jeudi 11 janvier 2018

Déclaration liminaire au CE Siège des élus CGC : "Non au tripatouillage"



Déclaration liminaire des élus SNPCA-CGC lue au CE Siège France Télévisions des 11 et 12 janvier 2018, à  l’attention de la direction.


C.E. Siège : "Non au tripatouillage"


Les salariés de l’établissement de Malakoff appartiennent au C.E. siège de France Télévisions et comptent bien y rester ! Du moins, est-ce la position d’une écrasante majorité de ceux qui se sont adressés à nous suite à l’information que nous avons rendue publique le 19 décembre dernier. Information qui a fait suite à une annonce faite par la direction comme par hasard, la veille des fêtes de fin d’année, dans une réunion au cours de laquelle vous avez déclaré vouloir casser le CE-Siege actuel en deux partie en traitant l'établissement de Malakoff à part.

Quel beau cadeau de Noël de la direction aux salariés du Siège ! Mais surtout : Quel cynisme surtout d’agir de la sorte au moment où les salariés concernés s’apprêtaient à partir en congés de fin d’année… Bonjour la « trêve hivernale » !

Neuf ans après la mise en œuvre de l’entreprise unique France Télévisions suite au souhait de la tutelle de constituer un pôle audiovisuel français comprenant les chaines France 2, France 3, France 4, France 5 et l’ex Réseau France Outre-mer, la direction n’aurait d’autre préoccupation à présent que de chercher à déstructurer cette entreprise telle qu’elle constituée plutôt que de se concentrer par exemple à renforcer nos offres télés, radios et numériques !

Cette casse annoncée commencerait par la sortie des salariés de Malakoff du CE-Siège visant à les positionner dans une instance à part… Pire, selon le projet remis en début de semaine par écrit aux Organisations Syndicales, une petite partie des salariés de la rue Danton resteraient malgré tout rattachés au C.E. siège quand la majorité serait, elle, mise de côté !

Pourquoi donc ? Si seulement c’était pour une raison claire…Que nenni ! Personne n’est dupe de ce tripatouillage de circonstance contre lequel nous nous battrons avec tous les arguments possibles y compris juridiques !

Les objectifs sont assez simples à entrevoir…il ne faut aps sortir de Saint Cyr pour les appréhender:

Dans un premier temps : diviser pour mieux régner ! Ce projet s’il était mené à son terme, créerait indubitablement des tensions fortes entre celles et ceux qui continueraient de bénéficier du C.E. du Siège et les autres qui se retrouveraient dans une « instance » dépourvue de tous moyens ! A qui profite le crime mesdames et messieurs de la direction ?
Quid par exemple des anciens moyens dévolus à l’ancien C.E. de Malakoff qui ont été fondus dans ceux du Siège ? Le C.E. du Siège redonnerait-il à Malakoff ses propriétés foncières par exemple ? Irréaliste, Ingérable !

Que dire également des salariés ex-siège qui travaillent désormais à Malakoff ou ceux de Malakoff qui travaillent désormais au sein de la maison MFTV ? Ce serait alors la « guerre » entre eux et avec les responsables des instances pour savoir de laquelle d’entre elles ils relèvent.

Les directions successives depuis plus de 10 ans n’ont cessé de vanter les mérites et la force d’appartenir à un groupe commun, à une entreprise commune, avec pour conséquence des va-et-vient des personnels entre les chaines ! Pourtant, maintenant vous voudriez faire machine arrière et ce alors que vous ne cessez avec la gestion RH des personnels, de mettre en avant l’entreprise unique pour les inviter à faire mobilité ? Quel antagonisme avec votre projet de réorganisation de la filière par exemple ?

La sortie des salariés de Malakoff du CE-Siège serait là UNE PREUVE ÉVIDENTE QU’IL EST IMPOSSIBLE DE VOUS FAIRE CONFIANCE ET QUE NI PAROLE, NI ENGAGEMENTS, NE SONT RESPECTÉS !

Dans un second temps…plus pernicieusement !

Derrière ce projet, c’est un véritable plan social qui se cache pour éliminer, non seulement France Ô mais à moyen terme l’ensemble du Pôle outre-mer de France Télévisions avec à la clé des économies et une réduction des effectifs et ETP du groupe : - 1600 personnes !!!

