vendredi 2 juillet 2010

La fuite Pflimlin est signée Jean-François Copé. A qui profite la fuite ? (lisez la suite de l'article d'électron libre)

France Télévisions : la présidence en fuite

D’indiscrétions en confirmations, de confidences en démentis sur le nom du héro de la série, on en finit presque par oublier le jeu fascinant des seconds rôles.

La nomination du futur président de France Télévisions, c’est un invraisemblable feuilleton suivi par des millions de téléspectateurs.

Le concept : attendre pendant des mois pour connaître le personnage principal. L’épisode le plus palpitant a été diffusé cette semaine à la veille du conseil des ministres avec une info du Point.fr reprise partout et même par l’AFP : C’est pas Bompard, c’est Pflimlin !

Démenti quelques heures plus tard. Mais voilà que Rémy Pflimlin a confié à ses troupes qui quittait Presstalis pour retourner à la télé... Laquelle ?

Mince, c’est pas fini. Le rappel des épisodes précédents est toujours captivant : Ce même Rémy Pflimlin avait été annoncé à Arte et même à Europe 1 pour… remplacer Alexandre Bompard s’il venait à devenir président de France Télévisions, si Lagardère veut bien. Quant à Alexandre Bompard, donné si souvent gagnant, il aura eu droit à tout : l’annonce du déménagement de son propre bureau sur RMC, la publication furtive de sa nomination sur le site Internet d’Europe 1 et même des supputations sur des promesses d’avenir ministériel.

A moins que ça ne soit autre chose : une sorte de série télé où on peut choisir qui va devenir le personnage principal. Jusqu’à maintenant, ça a bien marché : chaque fuite a conduit l’Élysée à démentir et Nicolas Sarkozy à retarder l’heure de son choix.

Plus pour très longtemps, puisque maintenant, la nomination de Rémy Pflimlin n’est qu’une question d’heures. Rappel des épisodes précédents : la fuite Bompard était signée Alain Minc. La fuite Pflimlin est signée Jean-François Copé. A qui profite la fuite ?

Suspense insoutenable, rebondissements permanents… A en oublier presque les questions essentielles : pourquoi ce feuilleton débuté l’hiver dernier est-il prolongé cet été ? Quelle est l’intrigue ? Tout d’abord, si ça dure, c’est parce que ce premier rôle en puissance, ce futur président, est difficile à trouver. Il doit rassembler d’extraordinaires compétences. En un mot : être un super-héro.

Il va devoir boucler en interne le dossier hypersensible de la convention collective unique. On a vu au premier tour des régionales comment ces négociations pouvaient impacter le service public de l’info. Au programme aussi : la réorganisation de la rédaction, l’avenir ou l’enterrement de France 3 - Arte ? -, un développement Internet - le passage au global media est vital - à faire accepter aux salariés… Dans la grande entreprise, le feuilleton de la présidence bat des records d’audience. A chaque nouvel épisode, certains sablent le champagne. D’autres préparent leurs valises.

Pouvoir, alliances, argent et trahisons

Pour ceux qui s’inquiètent, Rémy Pflimlin est rassurant : beaucoup pensent qu’il respectera l’ordre des choses dans la boutique. C’est vrai, oui, en son temps à France 3 on le surnomait "Rémy fout rien", mais c’est du passé.

Quant aux autres, qui rêvent d’un changement, Bompard donne envie… et même à certains leaders syndicaux. Mais si la série captive, c’est aussi grâce à l’intrigue : le pouvoir, l’argent, les alliances, les trahisons… La nébuleuse des sociétés de production, la pub, sa régie. Là, les intérêts se croisent et s’emmêlent parfois, pour subjuguer le téléspectateur.Cette suppression de la publicité avant 20 heures, attendue fin 2011, parfait achèvement de la réforme de l’audiovisuel public voulue par Nicolas Sarkozy, conseillée par Alain Minc, relayant Martin Bouygues, c’est ça la trame. Il faut aller jusqu’au bout ont encore récemment rappelé à Nicolas Sarkozy les patrons de chaînes de télé et de radio privées.

Tous sauf Alexandre Bompard. Jean-François Copé, ça l’arrange : il veut maintenir la pub avant 20 heures. Et la privatisation de la régie publicitaire ? Suspendue en avril par le conseil d’administration de France Télévisions, suite aux inquiétudes de Patrick de Carolis, de Frédéric Mitterrand et de Jean-François Copé. Candidat au rachat, le producteur Stéphane Courbit suit donc attentivement chaque épisode de la série, tout comme Alain Minc, actionnaire de la Financière LOV de Stéphane Courbit. A croire même parfois que certains de ces téléspectateurs écrivent le scénario.

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