« Le service public corseté » ! L’arrière cuisine du projet de loi Lafon/Dati ?
Dans un récent édito signé Serge Raffy qu’a récemment publié Le Point, le journaliste s’interroge: « Meurice-Achilli, même combat ? »
« Bien que vivant dans des planètes très éloignées, ils sont les victimes d'une forme de politiquement correct qui corsète un peu plus chaque jour le service public.
Ces décisions sont-elles venues du sommet de l'État, dont dépendent France Inter et France Info ? Elles révèlent une forme de fébrilité du pouvoir face aux grands bouleversements de l'opinion, qu'ils ne contrôlent plus….
Auraient-ils la peur au ventre ?
En sanctionnant lourdement deux de leurs signatures, si dissemblables, les dirigeants de Radio France [et de France Télévisions canal 27 de la TNT, ndlr] révèlent une grande fébrilité politique ?…
Achilli-Meurice, c'est un peu l'eau et le feu dans le paysage audiovisuel. L'un a la réputation d'une rigueur quasi calviniste sur les antennes de France Info . L'autre est un trublion roublard, qui tire à la grosse Bertha sur tout ce qui bouge, surtout à droite. Les deux hommes, si éloignés l'un de l'autre, ont désormais un point commun : ils ont été bâillonnés par le service public.
Silence dans les rangs ? Comment contenir un chroniqueur payé pour son impertinence irrévérencieuse, qu'elle soit gauchiste ou mal embouchée ? Il fallait donc le faire taire. Pour calmer le jeu. Faire descendre la pression. Le risque de ce repli sans bravoure : entrer tout doucement dans une forme de police de la pensée, de faible intensité, certes, mais qui laisse craindre le pire pour les années à venir.
Jean-François Achilli, lui, n'est pas viré pour ses interventions à l'antenne, ou pour des dérapages qu'il aurait commis dans son émission Les Informés , ou bien encore dans ses éditoriaux, toujours mesurés, toujours équilibrés, mais bien pour avoir commis le péché suprême, celui d'avoir consacré quelques heures de son temps à bavarder avec Jordan Bardella, prince des sondages, rouleau-compresseur électoral, bête de scène qui rappelle le Jacques Chirac des années 1980, sur un éventuel projet d'ouvrage utile pour sa campagne électorale.
Curieusement, ses confrères et consœurs de France Info sont restés cois face à une accusation aussi légère que stupéfiante. Ils n'ont pas bronché quand ce dernier a affirmé avoir refusé le projet et n'avoir signé aucun contrat d'édition. Il n'avait donc aucune raison de prévenir sa direction d'une éventuelle collaboration avec le président du Rassemblement national puisqu'elle n'a jamais eu de consistance. Et pourtant...
Les gardiens de la morale ont jugé qu'il fallait faire un exemple. Ne pas laisser se propager l'idée que le natif de Seine-Saint-Denis était quelqu'un de fréquentable auprès des journalistes, qu'il fallait respecter une ligne rouge que les Français, eux, ne voient plus. [malheureusement, ndlr].
C'est donc bien une décision politique, dans les deux cas de figure, qui a accablé un humoriste, quoi qu'on pense de lui, et un journaliste respectable, désormais au chômage, et bien décidé à se battre auprès des tribunaux pour défendre son honneur. »
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