lundi 16 juin 2025

Comment des parlementaires peuvent-ils valider les objectifs rachido-ernottien sans la moindre stratégie sauf celle d'aller dans le mur ?

Comment des parlementaires peuvent-ils valider les objectifs rachido-ernottien sans la moindre stratégie sauf celle d'aller dans le mur ? 

Les propos de Rachida Dati recueillis par Aude Dassonville et Brice Laemle  pour Le Monde dans un article intitulé "Audiovisuel public : « Le statu quo n’est pas une option »" en plus d'être totalement hors sol, ont de quoi laisser pantois

Le statu quo ne serait pas une option selon Rachida Dati, la  la putative maire de Paris qui remet ça la fin du mois avec sa méthode Coué pour faire avaler non plus des couleuvres mais, le boa-holding dont elle affirme l'indispensable mise en œuvre à partir, en fixant de soi-disant des objectifs ! 

Il ne suffit pas de raconter fixer des objectifs sans la moindre stratégie pour convaincre les Français et encore moins la Représentation nationale pour leur faire gober que cela déboucherait sur des économies ! Ce qui est une fable, à l'évidence. 

Fixer des objectifs sans stratégie, c'est comme tracer une destination sur une carte sans plan pour y arriver. Les objectifs donnent une direction, un sens, mais sans stratégie, ils risquent de rester des vœux pieux. 

Une stratégie définit les étapes, les ressources et les actions concrètes pour atteindre ces objectifs. Sans elle, on peut se retrouver à gaspiller du temps, de l'énergie et surtout de l'argent - des milliards -  voire s'éparpiller. 

En gros, les objectifs motivent et orientent mais la stratégie est le moteur qui transforme l'intention en résultats.

Deux exemples simples pour le comprendre: 

L'actuel gouvernement se donne comme objectif de trouver 40 milliards mais qu'elle est sa stratégie pour y parvenir ? 

L'État  se donne comme objectif de diminuer l’emprunte carbone mais comment compte-t-il y parvenir ? 

CQFD.

L'ex-pote d'Ernotte qui indique au quotidien qui l'interroge "Après la diffusion, le 5 juin, d’un numéro de « Complément d’enquête » qui vous était consacré, vous auriez réclamé le « scalp » de Mme Ernotte. C’est une façon de faire pression…"

"Je n’ai jamais dit quoi que ce soit ni appelé qui que ce soit, et ce n’est pas mon vocabulaire. Ces attaques sont inacceptables et ces allégations ont d’ailleurs été clairement démenties par France Télévisions et par les personnes mêmes qui étaient supposées avoir rapporté ces propos…[Tiens donc ! ndlr] Comme souvent, je fais l’objet d’attaques ciblées et injustifiées de mes opposants politiques !

Christophe Tardieu, le secrétaire général de France Télévisions a révélé à PureMédias qu'il avait été contacté à plusieurs reprises par Emmanuelle Dauvergne, l’une des plus proches conseillères de Rachida Dati, avant la diffusion du numéro de "Complément d'enquête" : "J'ai cru comprendre, via son cabinet, que la ministre n’était pas forcément très heureuse à l’idée de voir un 'Complément d’enquête' qui lui était consacré..."

De son côté Tristan Waleckx, visage de l'émission depuis 2021, a assurait auprès du "Monde" : "Les pressions de Rachida Dati ont été bien réelles à l’égard de notre équipe, mais l’essentiel est que cela n’a eu aucune répercussion sur notre travail".


Quant aux 17 pages dont parle le titre de presse, à savoir la pseudo mission d’accompagnement confié à Laurence Bloch, ex-directrice de France Inter, Dati a beau répéter que "l’audiovisuel public périra(it) de n’être pas réuni", ce document ne démontre rien, en tout cas n'apporte pas la moindre petite piste quand bien la ministre  qualifie ce galimatias de "justifications à cette organisation en entreprise unique".

Pour Rachida Dati qui "considère l’approbation des députés comme acquise" et l'a dit au Monde, après ledit "rapport devant être remis à la Représentation nationale, ce lundi 16 juin, l’audiovisuel public entrera alors dans une nouvelle ère". Ben voyons !!

Lorsque les journalistes lui demandent "Que retenez-vous du rapport de Laurence Bloch ?", elle ose encore affirmer : "A part des députés socialistes, tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut une réforme. Il est nécessaire d’avoir un PDG unique et une stratégie partagée, afin d’éviter des divergences opérationnelles telles qu’elles peuvent exister entre ces sociétés, qui ralentissent les rapprochements et coopérations indispensables." 

