France Télés condamnée pour "harcèlement moral", "harcèlement sexuel" et "manquement à l'obligation de sécurité" dans l'affaire qui l'oppose à un ancien présentateur sous CDD successifs (73 au total)…Pas le seul cas !
L’information révélée par Télérama. (*) qui s’est répandue
dans le presse comme sur les réseaux sociaux a fait l’effet d’une bombe a sein
du groupe de télévision public.
(*)
Selon le jugement rendu le 25 janvier dernier, France Télévisions a été condamnée à régler des dommages et intérêts pour "harcèlement moral", "harcèlement sexuel" et "manquement à l'obligation de sécurité" à Gaël Giordana dont comble du comble, l’entreprise en totale violation avec tous les principes légaux, avait renouvelé de mars 2021 à juillet 2023 un premier CDD, pas moins de 73 fois.
Le conseil des prud'hommes de Paris
a non seulement estimé donc que le journaliste occupait un emploi permanant au
sein du groupe mais la juridiction a également qualifié de "nul"
le licenciement prononcé à son encontre. Le Conseil n’a pas accédé à sa demande de réintégrer l'entreprise
et n'a pas non plus reconnu l'existence d'une discrimination en raison de
l'orientation sexuelle.
Au final, France
Télévisions a été condamnée à lui verser plus de 80 000 euros
"Le
conseil de prud'hommes a reconnu la réalité de ce qu'a subi Gaël Giordana. C'est
inédit à plusieurs titres : la reconnaissance du harcèlement sexuel n'est pas
fréquente, qui plus est quand c'est un homme qui est victime d'une femme", a tenu à préciser Mᵉ Florent Hennequin avocat de l'ex-présentateur
sur Franceinfo TV qui a indiqué faire appel, jugeant " la réparation
est insuffisante".
"C'est
trop facile pour l'employeur de s'en sortir avec une condamnation pécuniaire.
Ce que souhaite mon client, c'est sa réintégration et la poursuite de sa
carrière au sein de France Télévisions dans des conditions normales. Ce n'est
pas à lui de subir les conséquences du harcèlement qu'il a dénoncé" a-t-il enchéri.
France Télévisions comme de coutume
dès qu’il s’agit de ce genre de contentieux , a invité le conseil des
prud'hommes qui ne l’a pas suivi, à débouter "purement et simplement"
le plaignant de "l'ensemble de ses demandes", l'accusant
de tout faire pour "obtenir la nullité du licenciement".
Maitre Borten a même oser plaider
au nom de France Télés que si "L'entreprise a considéré certes que
les échanges de SMS entre Gaël Giordana et Camille Grenu, n'étaient pas
normaux dans un contexte professionnel, ils ne démontraient en rien une situation
de harcèlement moral, sexuel", allant même jusqu’à trouver de la "manipulation" de la
part du plaignant !
Hallucinant !
« Début 2023, Gaël Giordana
s'est plaint auprès de son rédacteur en chef. On lui a alors demandé d'avoir
une conversation avec Camille Grenu. "Tu auras le soutien de la rédaction
de France Info, sache par ailleurs qu'elle a déjà été avertie par le passé",
lui aurait-on dit également » écrit, entre autres, Pure people faisant référence à un message lu
à l’audience
« L'avocat du plaignant a
ensuite évoqué le cas de trois autres salariés qui se seraient plaints par le
passé du comportement de cette femme de 45 ans. Finalement, le journaliste a
bel et bien proposé un rendez-vous afin de s'expliquer » indique encore Pure people, soulignant « Camille Grenu serait "tombée des nues" en
apprenant que certains de ses propos ou certaines de ses attitudes ont pu heurter
son ex-collègue. Elle se serait ensuite excusée. Pourtant quelques jours plus
tard, elle aurait sollicité une avocate. Cette dernière aurait
précisé à France Télévisions qu'elle faisait l'objet d' "accusations
calomnieuses" pour la "déstabiliser professionnellement".
"On
échangeait des SMS, elle a commencé à me donner des sobriquets, m'appeler son
chouchou. Du fait de mon homosexualité, je ne voyais pas d'ambiguïté et je
répondais avec gentillesse. C'était ma collègue d'antenne, il fallait
garder une bonne humeur entre nous pour la transmettre à l'écran. Par ailleurs,
c'était aussi la femme du rédacteur en chef de Télématin. Et
puis c'est allé crescendo... Je me suis senti caricaturé, humilié",
rapporte aujourd’hui Gaël Giordana.
« Lors de
l'audience du 29 novembre dernier, « l'avocat du journaliste de 38 ans a également
a aussi fait savoir que son client aurait subi des comportements "inappropriés".
Pour ce faire "il a révélé des
conversations intimes faites à la régie" avec "des remarques graveleuses et des sous-entendus sur sa
sexualité jusqu'à l'antenne… un comportement qui va gêner M. Giordana, multiplier
les contacts physiques, se mettre en soutien-gorge dans le vestiaire devant
lui, entrer dans les toilettes des hommes, et surtout lui envoyer en
permanence des messages ambigus. Elle s'est permis de mettre en place une
proximité déplacée et une intimité non sollicitée. Gaël Giordana a été renvoyé
en permanence à sa sexualité, puis a subi des mesures de rétorsion quand il
s'est tourné vers sa hiérarchie" détaille encore l'article en question.
A la lecture de Télérama puis
de l’ensemble des différents titres de presse à avoir repris la nouvelle, plus particulièrement ce passage : « Sache par ailleurs
qu'elle a déjà été avertie par le passé, l'avocat du
plaignant ayant évoqué à l’audience le
cas de trois autres salariés qui se seraient plaints par le passé de ce même
comportement » , le blog CGC Média a reçu un témoignage d’un autre journaliste affirmant avoir lui
aussi dû mettre les holàs…
"France
Télévisions l'a soi-disant mis à l'abri, en réalité, ils l'ont mis au
placard en attendant la fin de son contrat, pour ensuite s'en séparer au
motif qu'il n'y aurait plus de besoins. Ce n'est pas comme cela que l'on peut
encourager la libération de la parole. On attendrait d'une télé publique
qu'elle montre l'exemple et soit capable de reconnaître ses manquements. Avoir
parlé lui a coûté d'être sanctionné, il a perdu son emploi, tandis que sa
collègue n'a pas été inquiétée. Ce n'est pas à la personne harcelée de
partir, même si on l'indemnise ensuite. L'entreprise France Télévisions
doit aller vers un changement de pratique, et de paradigme", a martelé son
avocat.
Gaël Giordana - pigiste pour plusieurs médias - ne regrette pas d'avoir parlé. Il espère que son témoignage servira à d'autres. Il aurait tout de même apprécié d'avoir des excuses de France Télévisions. Ce n’est pas le style de la maison…
En tout état de cause, le dossier est désormais aux mains de la cour d'appel de Paris, les deux parties ayant fait appel mais pas pour les mêmes motifs évidemment.
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