samedi 2 novembre 2019

France Télés : flop sur flop


France Télés : flop sur flop

Après le flop magistral de France 2 la veille jeudi 31 octobre avec "Le grand échiquier" animé par Anne-Sophie Lapix  qui continue de chuter avec seulement 1,23 million de téléspectateurs, soit 7,6% du public et 2,5% des FRDA-50, le lendemain vendredi 1er novembre, c’est France 3 qui passe derrière Arte !

Vendredi soir France 3 qui diffusait le doc inédit "Patrick Bruel, entre les lignes" où le chanteur revenait sur l'ensemble de sa carrière, n’a attiré que 5,1% sur le public âgé de 4 ans et plus. 
Arte est donc  devant grâce au téléfilm inédit "Temps de chien", une comédie avec Philippe Rebbot, Pablo Pauly et Elodie Bouchez qui a rassemblé 1,13 million de personnes, soit 5,3% du public. Une performance qui a donc permis à la chaîne de se classer devant La Trois.

TF1 est, une nouvelle fois, arrivée en tête des audiences avec le troisième numéro de "La Chanson secrète" présenté par Nikos Aliagas suivi jusqu'à 23h30 par 4,40 millions de téléspectateurs, pour une part de marché de 23,6% auprès de l'ensemble du public et de 33% auprès des FRDA-50.

vendredi 1 novembre 2019

France 2 essuie un nouveau flop avec "Le grand échiquier" qui tombe à 7,6% d’audience !


France 2 essuie un nouveau flop avec "Le grand échiquier" qui tombe à 7,6% d’audience !

Décidément France 2 enchaîne flop sur flop. Elle n’y changera rien la réforme Riestero-Philipienne qui n’a qu’un objectif comptable pour la télé publique mais rien s’agissant des contenus.


Ce jeudi 31 octobre, "Le grand échiquier" animé par Anne-Sophie Lapix  et produit par Troisième Œil Productions, continue de chuter avec 1,23 million de téléspectateurs, soit 7,6% du public et 2,5% des FRDA-50. 
La saison dernière, l'émission diffusée à trois reprises n’a fait que décliner à chaque numéro pour parvenir au global à une audience moyenne autour de 9,6%. 


TF1 a une nouvelle fois raflé la mise avec les derniers épisodes inédits de sa série française "Olivia" qui ont réuni 3,40 millions de fidèles. La part d'audience atteint 18,0% sur les individus de quatre ans et plus et la part de marché 17,8% sur les femmes responsables des achats de moins de cinquante ans (FRDA-50).


 6 se classe 2ème avec la diffusion en direct du Zenith Arena de Lille, du spectacle inédit de Jamel Debbouze "Maintenant ou Jamel"., qui totalise 2,04 millions de fans en moyenne. La part de marché atteint 10,8% sur les individus de quatre ans et plus et à 18,6% sur les femmes responsables des achats de moins de cinquante ans, cible sur laquelle M6 est leader.

France 3 avec le rediffusion du film "Le boulet", réalisé par Alain Berbérian avec Benoit Poelvoorde et Gérard Lanvin n’on séduit que 2,01 millions de téléspectateurs soit  10,2% d’audience

jeudi 31 octobre 2019

Patrick Sébastien « homme blanc de plus de 50 ans » chassé de la télé publique par l’ex-Orange, passera le réveillon sur TF1.

Patrick Sébastien « homme blanc de plus de 50 ans » chassé de la télé publique par l’ex-Orange, passera le réveillon sur TF1.

Voilà presque une année (13/11/18) que Patrick Sébastien, prié par l’ex-Orange d’aller voir ailleurs, invité sur le plateau de LCI pour la promotion de sonlivre « Et si on était bienveillant » revenait certes sur les conditions pitoyables de cette arbitraire et lamentable éviction mais plus largement sur les relations qu’il entretenait avec Emmanuel Macron.

L’animateur qui avec son Plus Grand Cabaret a fait les beaux jours de France 2 pendant un peu plus de vingt ans et qui a, entre autres, animé les émissions spéciales pour le réveillon du Nouvel an, confiait alors qu’il "lui arrivait de temps en temps d'échanger des messages avec le Chef de l’État."

