mercredi 15 décembre 2010

La direction de France Télévisions déclare la guerre aux syndicats.

La direction de France Télévisions déclare la guerre aux syndicats.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. A peine 4 mois que l’équipe Carolis a plié bagage après avoir mis un capharnaüm sans nom au sein de l’entreprise et le contexte s’est depuis dégradé à vitesse grand V. Mais France Télévisions n’est pas Presstalis et toutes celles et ceux qui défendent au quotidien les droits et intérêts des personnels, ne laisseront pas la situation des ex NMPP à deux doigts du dépôt de bilan il y a tout juste quelques mois, s’exporter au sein de la télé publique.

A peine donc 4 mois pour que le successeur de Carolis voit voter à l’unanimité des votants du CCE, le 13 décembre, un « droit d’alerte » puis le lendemain, se retrouve sous le coup d’un mandat express confié à l’avocat de l’instance pour le traduire pour entrave en Correctionnel.

Aujourd’hui en totale illégalité et en parfaite violation du droit, la direction a décidé de déclarer la guerre aux syndicats en faisant constater par huissier, ce 15 décembre 2010, l’absence d’élus soi-disant convoqués à poursuivre les séances des 13 et 14 décembre (par mail et par bulletin de communication interne). La direction a choisi de piétiner les droits élémentaires des salariés et de leurs représentants.

Le but pour la direction : « constater l’absence d’élus, ce faisant prétendre que le CCE a été normalement convoqué mais qu’il ne peut se tenir de facto et qu’ainsi donc les consultations prévues sont réputées avoir eu lieu »

Il s’agit bien là, redisons-le d’une véritable déclaration de guerre à l’encontre des syndicats et des représentants du personnels.

L’ordre du jour du CCE fixe clairement les 2 réunions de l’instance aux 13 et 14 décembre 2010.

Il n’est pas question d’une convocation pour le 15 décembre. Pire encore, une bonne partie des représentants du personnel au CCE issus des établissements ultramarins de RFO n’ont pas prévu de rester plus de 2 jours (pourquoi le feraient-ils ?) et ont organisé leur séjour à une dizaine de jours des fêtes, en conséquence. Nombreux sont ceux qui sont à des milliers de kilomètres du siège et doivent justement programmer leur voyage : billet d’avion AR et hébergement. La direction pense peut-être que changer un billet d’avion pour la Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna, Cayenne, la Martinique, la Guadeloupe ou tout autre DOM et TOM en claquant des doigts (certaines destinations ne bénéficient pas de vols quotidiens) ; que les élus n’ont pas de vie de famille, de planification professionnelle et qu’ils sont corvéables à merci.

La direction n’en a cure…elle indiquait du reste ce matin à quelques syndicalistes qui la prévenaient du risque qu’elle encourrait à tenir cette réunion hors la loi : « on fera avec ceux qui seront là ».

Pas plus la direction n’a-t-elle tenu compte de la lettre du Secrétaire du CCE (lui-même venant de Guadeloupe) qui écrivait « J'ai reçu, de même que tous les élus du CCE, une convocation pour un CCE à 15 H ce jour. Il me semble, pour vous l'avoir déjà dit, que ce ne serait pas possible dans la mesure où les élus du CCE n'ont pas été convoqués dans les délais et qu'ils ne peuvent donc être détachés pour cette séance. Nous pourrions donc envisager la reprise du CCE, les 19 et 20 janvier, tout en tenant compte, bien sûr, des demandes faites lors de la séance du 14 décembre. »

Cerise sur le gâteau, ce 15 décembre 2010 à la même heure, se tenait le CE de France 2 où deux représentants au CCE siègent également.

Face à ces graves atteintes au Code du travail et aux lois de notre République, aux manquements aux principes légaux qui nous régissent, face à ce mépris évident des salariés et de leurs représentants, la direction qui affirme devant les parlementaires « privilégier le dialogue social » mais fait le contraire chaque jour qui passe, préfère donc le conflit à la négociation. La direction ne laisse d’autres choix aux syndicats, une fois encore que de saisir la Justice…ce qu’ils sont contraints de faire.

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