Les syndicats de Radio France se laisseront-ils manipuler par un président sur la sellette ?
C’est ce mardi au CCE de Radio France que Jean-Paul Cluzel a annoncé la prochaine dissolution de l’AESPA l'Association des Employeurs du Service Public de l'Audiovisuel, en avril, lors d’une assemblée générale extraordinaire de l’instance.
«Cluzel laisse une bombe sociale à retardement. C’est comme si Bush avait déclaré la guerre à la Corée du Nord le jour de l’élection d’Obama.» indique Alain Le Gouguec l’un des journalistes/présentateurs de la radio.
L’image est parlante et ce que certains qualifient « d’ultime vengeance de Cluzel "sonné" et "humilié" » et s’inscrit effectivement dans le droit fil des propos que le président sortant a prononcé en CCE sur en forme de mise engarde aux salariés et sur l’air de « Je suis le seul… ».
Grosso modo, voici comment en termes choisis Jean-Paul Cluzel a présenté la chose aux représentants des salariés « Vous connaissez la situation, personne ne peut dire si je serai reconduit ou pas….Pourtant, si j’étais reconduit, je vous garantis car nous sommes entre personnes de bonne volonté, que votre convention collective pourrait "repasser" telle qu’elle est sans problème… »
Après donc été apocalyptique CCE, s’est tenue l’assemblée générale des personnels le lendemain. Il semble bien que l’intersyndicale se dirige vers une demande de report des élections, voire même d'une prorogation des mandats.
Pourquoi pas si tout les syndicats sont d’accord. Attention pourtant, le principal motif invoqué pour ce report serait « le temps de négocier la nouvelle convention collective ».
1°) Il n’y a bien évidemment aucune urgence à négocier quoi que ce soit, particulièrement et soi-disant dans les 15 prochains mois car juridiquement l’AESPA l'Association des Employeurs du Service Public de l'Audiovisuel existe toujours.
2°) A moins que la DDM (Direction des Médias) service de Matignon et/ou l’Élysée n’aient demandé à Jean-Paul Cluzel de faire cette annonce (ce qui n’est pas le cas selon nos informations), il y a des règles en la matière…Quid ensuite de la couverture des salariés de l’INA, de RFI qui pensaient pouvoir souffler mais aussi ceux de TV5 qui sans être adhérent de l’AESPA en applique toutes les dispositions ?
3°) Avoir placé sur la tête des personnels « prise en otage » une épée de Damoclès, à savoir plus rien socialement si on ne se dépêche pas d’aboutir à un nouvel accord (fût-il a minima), est non seulement indécent et cynique mais en dehors de toute réalité.
Comment dans un tel contexte où tous les jours les présidents de Radio France et de France Télévisions énoncent un peu plus des contre vérités et font des déclarations intempestives, les salariés pourraient-ils être la monnaie d’échange pour des considérations toutes autres que celles de la pérennité et le développement de l’entreprise ?
Que le président de la République ait un ou deux noms en tête, s’agissant des prochains patrons de Radio France et de France Télévisions, très bien, mais vu la pagaille que l’un et l’autre sont en train de semer, il faut procéder sans délai et conjointement aux changements qui s’imposent, dans les deux cas, pour que ne se détériore plus avant des situations subies tant inacceptables qu’explosives.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire