Après que les députés aient cédé sur l'augmentation de la redevance et les sénateurs sur la révocation des patrons de l'audiovisuel public, le gouvernement a bien pris soin de cadrer le débat avant qu'il ait lieu.
Chacun sait que la CMP commission mixte paritaire qui doit boucler le projet de loi audiovisuelle n'a pas tout a fait terminé ses travaux.
Les deux textes successivement votés par l'Assemblée nationale et le Sénat étant bien différents, le premier ministre, s'était employé mardi dernier à les atténuer. Hier, la commission mixte paritaire a mis sur la table les points qui divisaient: l'augmentation de la redevance, le contrôle financier de la télévision publique et surtout les modalités de révocation des présidents de l'audiovisuel public.
Elle a ensuite entériné les questions annexes où la taxe sur les télécommunications a été modulée en fonction de leurs investissements. Par ailleurs, les télécoms conservent la possibilité de réserver leurs contenus exclusivement à l'usage des abonnés à leurs réseaux.
Les députés qui n'avaient pas vraiment le choix ont dû, semble-t-il, faire plus de concessions que les sénateurs qui n'avaient pas digéré d'avoir eu à examiner le texte après l'entrée en vigueur de la suppression de la publicité après 20 heures sur France Télévisions.
Redevance à 118 euros en 2008,
redevance à 120 euros en 2009 et
redevance à 122 euros en 2010!
cette dernière augmente régulièrement de 2 euros par an sur les 3 ans à venir contrairement aux propos tenus en mai par le Chef de l'Etat: "C'est toujours comme ça en France, on commence par des augmentations de deux euros et puis comme on les fait chaque année, à la fin ça fait plus de deux euros...il n'y aura pas d'augementation, non c'est non".
Soi-disant indexée sur le coût de la vie dès le budget 2008, la redevance sera donc augmentée ensuite de 2 euros l'année suivante....de quoi porter son montant en 2010 à 122 euros.
Et qui est-ce qui paie en fin de compte ?....attention, mains sur le buzzer...tic tac, tic tac, tic tac....et oui, bonne réponse: les contribuables.
En contrepartie, les sénateurs ont renoncé à l'arrondissement de la redevance à l'euro supérieur ainsi qu'à la taxation des ordinateurs. Hostile à la hausse de cette taxe, Jean-François Copé, patron des députés UMP, qui avait indiqué "moi vivant, il n'y aura pas d'augmentation de la redevance" a obtenu gain de cause sur la question de la révocation des présidents de l'audiovisuel public.
Le Parlement conserve donc un droit de veto (3/5ème apparemment)sur la nomination et le départ des dirigeants...la position du Sénat, somme toute, risquant d'être frappée d'inconstitutionnalité. Par ailleurs, les députés et sénateurs sont tombés d'accord sur la création d'une commission parlementaire spéciale chargée d'évaluer les moyens et le montant du financement de la télévision publique plutôt que d'attribuer ce pouvoir de contrôle au Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Les moyens, là est bien la question à présent puisque le surplus de recettes publicitaires sur TF1 et M6 qui devait être taxé pour donc le financement de leur baisse jusqu'à leur suppression sur France Télévisions est en nette baisse.
Les chiffres sont tombés aujourd'hui, TF1 et dans une moindre mesure M6 ont enregistré une chute de leurs recettes publicitaires depuis début janvier, malgré la suppression de la publicité après 20H00 sur les chaînes publiques.
Qui va bien pouvoir payer au final? La TNT et Canal+ qui affichaient de très bons résultats, selon une étude de Yacast, spécialiste de la mesure publicitaire, publiée jeudi?
Le chiffre d'affaires publicitaire de TF1 a chuté de 16% du 5 au 25 janvier,
comparé à la période allant du 7 au 27 janvier 2008, souligne Yacast, qui prend
soin de souligner que le contexte économique de ce début d'année est "très
différent" de celui de début 2008.
TF1 est "principalement handicapée par un recul notable des recettes
enregistrées sur les écrans diffusés avant 20H00 (-26%)", précise le cabinet d'études. Or la chaîne avait indiqué en octobre qu'elle baisserait en
janvier-février 2009 les tarifs de ses écrans publicitaires en journée. Sur l'ensemble de la journée, le nombre de messages a baissé de 12% et la
durée du temps publicitaire de 11%.
M6 subit pour sa part un recul de 8% de son chiffre d'affaires publicitaire. Après 20H00, le chiffre d'affaires est en baisse de 15%, malgré une hausse du nombre de messages (+11%) et la durée du temps publicitaire (+2%).
Canal+ qui en revanche affiche une meilleure santé avec un bond de 20% de
son chiffre d'affaires publicitaire, qualifié par Yacast de "performance notable
dans un contexte particulièrement défavorable"; jusuq'à 26% de hausse après 20H00.
Les autres gagnantes de ce début d'année: les chaînes de la TNT, dont les
recettes publicitaires (bien inférieures à celles des chaînes hertziennes, ndlr)
ont explosé de 78% sur la période. Il faut dire que leur point de départ était particulièrement bas.
Les chaînes publiques, qui n'accueillent plus de spots après 20H00
depuis le 5 janvier, ont fait le forcing pour matraquer en journée où la publicité a progressé en volume de 9% pour France 2 et France 3 malgré la fait que les gros annonceurs qui liaient leurs passages "jour" aux "écrans pub" d'après 20h00 aient commencé un vrai désengagement . France 5 a, quant à elle, essuyé un recul de 1%, là aussi en volume. Les changements dans les conditions générales de vente de France Télévisions Publicité limitent toutefois les comparaisons en chiffre d'affaires.
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