éviction d'un présentateur du journal de 20
heures se passe toujours mal. Celui de David Pujadas n'a pas échappé à la règle. Certes, Delphine Ernotte avait
toujours laissé entendre depuis sa prise de fonction, il y a deux ans, qu'elle
voulait changer les visages incarnant les chaînes publiques mais personne ne
s'attendait à ce que la sentence tombe
le jour de la présentation du gouvernement.
La déflagration a été violente pour les intéressés,
pour Pujadas bien sûr mais aussi pour sa garde rapprochée.
Mercredi 17 mai, 9h30. Le journaliste sort livide du
bureau de Delphine Ernotte. Il vient d'apprendre son éviction ainsi que celle de sa rédactrice en chef,
Agnès Vahramian. "Tout le monde
sera bien traité", promet-elle, qui expédie l'entretien…Pujadas n'a
rien vu venir. Il pensait, ce matin-là, recevoir quelques éloges pour la bonne
tenue d'un JT dont l'écart avec celui de Gilles Bouleau, sur TF1, en matière
d'audience, ne cesse de se resserrer.
Quelques instants plus tard et quelques étages plus
bas, les journalistes de France 2 apprennent la nouvelle de la bouche de
Pujadas. Sonnés, ils menacent de ne pas
assurer l'édition du journal de 13 heures si Delphine Ernotte ne vient pas leur
donner les raisons de cette décision. Ce qu'elle consent [oui, elle consent !!! ndlr] à faire dans un climat pesant.
Devant la Rédaction réunie, accompagnée du directeur de l'information, Michel
Field, elle tente de désamorcer la crise. Si Delphine Ernotte salue le bilan de
"Puj", – son surnom dans les coursives de France Télévisions –, et
rend hommage aux équipes qui l'entourent depuis quinze ans, elle assume son limogeage en parlant
sobrement d'une "fin de cycle".
À l'Élysée,
l'annonce suscite un profond agacement
À ceux qui lui reprochent, au sein de cette assemblée
houleuse, le "timing" de cette décision hautement symbolique,
Delphine Ernotte réplique que celle-ci
n'est en rien "liée au nouveau président de la République". De fait,
à l'Élysée, l'annonce suscite un profond agacement.
L'entourage d'Emmanuel Macron, qui
n'a pas été informé, parle d'"erreur" et de "brutalité
inutile".
Trois raisons l’ont conduit [l’ex Orange, ndlr] à
déboulonner David Pujadas. La première tient au journal de France 2 lui-même et
à l'équipe qui le fabrique : cœur nucléaire de la chaîne, ce JT est une enclave
historique, un bunker que protège jalousement une rédaction soucieuse de son
indépendance. Delphine Ernotte et Michel Field s'agaçaient de n'avoir aucune
prise sur cette grand-messe quotidienne de l'info.
La deuxième tient au profil de David Pujadas. Il est
le seul rescapé d'une direction de l'info entièrement décapitée à l’arrivée de
Delphine Ernotte…Entre ces deux fortes personnalités, l'entente n'a jamais
existé. Enfin, la troisième est le fruit
d'une litanie d'escarmouches.
Michel Field, qui a souvent contesté
la tonalité "libérale" du journal de 20 heures voulait imposer des
invités, pas toujours avec succès.
Rupture
entre un Michel Field affaibli et la Rédaction
Il s'est aussi opposé à David Pujadas lors de la mise
en place de L'Émission politique, ce rendez-vous que le journaliste a
été contraint de partager avec Léa Salamé. La
goutte d'eau, c'est cette motion de défiance votée à 65% le 19 avril 2016.
Ce jour-là, la Rédaction reproche au directeur de l'information "le
mépris, la désinvolture et parfois la grossièreté qu'il affiche".
Un blâme jamais digéré, qui a scellé la rupture entre un Michel Field affaibli
et le noyau le plus dur d'une rédaction incarnée par "Puj".
Soucieuse d'éteindre l'incendie, Delphine Ernotte a,
dès le 18 mai au matin, annoncé le maintien d'Agnès Vahramian dans ses
fonctions mais pour combien de temps, s'interroge l'équipe du 20 heures? Anne-Sophie
Lapix, qui succédera à David Pujadas en septembre, aura son mot à dire.
Une assemblée générale de la rédaction de France 2
doit se tenir en début de semaine…[mardi 23 mai donc, ndlr]
(*) Compte-rendu
Cher tous,
L’AG
extraordinaire d’hier, à laquelle la rédaction a massivement participé, a
permis à toutes les sensibilités de s’exprimer et a abouti à la décision de
procéder à un vote de défiance.
Nous souhaitions
ici synthétiser ce qui a été dit, pour tous ceux qui n’ont pas pu y
assister.
Nous l’avons
d’emblée souligné, l’enjeu de cette AG n’était pas de s’exprimer sur le sort de
David Pujadas, mais de s’interroger sur la méthode, le timing, et la forme de son éviction, et dans le même temps, sur la
publication de la tribune de Michel Field dans Libération le même jour, ce
qui pose la question de la légitimité de Michel Field au poste de Directeur de
l’Information, un an après le vote d’une motion de défiance à son encontre.