"Je ne suis pas du tout intime avec lui, je ne suis pas un de ses 'conseillers' surement pas, je ne l'ai jamais été et on se connait très peu " ajoutait-il, précisant néanmoins "c'est vrai qu'on échange. J'essaie de lui faire passer mon ressenti populaire".

L'occasion pour l'ex-animateur de France 2, d'évoquer avec lui sur différentes questions de société mais aussi d’"expliquer ce que les gens ressentent, et cette frustration d'être mis à l'écart."comme ce qu’il venait de vivre avec celle que la « Schrameck’s band » parachutait à l’été 2015 dans les conditions qui font toujours l’objet d’une instruction judiciaire, en l’espèce avoir été « Évincé avec une telle violence » (sic)



« Libre de tout engagement » comme l’écrit aujourd’hui  Ouest France dans son article « Fâché avec France 2, Patrick Sébastien passera le réveillon du 31 décembre sur TF1 », celui qui de 2004 à 2018 animait quasiment tous les 31 décembre avec magiciens, clowns et autres jongleurs à l'affiche, « assurant à tous les coups un succès d'audience à la deuxième chaîne » sera donc « l'invité de la soirée de la Saint-Sylvestre sur TF1 ».
« Je ne vais quand même pas retourner sur une chaîne qui m'a évincé avec une telle violence », a-t-il aussi confié à Télé-Loisirs« En revanche, je serai bien à la télévision pour le réveillon du 31 décembre, mais sur TF1, a affirmé Patrick Sébastien. Je ferai partie des invités de leur Grand Bêtisier. »
« Un pied-de-nez à France 2, qui ne l'a pas reconduit après ces vingt ans de bons et loyaux services » enchérit le quotidien régional.
Que Patrick Sébastien échange tant qu‘il veut avec le Président de la République semble dire le tandem Candilo/ernottien qui mettra Daniela Lumbroso en face, nous, Matignon comme Bercy et le ministre de Tutelle nous soutiennent – la belle affaire ! – misant également comme l’avait fait en son temps le définitivement condamné pour favoritisme Carolis qui avant sa non-reconduction sous Sarkozy, avait déclaré «Je ne tiens mon mandat que du CSA et de lui seul !»
« Un pied-de-nez à Jupiter » en somme…pour reprendre la formule de Ouest France.

mardi 29 octobre 2019

France 2 pourrait ne pas diffuser les 2 prochains numéros de « La Course des champions » !


France 2 pourrait ne pas diffuser les 2 prochains numéros de « La Course des champions » !

Après les deux flops d’audience coup sur coup - voire coût sur coût, en raison du prix astronomique déboursé par le duo Candilis/Ernotte pour acheter le programme quasiment avant de l’avoir vu à la Warner - la rumeur enfle : France 2 pourrait ne pas diffuser les deux prochains épisodes de « La Course des champions ».

Plus malin que les américains, le tandem qui dépense l’argent public comme on claque des doigts et ce en plein plan de licenciements prévoyant au bas mot 2.000 départs, avait fait fi des déboires qu’a connu dès son lancement l’émission sur CBS qui justement « basculait le programme, après seulement deux épisodes diffusions du samedi en prime time au mercredi, suite à des audiences catastrophiques enregistrées ».  Le blog CGC Média avait d’ailleurs donné l’information en mai dernier de la déprogrammation en urgence de la demi-douzaine d’émissions en boîte de la version originale du jeu « Million dollar mile »

Le ridicule score de 6.5% d’audience du samedi 19 octobre - en chute libre avec 2,2 points de moins au regard des 8,7% d’audiences péniblement obtenus la semaine précédent -  que parvenait à atteindre le programme, plaide en effet pour un ce genre de décision ou plus radicalement une suspension sine die. 

De toute façon, le mal est fait et les centaines de milliers d’euros dépensés déjà partis en fumée. Que les contribuables français se rassurent, il parait que Bercy comme Matignon soutiennent sans réserve l’ex-Orange et son numérobis...Ah! bon?


lundi 28 octobre 2019

Le numérobis de France Télés, annonce la couleur: « Le groupe public va travailler encore plus avec ses ex-employeurs après le rachat d’Endemol par Banijay ».

