Liminaire des élus de l’UNSA et du SNPCA-CGC lu en
séance du CSE de France Ô Malakoff ce 19 septembre.
« 1
million d’euros de plus de salaire pour les 10 plus hautes rémunérations de France
Télévisions en 2018! Et cette somme n’est que la partie désormais visible
depuis ce mercredi des gabegies de la direction avec cette révélation dans la
presse de l’iceberg des salaires des hauts cadres de France Télés. Il y en a
d’autres, bien sûr, moins visibles. Il y a aussi les primes pour certains, les
heures supp... etc. Il y a aussi les mutations à foison outre-mer, autes récentes et
à venir, avec les indexations qui vont bien...
Et
pendant ce temps, les salariés de la base doivent se serrer la
ceinture: pas d’argent soi-disant pour des augmentations, au moins
histoire ajuster les salaires avec le coût de la vie qui lui ne cesse
d’augmenter.
À
tous les étages, nos directions nous imposent de faire des économies, de ne pas
remplacer les personnels qui s’en vont…Les investissements sont à l’arrêt
(régies - Le Mam - Le matériel de tournage (sauf pour le numérique alors que
nous ne savons pas ce que nous allons faire, l’accord sur l’expérimentation
n’est même pas encore finalisé !)...Les salariés ressentent une forme
d’abandon, de déliquescence du pôle outre-mer (à Malakoff comme dans les
stations des 1eres *)
Certes,
il y a le projet pour palier la fermeture de France Ô mais la négociation en
cours sur ce projet expérimental du numérique démontre la limite des ambitions
de l’entreprise: à force de limiter les moyens alloués à ce projet, à force
de limiter les moyens humains, les personnels ne sont pas dupes. Derrière
un soi-disant maintien de l’activité, derrière une soi-disant modernisation de
nos moyens de travail, de nos missions de service public, ce projet n’est
rien d’autre qu’un vaste plan déguisé d’économies destiné ni plus ni moins à
uberiser nos outils et nos process de fabrication.
C’est le
sentiment qui est ressorti, hier, des discussions entre élus lors de la réunion
préparatoire de ce CSE.
Une uberisation qui passe mal car elle s’apprête à engendrer
une précarisation des salariés; les professionnels étant appelés à devenir des
femmes et des hommes orchestres sans compensations financières !
Une
uberisation qui passe mal alors que des hauts cadres continuent eux de se
goinfrer de la manne publique qui elle est en baisse ! Et cette situation est particulièrement vraie
au sein du pôle Outre-mer.
Une uberisation qui passe mal car elle doit se faire soi-disant
au service des plus jeunes alors que beaucoup d’anciens sont poussés sans
ménagement vers la sortie. Ou s’ils
ne sont pas poussés, nombreux sont ceux qui n’apprécient guère la tournure que
prend leur travail, la tournure que prend l’entreprise et préfèrent partir au
plus vite, exacerbant le malaise chez
ceux qui restent. Conséquence: ces départs rapides et contraints empêchent
la transmission des savoirs faire des anciens vers les plus jeunes dans
l’entreprise : le lien générationnel qui est fondamental dans la vie d’une
entreprise tout autant qu’il est fondamental dans la construction du lien
social des plus jeunes vis-à-vis des anciens et réciproquement !
Jamais
l’entreprise n’a connu un tel choc managérial aux conséquences désastreuses,
engendrant tant d’inégalités !
Jamais
le pôle Malakoff n’a été autant en difficulté, autant menacé alors qu’il y a
besoin que plus que jamais, en raison de l’arrêt de France Ô, de soutien,
d’encouragements, de financement, de personnels pour cette mutation (forcée), cette
transformation qui pourrait servir de bon exemple (puisqu’il est laboratoire
expérimental pour le reste de FTV !) pour l’ensemble du groupe...
Cette
rentrée que la direction nous présente comme formidable, pleine de
nouveautés à quelques mois de la fermeture de France Ô est donc
particulièrement inquiétante voire amère pour nous les salariés. Force
est de constater que le bleu (outre-mer!) qui est censé nous habiter et nous
entourer n’est vraiment pas le même selon que l’on se situe en haut de la
hiérarchie ou tout en bas... et qu’il se transforme en gris de plus en plus
foncé!
Vous comprendrez dès lors qu’il est difficile pour les élus
de l’UNSA et du SNPCA-CGC de souhaiter une belle rentrée !
Malakoff - Le 19 septembre 2019
(* En Martinique 1ère par exemple, ils sont nombreux à dénoncer)
Les bugs quotidiens à l'antenne, la désorganisation orchestrée consequence immédiate du
souk autour du départ du JT de Serge Bilé alors que sa remplaçante officielle
n’était pas disponible avec une succession de présentateurs devant des
téléspectateurs qui n’y comprennent plus rien ! Du grand n’importe quoi dont l’ex-Orange et ses lieutenants
sont specialistes…
Plus vraiment de ligne éditoriale à la Radio, manque de clarté, de ton et de justesse qui déboussolent l’auditeur.
Un personnel en souffrance pour qui aucune réponse n’est apportée…Un niveau d’arrêts de travail et/ou de
maladie longue durée comme dans l'ensemble de l'entreprise, jamais atteint!
Toute une station à déménager sur fond de déstabilisation orchestrée truffées de changements
en cascade des personnes comme de lieux….
Constat unanime et sidérant…La direction ne prend absolument pas la mesure
de ce naufrage mais "en est-elle encore capable ?" s'interrrogent deplus en plus de collaborateurs.
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