Nous étions
environ 200 journalistes, et Michel Field était également présent.
Le premier point
qui lui a été reproché concerne cette tribune publiée dans Libération
mercredi, dans laquelle beaucoup ont vu un dénigrement du travail des
journalistes de la rédaction, en particulier l’enquête et l’investigation. Pourquoi
cette discussion de fond sur le contenu de nos JT et magazines a-t-elle été
tenue dans les colonnes d’un journal et non en interne, au sein de la
rédaction ?
Cette méthode
avait déjà été reprochée à Michel Field et marquait, selon beaucoup, l’absence
de communication, de compréhension entre lui et nous, voire pour certains « le signe d’un mépris absolu ».
La SDJ a tenu
d’ailleurs à rappeler qu’elle devait rencontrer Michel Field ce jour pour
aborder justement les questions qui traversent
depuis longtemps la rédaction : sa tribune dans Libération est venue
court-circuiter cette démarche car le débat reste urgent sur les conditions
de réalisation et de fabrication du 20H et des autres éditions, sur la
brutalité, le respect des journalistes et la ligne éditoriale.
Michel Field a
répondu que cette tribune n’était « en aucun cas un dénigrement de la
rédaction » «
Je me suis exprimé en responsabilité. Il y a 4 lignes sur des pratiques
journalistiques que j'ai envie d'interroger » a-t-il dit.
Certains
journalistes présents ont défendu l’idée que ce dénigrement public pouvait
être examiné voire sanctionné par une commission de conciliation, comme cela
s’est déjà produit par le passé pour certains journalistes de France 2 qui
avaient signé une tribune dans le Monde.
Plus globalement, M. Field
explique: « Je ne dirige pas l'info comme mes prédécesseurs. Je le
fais à ma main. Il n'y a pas que le 20h. J'y passe mais j'ai surtout un
directeur de la rédaction qui est là en permanence.
C'est un CODIR collectif. Ce
n'est pas parce que je ne suis pas là que je ne sais pas ce qui se passe.
J'ai trouvé injuste que vous compariez ce qui s'est passé l'an dernier à cette
année. »
Il a reproché à
Manuel Tissier, président de la SDJ, d’avoir mené depuis un an un combat
personnel contre lui et l’a accusé d’être « en embuscade pour le faire
partir ». Manuel Tissier a rappelé qu’il avait été élu par les
journalistes de la rédaction pour en être le porte-parole et défendre leur
indépendance.
Michel Field a également
tenu à préciser : « Ce qui se joue c'est la nouvelle écriture du
journal. (...)
Je suis là pour que l'année prochaine ce ne soit pas seulement 4 fois
dans l'année, mais tout le temps que le 20h soit devant celui de TF1. Ne dites
pas que je n'aime pas cette boite ! » Il
explique que des choses ont changé depuis l'an dernier : « naissance d'une chaine info, séquence
politique avec des tensions... ». La dernière séquence (bonnes
audiences, spéciales politiques à succès) a « explosé comme un feu
d'artifice ».
Le deuxième point concernait le timing choisi par Delphine Ernotte et
Michel Field pour annoncer l’éviction de David Pujadas, le jour même de la
nomination du nouveau gouvernement et alors
qu’une édition spéciale avait lieu quelques heures plus tard.
Une déstabilisation pour la rédaction et pour
l’extérieur, un signal perçu comme une allégeance
au nouveau pouvoir voire une reprise en main…. Pour la rédaction, cette suspicion est insupportable.
D’autant que cette crise intervient après l’épisode de « la bise » de Delphine Ernotte à Brigitte Macron, perçue là encore comme un signe de connivence avec le pouvoir politique.
D’autant que cette crise intervient après l’épisode de « la bise » de Delphine Ernotte à Brigitte Macron, perçue là encore comme un signe de connivence avec le pouvoir politique.
C’est pourquoi
un certain nombre d’intéressés a considéré qu’il fallait signifier le position [de
le Rédaction, ndlr] à la fois à Michel Field et à Delphine Ernotte.
En conclusion,
après avoir demandé aux membres de la direction de quitter la pièce, l’AG
souveraine s’est prononcée en faveur d’une consultation à bulletin
secret en début de semaine prochaine.
A la demande de
l’AG, qui a voté à main levée, deux questions doivent être soumises au vote,
mais leur formulation reste à préciser pour
mettre tout le monde d’accord.
La première fait l’unanimité : elle
concernera la légitimité de Michel Field à être maintenu à la tête de l’info.
La seconde concernera Delphine Ernotte, autour des garanties
d’indépendance qu’elle est en mesure de nous apporter.
CE VOTE AURA LIEU MARDI. LES DEUX QUESTIONS POSÉES SERONT SOUMISES EN
AMONT.
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