L’ex-Orange va-t-elle finalement supplanter Sibyle Veil ?
Le 5 février de l’année dernière La Lettre A écrivait « Si Delphine Ernotte et Sibyle Veil ont l'ambition commune de rapprocher France 3 et France Bleu, elles sont en revanche en désaccord sur les moyens pour mettre en musique leurs projets. »
En ce début d’année 2022, « la dame de chez Suez » qui pourrait bientôt ne plus être rémunérée par le groupe expert des métiers de l'eau et des déchets – en effet, le groupe Veolia détient 86,22 % du capital de son rival Suez selon un résultat provisoire publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et ce au terme d’une offre publique d’achat close vendredi 7 janvier – vient de lancer un nouveau chantier.
Certes, il n'a rien à voir à ce qui précède, quoi que !...mais il est commun à France Télés et Radio France et fait les affaires de certains conseilleurs élyséens et autres préposés à la Culture qui en prônent le mérite mais vise en réalité, à étendre le pouvoir de la première sur la seconde !
Le feuilleton du remplacement de Stéphane Richard à la tête d’Orange par un binôme femme/homme s’éternisant et l’hypothèse qui avait tenu la corde pendant un bon moment n’étant plus d’actualité, à savoir l’ex-Orange y retournant, il fallait bien par conséquent, élargir l’espace de « la dame de l’UER » obligée de dire à Léa Salamé sur Inter le 12 janvier "Je suis heureuse d'être là, je suis bien dans mon rôle…et j'ai bien l'intention de continuer à l'exercer, jusqu'au bout".
Si les CSE centraux des deux entreprises de Télés et de Radios se sont récemment tenus autour du GIE (*) qui doit porter l’offre numérique de proximité partagée entre France 3 et France Bleu, les élus de Radio France n’ont pas vraiment envie qu’Ernotte leur refasse le coup de franceinfo : dont elle fait sienne le label pour sa propagande permanente sur la soi-disant place de première pour cette dernière !!
« La gouvernance de ce GIE sera paritaire avec une assemblée générale composée de représentants des deux maisons mères : quatre pour France Télévisions et quatre pour Radio France. Son président sera renouvelé chaque année avec une présidence tournante entre les deux groupes. Quand un groupe assurera la présidence, l’autre aura la vice-présidence. Un comité de gérance sera composé de deux administrateurs, un désigné par Radio France et un autre par France Télévisions. La structure « n’aura pas de capital mais sera dotée d’un budget qu’on ne connaît pas à ce stade mais qui servira à assurer les frais de développements technologiques du réseau de France 3 et de celui de Radio France, les deux membres du GIE y contribuant à parité, indépendamment de la taille des entreprises. A date, le GIE ne devrait compter aucun salarié des deux entreprises, mais un poste de directeur pourrait être créé pour en assurer la gestion », précise Satellifacts qui cite un des élus.
« La direction du groupe public n’a pas apporté trop de réponses sur la coordination des équipes, ‘’qui avait déjà été un point central lors du lancement de ’franceinfo’’, regrette ce dernier.
C’est juste avant le premier tour de l’élection présidentielle que les processus d’information-consultation sur ce projet ont été lancés pour aboutit quel que soit l’avis rendu dans 3 mois fin mars donc, à la mise en ligne d’une première version du nouveau portail sous une nouvelle marque commune. « Le nouveau portail sera porté par une nouvelle plateforme, en cours d’élaboration conjointe par les deux groupes. Elle sera mise en ligne sous la nouvelle marque. » indique l’article de ce 17 janvier.
Ce qui fait s’étrangler à juste titre, les élus de la Maison ronde déjà échaudés qui malgré les questions posées, n’ont obtenus que très peu de réponses et ont pour l’occasion, adopté une motion à l’unanimité, soulignant : « De nombreux points soulevés [14/01/22] par les élu(e)s n’ont pas trouvé de réponse et ne permettent pas d’avoir plus de précision sur la mise en place de cette plateforme, son financement et son fonctionnement. Ils attendent que tous les points soulignés "soient réellement traités lors du CSE central des 1er et 2 février" ».
« Il y a eu beaucoup de débats sur l’impact de cette nouvelle marque sur la fréquentation du site franceinfo [qui abrite les contenus d’information à l’adresse francetvinfo.fr, ndlr], d’autant que les sites régionaux contribuent pour un quart de son audience », ajoute Satellifacts reprenant à nouveau les propos de l’élu « D’autant que la direction du numérique nous avait aussi indiqué que le fait de retirer les sites internet de (’URL entraînerait automatiquement une baisse d’un tiers du trafic de franceinfo ».
« Pour éviter cette fuite d’audience, les contenus resteraient hébergés en priorité sur les plateformes actuelles, francetvinfo.fr côté FTV et francebleu.fr pour Radio France. Un système automatique de duplication des contenus permettra de les mettre sur la nouvelle URL. A moyen terme, au fur et à mesure que les utilisateurs vont découvrir le nouveau portail, il devrait y avoir un certain report des audiences de l’ancien site vers le nouveau, la direction de France Télévisions espérant que l’ensemble générera une fréquentation plus importante » croit savoir le titre de presse !
L’ex-Orange va-t-elle parvenir à supplanter
Sibyle Veil et ce soi-disant regroupement numérique qui n’apportera aucune
plus-value aux deux entreprises radio-télé, va-t-il alourdir leur facture respective ?!
(*) Juridiquement,
le GIE est un groupement de personnes physiques ou morales (au minimum 2).
L’objectif est de faciliter le développement économique d’entreprises par la
mutualisation de ressources, matérielles ou humaines. Attention, la
teneur de l’activité du GIE doit être semblable à celle pratiquée dans les
entreprises qui le constituent. Le GIE est une forme juridique à part
entière mais n’est ni une entreprise ni une association.
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