La guerre que mène Ernotte contre son actionnaire ne passera pas...et sûrement pas par les salariés !
Ce mardi 17 octobre 2017 plusieurs syndicats ont déposé un préavis de
grève d’une journée pour ce que certains titres de Presse relaient comme étant
une grève contre l’État-actionnaire
qui a décidé d’un plan d’économies globale pour les entreprises de
l’audiovisuel public dans un contexte financier tendu.
L’ex Orange qui a choisi de
déclencher la guerre à l’actionnaire et le gouvernement Macron via les réseaux
sociaux mais aussi par voie de communiqués verrait le mouvement d’un assez bon
œil….elle s’est même déplacée en personne – fait extrêmement rare comme le
soulignait hier « L’Opinion » – pour dire aux signataires du
préavis qu’elle comprenait leur mouvement.
Pour faire court, « les
50 millions qu’on nous pique » (sic) seraient un coup de canif
inadmissible au COM 2016-2020 signé l’an dernier ! Ben voyons. L’État-actionnaire
devrait SEUL respecter à la virgule près,
point par point, le texte sans la
moindre liberté d’adaptation possible…Pas France Télévisions qui pour sa
part et depuis des lustres ne respecte pas ses engagements en la matière !
D’ailleurs,
si France Télés respectait ses engagements, pourquoi y aurait-il besoin alors, mandature
après mandature, nécessité de signer systématiquement avenants au COM signés?
La guerre que mène Ernotte
contre son actionnaire n’a aucune chance d’aboutir…tenter vainement de se réfugier derrière les salariés qui n’attendent
qu’une chose son départ pour prétendre qu’ils seraient remontés contre l’État mais pas contre elle, n’est tout simplement pas sérieux. Imaginez
Gilles Pélisson le patron de TF1 aller tirer à boulets rouge sur son actionnaire Martin Bouygues avec
le soutien des syndicats pour dénoncer les décisions qu’il prend ! Combien
de temps pensez-vous que cela durerait ? Une heure voire moins d’une
heure !? Probable.
Le récent communiqué de la présidence de
France Télévisions qui actait « la
confirmation de ces diminutions [économies décidées, ndlr] à
l’issue de la discussion de la loi de finances » et déclarait que
ces dernières « constituerait
une remise en cause du contrat d’objectifs et de moyens et impliquerait le
réexamen approfondi des engagements et des obligations [de FTV, ndlr] » en est l’édifiant
exemple.
Celle qui va jusqu’à remettre en cause les choix de l’État en affirmant péremptoirement
que « ces coupes budgétaires pèseront sur les achats extérieurs représentant
environ 50 % du budget de France Télévisions, soit 1,4 milliard
d’euros, et impacteront principalement :
la « création » (téléfilms, séries, documentaires et dessins animés,
soit environ 420 millions d’euros par an), les émissions de flux (jeux et
magazines), le cinéma, le Sport (J.O., Le Tour de France, Rolland Garros, etc…) » ne peut entraîner plus avant les salariés de la télé publique qui ne la
suivent pas dans une posture de bras de fer qui ne fait que précipiter plus
avant la télé publique vers le fond.
L’amendement qu’ont essayé de glisser subrepticement
certains, à commencer par un député LaREM rapporteur de la commission des
finances à l’AN et qui vise à « différer
d’un an l’application d’une mesure qui supprime la publicité dans les
programmes jeunesse, notamment sur France 4 mais également à réduire le montant
des subsides qui ne seront pas alloués à France Télés » -
sera-t-il finalement soutenu ? –
va-t-il contraindre le gouvernement à
manger son chapeau ?
Ce serait pour le moins étonnant, de surcroit après la
fermeté du gouvernement Macron réaffirmé il y a peu par la ministre de la Culture qui a bien précisé qu’elle ne souhaitait
pas que les économies portent sur les programmes de « création »…au
cas où l’ex Orange aurait eu des doutes ! Madame Nyssen qui rappelait dans
sa présentation budgétaire que le premier ministre, Édouard Philippe, lui avait
de plus demandé des pistes de « réformes structurelles »
favorisant la coopération entre France Télévisions, Radio France et FMM.
Cet amendement certes voté par les députés la
commission des finances, pourrait de
toute façon être balayé par le Sénat avant même le refus du gouvernement. Que
ce texte « fasse débat » comme le laissait entendre Catherine
Morin-Desailly, membre du conseil d’administration de France Télévisions et
présidente UDI de la commission des affaires culturelles de la Chambre haute où
siège notamment un des auteurs du texte supprimant la publicité pour les
programmes jeunesse, le sénateur LaREM André Gattolin, il y a peu de chance qu’il soit intégré au projet de loi final !
Il est certes vital pour sa survie de pérenniser le
financement de la télé publique et de permettre à toutes ces femmes et ces
hommes qui y travaillent en plus des CDI, pigistes,
CDD et intermittents, de poursuivre
leur collaboration…Beaucoup en sont intimement convaincus comme à titre d'exemple la CGC Média qui souhaite le plus
ardemment qui soit de retrouver une télé publique saine, forte et de référence.
Pas dans un tel souk
en tout cas, pas devant de telles manipulations et surtout pas face à la grosse ficelle qu'essaie de tirer certains, celle du vilain
actionnaire contre l’entreprise qui ne fait depuis le parachutage de l’été 2015 que de foncer vers le mur !
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