Franck
Riester veut ressusciter l’ORTF morte en 1974 prenant bêtement en exemple les britanniques avec la BBC.
Cela fait des années que certains sachants serinent
partout où ils le peuvent - à commencer par les couloirs des ministères de Tutelle
et du Pouvoir - que France Télévisions créée il y a maintenant 10 ans, n’a d’autre
choix que de se transformer en « société commune à
l’image de la BBC ».
Franck Riester depuis sa nomination aux forceps comme
ministre de la Culture par Édouard Philippe, est de ceux-là. L’intéressé lors
simple député les Républicains, s’était en effet déclaré dans une interview au Figaro partisan d’un rapprochement de toutes les
forces audiovisuelles publiques françaises sous une même structure: « A l’ère du numérique, il faut
rassembler les forces et créer une société commune à l’image de la BBC en
rassemblant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et même Arte,
quitte à faire évoluer le traité franco-allemand qui régit cette chaîne » !
Il n’y a malheureusement quasiment aucun rapport entre la vénérable institution audiovisuelle britannique qui propriétaire
de ses moyens et de ses droits, non seulement diffuse des programmes
de qualité mais de surcroît les commercialise à travers le monde entier car en
langue anglaise, à part le fait qu’en 2015 elle licenciait à
nouveau un millier de salariés sur environ 18.000 quand France Télés
en licencie aujourd’hui 2.000 sur les 9.000 et quelques que compte le
groupe !
La comparaison
si tant est que le terme soit adéquat s’arrête donc là !
Ce serait donc là « le big bang »
qu’évoquait Emmanuel Macron voilà près de deux ans…Allons
donc !
Les français ne lui pardonneront pas un tel bricolage
qui n’a pour effet que de noyer dans la masse le déclin dramatique de la
télé publique qui depuis l’été 2015 n’aura fait que se décrédibiliser à
outrance l'État actionnaire tentant de lui faire endosser les échecs qui n'ont pas cessé de s'accumuler.
Peter Boudgoust président d’Arte ne s’y est pas trompé à qui de droit dans son discours que relaie Télérama où il qualifie
Arte « d’Airbus
culturel » - « l’exemple
même d’une coopération franco-allemande réussie »...il ne veut pas de ce conglomérat riestérien et le fait savoir, conglomérat qui consacrerait ainsi un retour
de 45 ans en arrière et pèserait très lourd dans la balance en vue la présidentielle
de 2022 !
Emmanuel
Macron pourrait bien en payer le prix fort laissant certains conseilleurs qui ne seront
pas à terme les payeurs aller au bout de leurs délires de BBC à la
française naturellement pas adaptable à la France et porter
pour des décennies la responsabilité de l’écroulement de l’audiovisuel public français !
« Le préprojet de la future loi sur l’audiovisuel
soi-disant en cours de finalisation peut bien être soumis à concertation avant la
saisine du Conseil d’État pour validation dans la deuxième moitié de septembre », sous couvert des trois axes majeurs sont retenus au cœur de
la réforme proposée (*) et ce pour une
supposée présentation du texte à l’Assemblée avant la fin octobre de cette
année, les dégâts seront à court, moyen et long terme incommensurables.
(*) Les trois axes selon la Lettre Audiovisuelle sont :
- la transposition de la directive SMA, notamment pour
obliger les plateformes de streaming vidéo comme Netflix au financement de la
création et à programmer des œuvres européennes,
- la réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public,
avec la probable mise en place d’une holding commune regroupant l’intégralité
des entreprises audiovisuelles publiques,
- la définition d’une nouvelle régulation à l’ère du
streaming qui passe par un rapprochement entre le CSA, l’Hadopi et l’Arcep, qui
pourrait éventuellement déboucher sur une fusion des trois entités afin de
créer un super-régulateur.
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