Totalement faux mais on n'en est plus à un gros bobard près !!! Il semble que même des députés dits du Centre n'y croient pas.

Proposition 1 : créer une holding exécutive avec un mandat clair et ambitieux pour son Président, lui-même doté d’une vraie capacité de décision et d’arbitrage, notamment en matière d’allocation de ressources, pour accélérer le virage numérique des trois entreprises, augmenter leur capacité de dialogue avec tous les Français et lutter contre la désinformation.

Proposition 2 : mettre en place quatre filiales autour des quatre plateformes propriétaires existantes France.TV, Radio France, ICI et Franceinfodont les DGD sont rattachés au PDG de la holding, avec des objectifs clairs et chiffrés pour doubler leurs audiences numériques d’ici 2030. L’INA restera une filiale distincte mais sa participation au collectif sera décisive, notamment en matière de recherche, de soutien aux autres filiales et dans le domaine crucial de la formation.

Proposition 3 : intégrer les réseaux de proximité radio-télé-web pour créer une offre en phase avec les aspirations d’un public en rupture et mieux mailler le territoire national. Désigner dès la création de la holding cinq territoires pilotes pour initier la dynamique de ce nouveau média.

Proposition 4 : développer une offre d’information en continu radio-télé-web centrée sur l’actualité chaude, le temps 1 de l’Info, pour affronter à armes égales les entreprises de désinformation en rassemblant, là encore, les forces et les énergies.

Proposition 5 : donner des objectifs communs aux salariés de l’audiovisuel public, leur proposer des évolutions professionnelles croisées entre les filiales et définir des objectifs d’évolution à moyen / long terme des métiers pour les adapter aux nouveaux enjeux médiatiques.

Proposition 6 : mutualiser les investissements dans le numérique et dans l’intelligence artificielle, pour être à la pointe de l’innovation.

Proposition 7 : recentrer le pilotage de la holding sur la base d’indicateurs robustes de transformation et d’audiences numériques.

Proposition 8 : garantir à l’audiovisuel public un cadre budgétaire stable et pérenne pour l’accompagner dans sa transformation.


Seriner longueur d'interviews "la nécessité de la réforme" avec des pourcentages sortis de nul part  comme les supposés  "62 % de Français qui s’informe(raie)nt sur les réseaux sociaux ou les concurrents de l’audiovisuel public ne sont plus TF1, M6, RTL, ou Europe 1, mais YouTube, TikTok, Prime et Netflix…"c'est se moquer du monde surtout après l'échec catastrophique de Salto. Oubliés les presque 100M€ jetés à la poubelle pour la plateforme qui aura été liquidée an 2 ans 1/2 seulement.

Tout est hors sol…l’espèce de truc en 8 points avant sommaire, n'est rien d'autre qu'un catalogue des impossibilités flagrantes de mettre  tout ce ridicule inventaire d'objectifs où, redisons-le, aucune stratégie et aucun chiffrage ne sont donnés. 

Comment d'ailleurs, fait pour faire travailler radio-télé-web ensemble? Ça fait 10 ans que cela a été annoncé par Ernotte mais n’a pas été fait....Autrement la toujours ministre ne remettrait pas le couvert ! 

Pour conclure deux allégations tout autant grotesque l'une que l'autre:

A la question "La future holding est-elle de nature à contrecarrer le projet de privatisation qu’entend effectivement mener le Rassemblement national (RN) s’il arrive au pouvoir ?", Rachida Dati entonne derechef sa chanson sur les socialistes "Indépendamment de ce risque, il y a urgence à rassembler les différentes entreprises, car leur dispersion les fragilise. Même la gauche en est consciente. Regrouper les moyens et partager une stratégie financière constitueront une protection ultime contre la privatisation, y compris au regard du droit des concentrations." 

"Si vous deviez être renvoyée devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Ghosn, cela remettrait-il en question votre participation au gouvernement ?"

"Cela ne remettrait rien en cause, car je suis déterminée sur tout. 

« Complément d’enquête » et « Le Nouvel Obs » ont révélé que vous aviez reçu 299 000 euros de la part de GDF-Suez, par le truchement d’un cabinet d’avocats, alors que vous étiez députée européenne. Pourquoi ne pas leur avoir répondu ?"

"Cela n’entre pas dans le débat qui nous occupe. Je porte la réforme de l’audiovisuel public, qui, si elle est adoptée, sera une vraie avancée pour le pays." 

Ben voyons...



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