mercredi 10 septembre 2008

Patrick de CAROLIS accuse implicitement le Chef de l’État d’être responsable de la «réforme sociale » qu’il annonce

Après avoir jugé "stupide" les propos du Chef de l'Etat (*) sur RTL , après la veille l'avoir pilonné dans un comité de groupe extraordinaire qu'il avait lui-même convoqué en indiquant d'ailleurs comme à l'ensemble de la Presse "le compte n'y est pas", Patrick de CAROLIS accuse maintenant implicitement le Chef de l’État d’être responsable de la «réforme sociale » qu’il annonce

"La déconnection de la publicité implique une réforme sociale que nous ne pouvons pas éviter" indiquait Patrick de Carolis, président de France Télévisions à Paule Gonzales du Figaro, le 29 août 2008, dans un article passé presque inaperçu intitulé "Chantier social en vue à France Télévisions".

Selon P.de Carolis, "Le groupe public, qui accusera un déficit de 100 millions d'euros fin 2008, devra se réorganiser" comme il le dit à la journaliste du Figaro. Se restructurer donc ! Tout le monde sait ce que réorganisation et restructuration signifient.

Et d’ajouter avec tout le cynisme qui lui est propre "cette nouvelle organisation, inscrite dans le projet de loi, ne sera pas sans conséquences sociales. Il n'y a pas le choix, France Télévisions doit s'aligner sur le secteur et sur la nouvelle donne économique, qui exige de produire moins cher dans tous les domaines".

Cerise sur le gâteau donc et ce pour faire avaler la pilule, il accuse de facto le Président de la République depuis son annonce du 8 janvier dernier d’être responsable de cette réforme sociale [communément appelée plan social] que dit-il, "nous ne pouvons pas éviter ".

Et de se mettre en avant comme étant chargé de faire cette réforme qui ne dit pas vraiment son nom et dont il dit : "C'est un gros chantier, j'en prends le risque".

Autrement dit, sortir les salariés des chaînes, les transférer vers le holding pour plus facilement et à moindre coût, s’en débarrasser ensuite en précisant : "Si ce n'est pas nous qui la faisons, elle sera faite par d'autres, qui n'auront peut-être la même écoute", il appelle cela un "risque". [un risque pour qui ? pour tous les salariés qui risquent de perdre leur emploi certainement !]

Son message est clair : un plan pour palier le déficit de centaines de millions d'euros qui selon lui serait dû uniquement aux mauvaises perspectives de recettes publicitaires, déjà amputées de 150 millions d'euros comme il l’a annoncé devant les administrateurs de l’État entre autres, en juillet dernier, au Conseil d'Administration. Il y avait, du reste, acté que pour ne pas aggraver ses comptes, le groupe a fait un effort d'économies de 50 millions, dont 30 millions sur le coût de la grille. Mais sur les dépenses somptuaires et insensées du holding, il na rien dit.

Comme il le dit au personnel via le Figaro : "les salariés de France Télévisions ont de la chance de m’avoir" Sous entendu.…avec moi, la réforme sociale ou plan social donc [celle ou celui dont il accuse le Chef de l’État (*) après son annonce sur la pub et dont il qualifiait l’analyse de stupide sur RTL ] la réforme passera mieux !!!

"Avec moi ils savent à qui ils ont à faire, avec d’autres il n’y aurait pas eu la même écoute."

Formule ignoble pour tout dire et des plus éculées : Vous savez qui vous avez, vous ne savez pas qui vous aurez sur fond de j’ai le soutien des syndicats "les alliés solides que Patrick de Carolis a su se faire chez les syndicats" (dixit le quotidien).

En tous cas pas celui de la CGC Médias qui combat de toutes ses forces et par tous les moyens sa gestion catastrophique qu’elle soit d’image, d’audience, financière ou encore « sociale» - si tant est que le mot ait jamais eu un sens pour lui - de P.d. Carolis – que le groupe traîne comme un boulet depuis des années qui s’est fortement aggravé depuis son arrivée et qui est de toutes les façons, bien antérieure au 8 janvier 2008.

Les salariés n’ont pas à faire les frais de tout ceci. Ils ne préfèrent pas plus un plan social avec lui (histoire de sauver son poste jusqu’en 2010) qu’avec un autre qui aurait moins d’écoute.

S’ils avaient le choix, ils préfèreraient sûrement ne plus avoir à faire à P. de Carolis en se disant qu’avec un autre, au moins, on ne peut pas tomber plus bas.

Quant au Chef de l’État ce n’est pas lui, Il y a quelques mois de cela, avant même justement son annonce concernant la suppression de la pub sur les chaînes de télé publique, qui a gardé secrète la note interne indiquant que les transferts des personnels vers France Télévisions SA n’avaient aucune logique économique sauf à les accompagner derrière d’inévitables licenciements.

Note rédigée par un des actuels membres de l’équipe dirigeante encore en place, salarié de l’une des chaînes du groupe, indiquait donc qu’il « n’y avait aucune logique à transférer les salariés de France 2, France 3, France 4 et France 5, à commencer par ceux des services « Achats/acquisitions - Jeunesse et Études », sans que ces transferts ne soient suivis, à court ou moyen terme, de licenciements. (voir communiqué CGC du 8/09/08)

(*) Chef de l’Etat est pris ici comme symbolisant le poste, la charge la fonction.

Paris, le 10/09/08

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