«A France Télévisions, ils sont en train de nous refaire le coup de la SFP ! », cette phrase surprise dans la bouche d’un des ex salariés de la SFP sauvé de justesse de la porte puisque recasé sur une chaîne publique, en dit long.
Tous les ingrédients pour un même scénario sont réunis, à commencer par
Le morcellement par secteurs (les 8 premiers chantiers, 12 en suivant, etc…)
La sortie progressive des Conventions Collectives (pour les P.T.A. la C.C.C.P.A, pour les journalistes l’avenant audiovisuel)
Le statut unique dans le cadre d’un holding créé par le législateur que Patrick de Carolis veut, le plus illégalement qui soit, transformer en « société mère » (la charte FTV)…
A ce sujet, le SNPCA-CGC ne peut que dénoncer les propos de Patrick de Carolis tenus en séance du C.E. qui devant les élus prône de facto « LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE ».
Extrait du PV du CE daté du 12 décembre 2007. Patrick de Carolis : « Je veux le groupe et le statut unique pour France Télévisions… C’est le gouvernement et les parlementaires qui le voteront ou pas ... Maintenant on peut faire sans. C’est plus long. C’est ce que je vous propose de faire puisque pour l’instant je n’ai pas la clé du statut unique ».
Comment l’Etat pourrait-il cautionner ainsi celui qui est normalement sensé le représenter mais plus grave respecter la loi et ses principes, tenir de tels propos ?
Le SNPCA-CGC qui a déposé 2 préavis de grève générale, un sur France 3 et un à durée indéterminée sur France 2 à compter du dimanche 9 mars 2008, porte-parole des salariés ne laissera pas bafouer la loi, appeler à la contourner voire à « faire sans » pour au finish, de toute façon, spolier les salariés.
Dans cette action claire, défensive et collective, le SNPCA-CGC ne confond pas les dossiers ; il ne confond pas comme certains le font pourtant depuis plusieurs semaines, la réforme Carolis commencée à marche forcée au cours du dernier trimestre 2007 et l’annonce d’une réflexion lancée en janvier 2008 par le Président de la République qui a donné lieu à la création de la commission Copé.
Lors de sa rencontre à l’Élysée avec Nicolas Sarkozy, le mardi 19 février 2007 dernier, le SNPCA-CGC lui a posé la question puisqu’il avait dit avoir "impulsé lui-même le chantier de refonte de la télé publique dont il s’était personnellement saisi" si le syndicat "pouvait lui faire parvenir ses propositions, présenter ses positions et les conclusions auxquelles il était parvenu ".
Voici donc à la veille des mouvements lancés par la CGC Audiovisuel, une première série de questions pour lesquelles le syndicat souhaite des réponses sans ambiguïté :
Monsieur le Président de la République
1. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis de contourner la loi ou faire sans ?
2. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis de mettre en place ces chantiers ?
3. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis de sortir les salariés concernés des chaînes en l’occurrence France 2 et France 3 ?
4. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis de mettre en place un statut unique des personnels et de priver les salariés de leur couverture conventionnelle collective ?
5. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis de sortir du holding sans texte légal pour aller vers la mise en place d’une maison mère ?
6. L’État ou les Tutelles ont-elles demandé à P.de Carolis d’étendre le périmètre des filiales (certaines les plus opaques qui soient) et surtout lorsque vous-même et le ministère vous engagez à maintenir le périmètre de France Télévisions et s’agit-il du périmètre des chaînes ou du périmètre étendu aux 40 filiales quasiment incontrôlables ?
Cette première série de questions qui ne concerne en rien la réflexion engagée sur la suppression de la pub sur les chaînes, sera suivie de bien d’autres.
Paris, le 27 février 2008 – 16h00
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