Le numérobis de France Télés, annonce la couleur: « Le groupe public va travailler encore plus avec ses ex-employeurs après le rachat d’Endemol par Banijay ».
S’il y avait un doute dans l’esprit de certains s’agissant du volume de programmes que conclut France Télés avec Banijay l’ex-employeur de Takis Candilis (*) le numérobis du groupe de télés public, le voilà levé.
Banijay rachetant Endemol « sera notre premier fournisseur en flux … » déclare l’ex salarié du groupe privé.
L’indécence n’a plu de limite et la façon dont Candilis - l’un des derniers soutiens ernottien de la place – exulte depuis l’annonce par Banijay, samedi de l’accord définitif qu’il a conclu en vue d'acquérir 100% des actions d'Endemol Shine Group (¤) détenu conjointement par The Walt Disney Company ainsi que des fonds gérés par des filiales d'Apollo Global Management Inc, en est le parfait exemple.
Candilis qui n’a, en effet, pas de mots assez forts pour se féliciter de la création de ce mastodonte de la production Banijay/Endemol et saluer le fait qu'un Français devienne le leader mondial de la production, indique donc aux contribuables français à quoi va servir une grosse partie de leur redevance fût-elle baissée d’un euro: Filer encore plus d’argent public à son ex-boite !
« L'ajout de ces actifs positionnera Banijay Group à l'avant-garde de la production et de la distribution de contenu", a commenté Banjijay. Le chiffre d'affaires pro forma total du groupe combiné devrait ainsi s'élever à environ 3 milliards d'euros pour l'exercice clos le 31 décembre 2019 » précise Capital.
Dire qu’avec l’embarrassante affaire Carolis/Millot/Bygmalion sanctionnée justement par le TGI confirmée en Appel, l’ex-Orange exigeait des salariés qu’ils déclarent d’éventuels intérêts croisés. On croit rêver !!!!
Attention, Candilis promet de vérifier que les autres producteurs ne seraient pas trop impactés...cette bonne blague ! 
Certes Banijay sera le premier fournisseur en flux des émissions du groupe de télés public (amputé de France 4 et France Ô avec la réforme Riestero-Philippienne) - ça c’est dit -  « mais pas très loin des autres car France Télévisions a vocation à travailler avec l'ensemble des producteurs. » a tenu à préciser l'intéressé qui a d’ailleurs ajouté «  Nous serons très vigilants à ce qu'il n'y ait pas de déséquilibre ».
Que les contribuables vache-à-lait soient rassurés, c’est pour leur bien que le tandem candilo/ernorttien qui n’a plus guère de temps au compteur, malgré les efforts désespérés de certains à plaider sa vaine cause – on se demande pourquoi ? – devrait engager le délestage quelques semaines encore, pour le plaisir des yeux et le soulamement de leurs poches  !
Avec « N'oubliez pas les paroles », « Tout le monde veut prendre sa place », « Fort Boyard » ou « Les enfants de la télé » le nouvel ensemble pèsera 860 heures de programmes (au bas mot) et tient déjà des cases stratégiques pour France Télévisions [ A titre de comparaison, dans le groupe TF1, le nouvel ensemble pèsera moins de 200 heures de programmes…]



(¤) Les diverses casquettes de Takis Candilis toujours numérobis à France Télés 

Directeur Général délégué à l'antenne et aux programmes, France Télévisions,Takis Candilis est Directeur Général Délégué à l‘Antenne et aux Programmes du Groupe France Télévisions depuis janvier 2018 sur poroposition ernottienne.

