La mayonnaise Ernotte n'a pas pris: la majorité des élus au CE Siège de France Télés font en séance, ce mercredi 6 décembre, une déclaration liminaire qui le prouve.
Déclaration liminaire de la majorité des élus au CE Siège
Info, Sports, France Ô, France 4, le
plan d’économie frappe durement le périmètre du siège de France Télévisions.
Concrètement, il est maintenant
question de supprimer 180 postes, dont 30 à l’info, de se séparer d’une partie importante du
catalogue de droits de la Direction des sports.
L’avenir de France Ô semble chaque
jour un peu plus flou. Depuis dimanche et son traditionnel JDD, on sait
maintenant, qu’il s’agit en plus de supprimer des émissions : le 13h15, 19h le dimanche, le
Soir 3 (d’abord le week-end) en attendant celui de la semaine, de vendre
les droits des coupes de France de la ligue, d’abandonner les JO etc. Bref un
plan d’ampleur qui n’aurait qu’une seule et unique origine les fameux 50
millions d’euros d’économies imposés par le gouvernement.
Un argument de communication de la présidence qui voudrait embarquer avec
elle tout France Télé. Seulement voilà, les AG ont cela de bien c’est qu’il en
sort, dans les échanges, la réalité du terrain. Dans les deux assemblées successives qui se sont tenues avec la Rédaction
de France 2, censé être « la mieux servie », on découvre que comme à
la rédaction de France 3 on est déjà à l’os.
Et pour cause, la commission emploi et formation a eu la confirmation la semaine
dernière que ce sont 100 postes qui ont déjà été ponctionnés en 2016 sur le dos
de l’info.
Ainsi moins de 2% d’économies sur
l’ensemble du budget de France Télés nécessiteraient de se séparer d’une partie des bijoux de familles, de réduire le nombre de
sujets du 20h et bien sûr de toujours plus externaliser la production des
magazines d’info et d’investigation, de préparer le démantèlement de la
Direction des sports, d’amener France Ô sur la voie de décélération, entre autres.
Le problème c’est que comme nous l’avons dit par ailleurs, cette
présentation de la situation économique est biaisée.
La question reste posée : comment peut-on annoncer le rétablissement
de la situation financière de l’entreprise en 2017, à raison d’environ 100
millions d’euros d’économies par an, comment peut-on
annoncer que l’entreprise est revenue à l’équilibre et par ailleurs se dire
fragiliser par 50 millions d’euros d’économies au point de devoir
tailler dans ses missions premières, son cœur de métier, la culture de son
savoir-faire, son patrimoine historique ?
Cette incohérence, les salariés du siège et de toute l’entreprise l’ont
maintenant bien identifiée.
Ils savent que cette Direction ne
leur apportera plus de réponse car ils ont vécu l’expérience de la réponse du
matin qui n’est plus celle de la veille. Ils savent que ces économies coûtent
de l’argent. Ils savent maintenant qu’elles frappent d’abord et toujours ceux
qui fabriquent la télé.
Comme souvent dans les temps de
grande confusion, le politique est tenté de reprendre la barre et le Président
de la République s’est exprimé dans des termes extrêmement sévères et injustes
envers tous les salariés de France Télévisions qui travaillent et souvent dans
des conditions de plus en plus dégradées (Et pas pour des salaires de plus de
120 000€/an). Mais quand il parle
de mauvaise gestion et de gaspillage, il faut reconnaitre que nous ne vivons
pas autre chose au quotidien.
Quant au mode de désignation des présidents, on voit aujourd’hui à quoi
aboutissent l’opacité et le réseautage.
Une partie des salariés, les journalistes des rédactions du siège, se
prononceront mardi prochain, sur le crédit
qu’ils accordent encore à la personne qui tient les ciseaux. Elle-même qui réunit au crépuscule, des syndicats pour les
« rassurer ».
Le chloroforme a des effets, ils sont scientifiquement prouvés mais
uniquement si on est assez près pour le respirer.
Paris, le 6 décembre 2017
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