Comble du comble pour nous salariés d’une entreprise de service publique: c’est un cadeau énorme fait au secteur privé qui se développe dans nos territoires ultramarins qui, ce faisnt, pourrait ainsi récupérer une large partie de nos missions actuelles…

En sortant Malakoff du C.E.-Siège, la direction de France Télévisions s'apprêterait soi-disant à redonner "l'indépendance" au pôle outre-mer (ex-RFO) pour en réalité couper le lien qui unit ce pôle avec le reste de France Télévisions.

Au moment où le gouvernement réfléchit à un grand pôle audiovisuel français commun entre France Télévisions, Radio France, France Média Monde et l’INA, FTV s'apprêterait à se séparer des télés et radios publiques d’outremer !

Dès lors, comment imaginer une seule seconde que les dirigeants de cette structure "indépendante" (ex-RFO) auront les moyens de négocier des moyens financiers, humains, techniques, stratégiques avec l’État pour le bon déroulement des missions de service public TV, radio et numérique face à un mastodonte qui LUI sera LE GRAND SERVICE PUBLIC DE L’AUDIOVISUEL FRANÇAIS ?... et qui dira « Le service public, c’est nous ?!? »…
Ce serait alors la mort annoncée de nos antennes locales au profit du SEUL secteur privé...

Toutes celles et ceux qui se réjouissent aujourd'hui en interne à Malakoff comme outremer de ce retour tant phantasmé à « l'indépendance de pôle Outre-mer » et du retour à « l’ex-RFO » crieront demain à l'injustice et au scandale si l’État abandonne le Service Public de l'audiovisuel outre-mer !
Les salariés du pôle outre-mer sont loin d'être totalement intégrés au sein du groupe France Télévisions tant les directions successives de FTV n'ont pas encore pris la mesure de la richesse des stations d'Outre-mer et de France Ô et de leur intérêt stratégique commun dans le développement de France Télévisions à travers le monde et du maillage de notre belle planète !

Mais en dehors du groupe FTV, la CGC est formelle : point de salut pour les 1eres et France Ô !!! Au contraire, ce serait bien là signer notre arrêt de mort…

Que de mensonges - mensonges délibérés ou par omission - de la part de celles et ceux, notamment de celui qui est en charge du Pôle Outre-mer vis-à-vis des salariés !
Quel crédit porter aux propos de la direction de FTV et du pôle Outre-mer - direction et DRH - qui avaient promis juré craché qu'ils avaient bien entendus les élus des instances et qu’ils avaient revus leur copie concernant la création d’une dixième station ?
Oui, ils avaient affirmés que l’établissement de Malakoff ne sortirait pas du périmètre du CE-Siege et que la restructuration du Pôle Outre-mer n’aurait pas de conséquence sur l’avenir des 1eres au sein de FTV !

Que vaut désormais la parole de Walles KOTRA sur ce sujet comme sur d’autres ? Comment faire encore confiance à une direction après ces perpétuels revirements ?

Il convient de le redire et le marteler : Nous, élus du SNPCA-CGC affirmons que les salariés de Malakoff appartiennent au C.E. du Siège et feront tout pour y rester.
 
Non seulement pour préserver leurs intérêts propres, mais pour défendre aussi l’intérêt de l’entreprise unique : la seule voie possible pour permettre au Pôle Outre-mer aujourd’hui de survivre et d’accomplir ses missions de service public dans un monde où les fusions se généralisent et que les petits sont amenés à disparaitre – même si nous le regrettons fortement !
Ce n’est pas un souhait, c’est un constat, une évidence ! Rester au sein du navire France Télévisions est la seule voie. C’est ensemble que nous réussirons à nous maintenir dans le paysage audiovisuel français et mondial, pas séparés, écartelés…

Il n’y aucune justification à ces petits arrangements dont nous ne voulons pas au moment où il nous faut concentrer nos efforts pour affronter ensemble la concurrence et remplir nos missions au lieu de nous diviser.

C’est la position du SNPCA-CGC que nous formulons ici avec force par cette déclaration faite en ce début d’année 2018 qui commence très mal, non seulement pour les salariés du Siège et plus largement pour tous les salariés de France Télévisions.


Paris, le 11 janvier 2018

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