Il était auparavant Directeur Général de la société Banijay depuis 2016 et a crée la filière Lagardère Studios, au sein du Groupe Lagardère qu’il a rejoint en 2008. Il devient président de Lagardère Entertainment mais également président de GMT productions qui travaille régulièrement avec France Télévisions, notamment pour de séries comme « Boulevard du Palais »…
Il a débuté dans l’audiovisuel en cofondant sa propre société, Tara Productions, spécialisée dans les programmes culturels puis rejoint Caméras Continentales en 1990, la plus importante société de production française, spécialisée dans les programmes culturels. En 1994, Ellipse (filiale du groupe Canal+) fait appel à lui comme Responsable de la Fiction. Il avait rejoint la chaîne TF1 en 1999 comme Directeur Général Adjoint, chargé de la fiction et Président de TF1 production.
(*) Extrait de l’article de Capital « Banijay rachète Endemol Shine »  (28/10/19)
« Banijay a annoncé samedi avoir conclu un accord définitif en vue d'acquérir 100% des actions d'Endemol Shine Group, qui est détenu conjointement par The Walt Disney Company et des fonds gérés par des filiales d'Apollo Global Management, Inc. "L'ajout de ces actifs positionnera Banijay Group à l'avant-garde de la production et de la distribution de contenu", a commenté Banjijay. Le chiffre d'affaires pro forma total du groupe combiné devrait ainsi s'élever à environ 3 milliards d'euros pour l'exercice clos le 31 décembre 2019.
Une fois l'acquisition réalisée, le groupe Banijay détiendra ainsi près de 200 sociétés de production dans 23 territoires et les droits sur près de 100 000 heures de contenu.
L'acquisition sera financée par une augmentation de capital du groupe Banijay et par un financement par emprunt engagé, qui comprend un refinancement intégral de la dette financière existante de Banijay et d'Endemol Shine, soutenu par Deutsche Bank, Natixis et Société Générale.
A l'issue de la clôture, le groupe combiné sera détenu par la LDH (67,1%) et Vivendi (32,9%).
L'acquisition, qui est soumise aux conditions de clôture habituelles… »

dimanche 27 octobre 2019

La réforme Riestero-Philippienne pour le secteur audiovisuel sera-t-elle le sparadrap du capitaine Haddock qu’Emmanuel Macron trainera jusqu’en 2022 ?

La réforme Riestero-Philippienne pour le secteur audiovisuel sera-t-elle le sparadrap du capitaine Haddock qu’Emmanuel Macron trainera jusqu’en 2022 ?

C’est ne tout cas ce que se demandent à présent, bon nombre d’observateurs du secteur à commencer par Télérama qui, cette semaine ironise sur le soi-disant projet dont beaucoup disent en coulisses qu’il sert des intérêts de quelques-uns mais absolument pas ceux du Chef de l’État.

« L'exécutif voudrait-il mettre France Médias « en marche » pour la présidentielle de 2022 ? En tout cas, il ne s'y prendrait pas autrement » conclut ainsi le magazine télé dans une enquête sans fioriture « Pour l'audiovisuel public, l'avenir c'est l'ORTF ? »

Si 2022 est bien en filigrane dans certains esprits, il peu probable que ce qu’Emmanuel Macron qualifiait de bigbang, se limite avec la reconstitution de l’ORTF démantelé en 1974 et une 3ème coupure pub dans les films diffusés sur les chaînes du Privé quasiment où bon leur semble, soit très porteur pour un éventuel second mandat…La dispendieuse usine à gaz (le tout pouvant évidemment dépasser les 5 milliards /an) que le binôme Riestero-Philippien veut faire passer à marche forcée, pourrait bien être le sparadrap du capitaine Haddock qu’Emmanuel Macron trainera jusqu’en 2022 !
Certains autres en ont  pleinement conscience et s’en servent à dessin pour leur plan de carrière de dans 2 ans et quelques !

Le blog CGC Média vous propos de découvrir, des extraits de l’excellent dossier de Télérama « Pour l'audiovisuel public, l'avenir c'est l'ORTF ? » :

« Suppression de France Ô et France 4, regroupement de Radio France, France Télévisions et l'Ina par France Medias... La réforme de l'audiovisuel préfigure-t-elle une future “BBC à la française”, comme l'annonce le gouvernement ? Ou un contrôle politique renforcé, assorti de mesures drastiques d'économies ? De toutes parts, les inquiétudes se font jour.

