lundi 7 février 2022

Lettre ouverte adressée à la direction de France Médias Monde…le ton monte après l’article du Canard enchaîné.

Lettre ouverte adressée à la direction de France Médias Monde…le ton monte après l’article du Canard enchaîné. (*)

Comme son nom l’indique, la lettre reçue par la direction de FMM est « ouverte » donc accessible à tous.

Elle fait suite à l’article du Canard enchaîné publié le 12 janvier dernier qui épinglait plus particulièrement RFI, la radio de France Média Monde sur une demi-page (¤)

La façon dont a été traitée une enquête avec visiblement un virage à 180° en interne (*) "secoue la station" écrivait le palmipède, citant la direction qui parle de "manque de coordination et de défaut de communication".

C’est donc après que la direction a reçu les syndicats de FMM vendredi dernier que ce courrier est parti, relayé tous azimuts par un certain « Barracuda alias Mr T » (c’est le surnom de cette "gorge profonde" en interne, faisant évidemment référence au personnage de L'agence tous risques) qui souffle le chaud et le froid sur place mais surtout tente vainement de discréditer leurs auteurs.  

Tantôt Mr T (dont nous ne connaissons pas encore la véritable identité), remonte des proches sur « un coup de fil à 5.400€ » – il s’agirait, à l’en croire d’une facture pour une heure de coaching en visioconférence avec comme objectif « Optimiser la communication en situation de stress : Être actif et positif dans son affirmation de soi  et Savoir dire non avec détermination et respect de l'autre », destiné à l’une des mises en cause lors de la dernière motion de défiance votée à France 24 cinq jours après l’AG du 12 novembre dernier et tantôt, l’agitateur local essaie de vilipender en coulisses celles et ceux qui ont signé ce texte, histoire de se faire mousser aux yeux de certains !  (*)

Les rédacteurs de la missive apprécieront surement l’agitation qu’entretient ce fameux Mr T servant, cela semble assez clair, ses intérêts propres. 

(¤) Lettre ouverte

Vous avez reçu les organisations syndicales ce vendredi 4 février pour « débattre des suites de la motion de défiance et de la situation sociale à RFI ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas pris la mesure des raisons qui ont conduit à la motion de défiance votée contre la direction. 

Il est fort regrettable que votre seule réponse à cette situation de crise ait été, lors de cette réunion : « Nous allons assembler les textes existants (Accord d’entreprise, Charte de déontologie des journalistes de FMM, la loi Sapin II) pour chaque type de collaboration extérieure et nous allons mettre en place une commission paritaire qui, le cas échéant, permettra de discuter de certains cas. » 

Vous savez très bien que cette motion de défiance et cette situation de crise à RFI sont le résultat de votre gestion qui a suivi l’interview d’un confrère de RFI. Il avait remis en cause le travail de Sonia Rolley et par là-même celui du consortium dans l’enquête « Congo Hold-up ». Il l’a ensuite insultée dans un article d’Arrêt sur Image. Notre consœur n'a pas bénéficié du soutien de la direction qui s'imposait. 

Sonia Rolley est toujours sous le choc. Vous avez reçu des e-mails qu’elle a adressés à la DRH et qui sont restés sans réponse. Contrairement à ce que vous avez affirmé lors de cette réunion, le consortium continue de travailler sur des documents suite aux révélations de "Congo Hold-up". Il a publié le 3 février dernier des révélations sur Bloomberg mais sans que RFI n’y soit associée. La direction souhaite-t-elle continuer à travailler avec le consortium ? Acceptez-vous que Sonia continue de travailler pour le consortium ? Cependant, tant que notre consœur, très affectée par cette situation, ne se sentira pas soutenue clairement par la direction, que ce soit en interne à RFI ou à l’extérieur, elle ne pourra pas revenir travailler sereinement à RFI et enquêter pour le consortium.  En attendant, nous constatons que notre confrère a, lui, tout le soutien de la direction. 

