lundi 3 juillet 2017

Le départ d’Élise Lucet de France Télés suffira-t-il à donner un sursis à l’ex Orange ?



Le départ d’Élise Lucet de France Télés suffira-t-il à donner un sursis à l’ex Orange ?


Peu probable au regard de l’article que  publie Renaud Revel, ce lundi 3 juillet, intitulé « Questions autour de la mort de Stéphan Villeneuve à Mossoul et des responsabilités, affligeantes, de France Télévisions »


« Le résultat d’un "amateurisme catastrophique", entend-t-on depuis quelques jours dans les étages de France Télévisions, où l’on dénonce, de manière extrêmement précise, une accumulation de faits qui témoignent de dysfonctionnements coupables » écrit le journaliste après le décès de Stéphan Villeneuve tué en Irak pour le magazine de France 2 « Envoyé Spécial », le même jour que son confrère irakien Bakhtiyar Addad après l’explosion d'une mine et de Véronique Robert décédée samedi dernier sur le sol français des suites de ses blessures. 

Le tweet de la patronne des magazines d'information la 19 juin dernier ne laisse d’ailleurs aucun doute «.#EnvoyeSpecial pensées et énergie pour Véronique Robert grièvement blessée lors de l'explosion d'une mine à Mossoul. Toute l'équipe est là. »  


Assez incroyable à croire, à la lumière de ce qu’écrit encore Renaud Revel « Delphine Ernotte, n’avait pas encore passé, ce dimanche, un coup de fil à la veuve de Stephan Villeneuve » qui cite un grand reporter en interne pointant du doigt l’ignorance et l’irresponsabilité au plus haut niveau de la présidence France Télévisions: « On ne sous-traite pas les risques en déléguant de telles missions à des sociétés de production extérieures dont ce n’est pas la compétence première».

Comme l’écrivait le blog CGC Média dans un article intitulé  « L’ex Orange prête à faire rouler des têtes après les trois journalistes tués en Syrie » , devrait continuer à étêter à commencer « dans cette triste affaire par la non reconduction du contrat de Jean-Pierre Canet par Yannick Letranchant. Le rédacteur en chef d’Envoyé Spécial qui a dû quitter ses fonctions… en silence à l’abri des murs du bureau du successeur de Michel Field ».

La Justice s’est de son côté, de toute façon, déjà saisie et les conséquences comme l’explique toujours Renaud Revel, à venir « Stéphane Villeneuve n’était pas salarié de France 2 et à ce titre, sans couverture aucune. Les avocats de cette mère de famille n’auront pas de mal à faire valoir les liens de subordination entre une société de production aujourd’hui sur la sellette et une chaîne publique, (représentée par son magazine Envoyé Spécial), celle-ci coupable de graves négligences.


« Questions autour de la mort de Stéphan Villeneuve à Mossoul et des responsabilités, affligeantes, de France Télévisions 

Que s’est-il passé à France Télévisions dans les jours qui ont précédé le départ de Stéphan Villeneuve Mossoul, où il est tragiquement décédé ? 

Les conditions édifiantes dans lesquelles ce journaliste français est parti en reportage en Irak, avant d’être tué (aux côtés de son confrère irakien, Bakhtiyar Addad et de la journaliste, Véronique Robert, décédée à son retour en France) après l’explosion d’une mine, soulèvent un vent de questions, de colère et de stupeur au sein de la rédaction de France Télévisions, où les langues se délient à la veille de son enterrement. 

A la lueur d’informations  recueillies au sein même des équipes d’Envoyé Spécial et de la rédaction de France 2, la disparition tragique de ce  reporter d’images, âgé de 48 ans, qui avait couvert de nombreux conflits à travers le monde, est le résultat d’un « amateurisme catastrophique », entend-t-on depuis quelques jours dans les étages de France Télévisions, où l’on dénonce, de manière extrêmement précise, une accumulation de faits qui témoignent de dysfonctionnements coupables. Au point que la veuve du défunt, ainsi que sa famille, n’écartent plus des poursuites contre le groupe…

Première élément proprement « sidérant » pour les journalistes de terrain interrogés à France Télés: Stephan Villeneuve s’est envolé pour l’Irak pour le compte de l’émission Envoyé Spécial, sans que personne dans l’encadrement de France Télévisions, au plus haut niveau, n’en ait été informé. Ni le nouveau patron de l’information de France Télévisions, Yannick Letranchant, ni la directrice des reportages de France 2, Dominique Tierce et pas moins le directeur de la rédaction, Alexandre Carra, n’ont été prévenu du départ de ce reporter pour l’Irak. Et ce au mépris des règles les plus strictes et des process qui encadrent, de longue date, les missions des reporters de guerre dépêchés sur le terrain. 

C’est en effet une société de production privée, #5 bis Productions, mandatée par le  seul rédacteur en chef d’Envoyé Spécial, Jean-Pierre Canet, qui a pris la décision de dépêcher à Mossoul celui qui passe alors sous tous les radars. 

Si Élise Lucet est informée du départ du journaliste, aucun accord  préalable n’a été donné par la direction de l’info de France Télévisions où ce reportage n’existait pas, puisque personne, encore une fois, n’en a été informé.

Si le recours à des sociétés de production privées, extérieures à France 2, peut se produire, même pour ce type très particulier de missions à gros risques, c’est  toujours à l’initiative de la direction de l’information de la chaîne. Et de même toujours avec l’aval explicite de la présidence de France Télévisions qui donne son  feu vert. Or dans ce cas précis, rien de cela ne s’est produit….

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Stéphane Villeneuve n’était pas salarié de France 2 et à ce titre, sans couverture aucune. Les avocats de cette mère de famille [sa femme, ndlr] n’auront pas de mal à faire valoir les liens de subordination entre une société de production aujourd’hui sur la sellette et une chaîne publique, (représentée par son magazine Envoyé Spécial), celle-ci coupable de graves négligences. »

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