« La télé de la honte », avait lancé Emmanuel Macron en début de mandat au sujet du service public. Avec la nouvelle loi sur l'audiovisuel, qui doit [devait ! ndlr] être présentée fin novembre au conseil des ministres et discutée au Parlement début 2020, ce sera la télé de quoi ? Le gouvernement y va franco. Une « société mère », baptisée France Médias, chapeautera l'ensemble du service public

— France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI) et l'INA — dès 2022, avec un(e) superpatron(ne) qui décidera de tout, ou presque. Une BBC à la française, pour l'exécutif.

Plutôt « une machine à faire des économies et à supprimer encore des postes », selon les syndicats, qui pourrait se doubler d'une tentative de reprise en main politique : France Médias rappelle beaucoup l'ORTF, qui contrôlait l'information sur les chaînes et radios publiques dans les années 1960. Officiellement, il s'agit pourtant de donner à l'audiovisuel public une taille critique pour mieux affronter la concurrence des plateformes et l'adapter aux nouveaux usages liés au numérique. Le budget de la création sera préservé, promet la rue de Valois, et Netflix et consorts devront même y contribuer. Au passage, le gouvernement n'oublie pas de (bien) servir les chaînes privées, TF1 et M6 en tête. À France Télévisions et à Radio France, où d'importants plans d'économies sont déjà lancés, une nouvelle période de vaches maigres s'annonce. Alors, monsieur Macron, une télé de quoi ?

Les amateurs de pubs vont apprécier : une troisième coupure sera autorisée dans un même film, là où il y en avait déjà deux aujourd'hui. Et la durée d'au moins vingt minutes entre chaque écran disparaît. Les spots pourront faire la promotion d'une nouvelle enseigne près de chez soi ou d'un nouveau resto près du boulot — ça s'appelle la publicité adressée —, et aussi, grande première, des films de cinéma. Pendant les rencontres sportives, il y aura de la pub sur une partie de l'écran.

En libéralisant un peu plus le secteur, le gouvernement fait un beau cadeau aux chaînes privées, qui vivent de la réclame. Certaines dispositions seront prises par décret dès janvier prochain, pour une application en 2021 — une fois les difficultés techniques aplanies. Prière de ne pas faire la fine bouche : les durées autorisées de pub sur les chaînes privées (pas plus de neuf minutes par heure en moyenne sur une journée, et un maximum de douze minutes sur une heure donnée) restent les mêmes, rappelle-t-on au ministère. Sauf que ce sera plus intense aux heures de grande écoute.

La chaîne spécialisée dans l'animation et les programmes jeunesse et celle tournée vers les Outre-mer vont être supprimées. Pour faire des économies [Foutaises !, ndlr]. A priori, oui. Fini les jours interdits ! Partant du principe que les abonnés aux plateformes type Netflix ont accès à des films quels que soient le jour et l'heure, la règle en vigueur depuis 1990, rendue obsolète par les nouveaux usages, disparaît. Alors que les chaînes ne pouvaient diffuser « que » cent quatre-vingt-douze films par an, elles pourront en proposer deux cent quarante-quatre. 

Pas sûr, toute fois, qu'elles le fassent, les soirées cinéma ne sont pas forcément rentables.

Pour faire des économies, bien sûr. Mais à quel prix ? En supprimant France 4, le ministre de la Culture Franck Riester ferme une chaîne qui avait (enfin) trouvé son identité et son public, et assurait en partie la bonne santé d'un secteur, l'animation, dont tout le monde s'accorde à reconnaître le dynamisme et la qualité des productions. Alors que Disney, notamment, s'apprête à lancer sa plateforme en France début 2020, on comprend mal la logique à l'œuvre, qui consiste à éparpiller à nouveau l'offre jeunesse sur France 2, France 3 et France 5, ainsi que sur une nouvelle plateforme, Okoo , qui sera lancée le 9 décembre. Tant pis pour les petits Français qui ne disposent pas encore d'un haut débit satisfaisant... ou même d'un abonnement Internet. [La télé des plus fortunés…pour les moins riches, prière de circuler ! ndlr]

« Il y a un consensus pour dire que c'est une connerie », assure un professionnel.