Suite à nos questions, concernant les collaborations extérieures existantes, voici vos affirmations  

- Vous avez donné une autorisation pour la création d’une chaîne Youtube parce que « RFI y trouve un intérêt, pour être diffusée le plus largement possible. Les contenus peuvent être vus par le plus grand nombre. Il n’y a pas d’intérêt commercial et que l’intérêt de RFI est préservé. » 

- A la question : « Est-ce qu’on peut mettre des émissions faites pour RFI sur d’autres supports et ensuite encaisser les produits des ventes ? », vous avez répondu : « Évidemment non, mais si on parle du DVD Archives d’Afrique, en tant que producteur, il était en mesure de faire une émission et de développer une émission sur son propre compte.  Archives d’Afrique est un nom qui ne nous appartient pas et qui ne nous a jamais appartenu. Depuis 2009, (date où les producteurs délégués deviennent journalistes) nous n’avons aucune trace des conditions qui ont été acceptées à cette époque. » Et qu’en est-il pour le logo RFI ? Votre réponse : « Depuis 2014, nous l’avons fait retirer des DVD » 

- A la question : « Est-ce que lorsque ce même journaliste fait via sa boîte de production un film institutionnel à la gloire d’un gouvernement d’un pays d’Afrique, ça ne pose pas un problème pour l’image de RFI ? », vous avez répondu : « Non, c’est tout à fait possible » 

- A la question : « Est-ce que les journalistes de RFI sont condamnés à trouver des partenariats pour pouvoir faire des reportages ou des émissions ? », vous avez répondu : « Pour nous, un partenariat ne doit pas avoir dincidence sur le contenu des antennes ».   

- A la question : « Est-ce qu’un journaliste qui a une autorisation de collaboration extérieure avec un journal, en l’occurrence Novaya Gazeta, se trouve en reportage en Biélorussie, peut-il réserver la primeur de l’information à Novaya Gazeta ? Peut-il se retrouver sur le même terrain que l’envoyé spécial de RFI et traiter les mêmes sujets sans en informer préalablement ses collègues et sa hiérarchie ? » Vous avez répondu : “Quand il y a eu cet événement, je lui ai précisé lors du renouvellement de sa demande l’année suivante que l’autorisation qu’il avait était uniquement pour Paris et pas pour des missions à l’étranger. Je ne lui donne pas l’autorisation de partir en reportage à l’étranger pour l’autre média…  Idem sur l’exclusivité de l’information. Il faut partager l’information avec RFI. Je lui ai dit que : si lors d’une conférence de presse, qu’il couvre avec une autre journaliste de RFI, il a une exclu, il doit la donner à son employeur principal, RFI ». Nous avons rétorqué que vous reconnaissiez ainsi qu’il y a eu faute, mais qu’il n’y a pas eu de sanction. 

- A la question : « Est-ce que Paris Match est un média concurrent et est-ce qu’un journaliste peut proposer à Paris Match une interview d’un président africain ? », vous avez répondu « Paris Match n’est pas un concurrent, en revanche le contenu, dans le cas d’une interview d’un président africain sur ce média, est concurrent » 

Ce qui ressort de cette réunion est que le "deux poids deux mesures" est profondément ancré et que les décisions prises par la direction dépendent uniquement des accointances et de votre bon vouloir. Nous l'avions déjà soulevé, l'échelle des sanctions n'est pas respectée car vous licenciez certaines personnes alors qu'elles n'ont jamais été sanctionnées auparavant et vous défendez d'autres personnes sur des critères non objectifs.   

Pensez-vous que ces réponses vont permettre de restaurer la confiance ? Nous en doutons. A l’issue de cette réunion, nous avons pu constater que la direction n’a pas tiré les leçons de la motion de défiance. Nous attendons toujours de la direction les mesures qui s'imposent pour que Sonia Rolley puisse revenir travailler en toute sérénité. 

(*)

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