Franck Riester, pourtant, ne fléchit pas. « S'il reculait sur France 4, seule France Ô serait condamnée, décrypte un observateur. Un trop mauvais signal à envoyer aux ultramarins... »

Les plateformes de streaming devront réserver un pourcentage de leur chiffre d'affaires réalisé dans l'Hexagone au financement de séries et de films français.

La loi vise d'abord à créer, autant que faire se peut, des groupes audiovisuels susceptibles de tenir la dragée haute aux mastodontes du marché. Les nouvelles obligations imposées aux plateformes devraient bénéficier à la création française. Netflix et Amazon, et bientôt Apple+ (le 1er novembre), Disney et Cie seront obligées de proposer aux télé spectateurs français au moins 30 % de fictions européennes — sur ce point, la loi ne fait que transposer une directive européenne.

Mais elles devront aussi consacrer un pourcentage de leur chiffre d'affaires réalisé dans l'Hexagone au financement de séries et de films français.

C'est là que le sujet devient brûlant. En effet, le ministre a fixé un taux plancher de 16 %, ce qui ne convient ni aux chaînes, qui trouvent cette obligation faite à leurs concurrents trop indolore, ni aux producteurs indépendants, à qui la moitié de ces investissements devra pourtant revenir. Les professionnels ont plusieurs mois pour se mettre d'accord (on vous passe les subtilités des négociations relatives aux droits d'exploitation des œuvres), faute de quoi un décret s'imposera à eux. Et si ces nouveaux services sont pris en flagrant délit de non-respect de leurs contraintes respectives, des sanctions pouvant aller — en théorie — jusqu'à l'interruption de service s'appliqueront. Après avoir hurlé à la « berlusconisation » de l'audiovisuel français, Pascal Rogard, le patron de la Société des auteurs (SACD), a arraché des garanties : le droit d'auteur « à la française » sera respecté.

En marge des discussions sur le projet de loi, Gérald Darmanin a annoncé à la dernière minute que la contribution à l'audiovisuel public allait passer de 139 à 138 euros dès 2020. Une bonne nouvelle ? Pas si vite. Car si le ministre de l'Action et des Comptes publics a pu se féliciter de rendre 1 euro de pouvoir d'achat aux Français, c'est parce que le gouvernement a entrepris de raboter le budget de l'audiovisuel public... ce qui a entraîné un trop-perçu de redevance. Résultat, pour le gain négligeable d'une baguette de pain par an et par foyer s'acquittant de la taxe d'habitation, ce sont environ 25 millions d'euros qui feront défaut au service public. À la mise en place de la société mère France Médias, en 2022, on approchera donc les 75 millions d'euros de manque à gagner. On parie que si l'argent vient à manquer, on demandera à l'audiovisuel public de serrer les dents plutôt qu'à l'État de desserrer les cordons de sa bourse.

Depuis déjà plusieurs mois, l'audiovisuel public est au régime sec, avec des plans d'économies ultra musclés : France Télévisions doit faire 400 millions d'euros d'économies d'ici à 2022 ; Radio France, 60 millions. Parmi les plus sévères qu'ait jamais connus le service public. La trajectoire budgétaire est assurée jusqu'en 2022, tente de rassurer Bercy. Et après ? C'est l'inconnu. La fin du recouvrement de la redevance via la taxe d'habitation pourrait rebattre les cartes. Gérald Darmanin rêve de la supprimer et d'intégrer le budget de l'audiovisuel public à celui de l'État. Bref, réduire ses ressources à une simple ligne budgétaire, modifiables à tout moment et au bon vouloir du pouvoir en place. Ce qui marquerait un réel recul démocratique. Sur le papier, il s'agit de rassembler les forces pour mieux affronter les géants anglo-saxons du streaming. Mais France Médias devrait aussi (surtout ?) servir à faire des économies. 

« Dès que Franck Riester a été nommé au ministère, on a su que cette affaire de holding était pliée », regrette un haut cadre de l'audiovisuel public. Jusque-là, les patrons de France Télévisions, de Radio France, de France Médias Monde et de l'INA avaient su faire front commun pour convaincre la tutelle de fonctionner en « mode projet », façon France Info la chaîne (dont les audiences, rappelons-le, restent bien en deçà de ses concurrentes), et demeurer maîtres chez eux.

Las, le 1er janvier 2021, France Médias sera créée et regroupera tout le monde, à l'exception notable d'Arte et de TV5 Monde — la chaîne franco-allemande a fait valoir son statut particulier. 

Sur le papier, il s'agit de rassembler les forces pour mieux affronter les géants anglo-saxons du streaming. [Ben voyons ! ndlr] « Il faut bâtir des coopérations éditoriales fortes », claironne Franck Riester. Espérons qu'elles seront plus originales que celle qui consiste à faire de la radio filmée en diffusant les matinales de France Bleu sur les antennes de France 3... Mais France Médias devrait aussi (surtout ?) servir à faire des économies, comme le redoutent les syndicats (lire ci-dessous). Il faut trouver « des leviers d'optimisation des fonctions support », a lancé le ministre. Traduction : réduire les coûts par exemple au sein des services informatique, de régie publicitaire, de formation et au sein du parc immobilier. Avec, à la clé, d'éventuels rapprochements, regroupements, voire fusions... « Alors que l'on prône agilité et souplesse, on crée un machin qui va tout alourdir, commente un haut cadre du service public. Ce raisonnement économique est vraiment daté. »

Ils essaient déjà de digérer les plans de suppression de postes annoncés il y a quelques mois : deux mille à France Télévisions, et entre deux cent soixante-dix et trois cent quatre-vingt-dix à Radio France, d'ici à 2022. Pour l'heure, on recense environ cinq cents candidats au départ [Chiffres France Télés repris par CGT/FO/CFDT, ndlr], dont trois cents pour France 3 — fin 2019, près de soixante personnes auront déjà quitté la chaîne publique, souvent sous forme de retraite anticipée.

La création de France Médias ? « C'est quelque chose de mortifère, estime Raoul Advocat, élu SNJ à France Télévisions. Ça nous rappelle ce qui s'est passé ici au mitan des années 2000. Création d'une holding, ajout d'une strate administrative, regroupement, création de l'entreprise unique en 2009, fusion d'entités... « au bout, une casse sociale, avec un bon millier d'emplois perdus en moins de dix ans !»


Ne dites pas à Franck Riester que la création de France Médias est calquée sur le calendrier de l'élection présidentielle, ça l'agace. [Bien évidemment mais seulement en imaginant qu’Emmanuel Macron ne puisse pas être candidat à sa propre succession !ndlr]  « Le nouveau mode de nomination des dirigeants par leur conseil d'administration, et non plus par le CSA, est une garantie d'indépendance », jure-t-il.

Qu'on en juge : sur les neuf membres qui éliront le (la) président(e) de France Médias en 2022, on trouvera trois représentants de l'État et six personnes qualifiées, dont deux nommées par... l'État, deux autres par le Parlement et les deux dernières par le conseil d'administration. Bref, cinq votants sont déjà acquis au pouvoir, un autre issu de l'Assemblée nationale, donc de la majorité.

Et hop ! Et ce(tte) superpatron(ne) aura le lourd pouvoir de répartir les 3,7 milliards d'euros de la redevance entre France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'INA. Leurs pdg actuels deviendront de simples directeurs exécutifs, avec une marge de manœuvre réduite. 
D'autant qu'ils seront eux-mêmes nommés par... le (la) président(e) de France Médias (qui les proposera ensuite pour validation à leurs conseils d'administration respectifs) le 1er janvier 2023. 
Et re-hop ! « Le pdg de France Médias n'aura aucune responsabilité éditoriale sur les antennes », tente de rassurer Franck Riester. « Sauf qu'il aura l'argent et le pouvoir de nomination, donc il aura tout ! » rétorque un observateur. Une structure totalement pyramidale qui rappelle la funeste ORTF, symbole de la mainmise de l'État sur les télés et radios publiques des années 1960-1970.

L'exécutif voudrait-il mettre France Médias "en marche" pour la présidentielle de 2022 ? En tout cas, il ne s'y prendrait pas autrement. »