samedi 19 mai 2012

"Rémy Pflimlin incarne tout ce qui doit disparaître" propos Express de Guillaume Durand!

Dans un entretien que publie l'Express, Guillaume Durand n'y va pas avec le dos de la cuiller, il précise que "Rémy Pflimlin incarne tout ce qui doit disparaître".

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les propos recueillis et publiés par Renaud Revel ont le mérite d’être clairs.


Lisez l’interview de Guillaume Durand publiée par l’Express.fr qui revient sur l'élection présidentielle et ses inévitables répercussions sur les fragiles équilibres du paysage audiovisuel : 

Quelles sont vos premières impressions depuis l'élection de François Hollande?
On ne peut pas critiquer ce qu'il s'est passé ces cinq dernières années dans le paysage télé et souhaiter, tout d'un coup, que cela se passe aujourd'hui dans l'autre sens, par un vaste mouvement de balancier, un coup à droite, un coup à gauche. En effet, il est à souhaiter ardemment que ce que l'on a vu avec François Mitterrand, en 1981, puis Nicolas Sarkozy, depuis 2007, s'arrête définitivement. 

Je suis atterré quand je lis sous la plume de Franz-Olivier Giesbert qu’Édouard Balladur, alors Premier ministre, le menaça, un jour, de révéler des détails de sa vie privée. Le tout afin que Le Figaro - que FOG dirigeait alors - soutienne sa campagne pour la présidentielle! Tout cela fait frémir et nous renvoie à des pratiques que j'espère révolues. 

Espérons simplement que François Hollande ne succombera pas à ce qu'on observe déjà et qui est un drame français: le spectacle affligeant de ces insupportables numéros de courtisanerie qui suivent toute élection présidentielle.

Et François Hollande? 

On nous dit qu'il veut déconnecter les médias du pouvoir politique: espérons qu'il aille au bout de sa démarche et de ses propos. Car ce qui se passe aujourd'hui à France Télévisions, avec à sa tête un homme désigné par l'ancien président de la République, rejaillit sur l'ensemble d'une profession et sur l'ensemble des comportements. 

C'est ainsi qu'années après années, au gré des différentes majorités politiques, les journalistes se mettent invariablement dans le sens du vent, avec l'espoir de prendre le moment venu la bonne vague. Ce n'est pas un sillage politique, ni le signe d'une adhésion quelconque à une idéologie ou à un homme, - hier, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, François Hollande -, mais plutôt un réflexe d'opportunisme. 

Finissons-en avec ce bal des courtisans.


Si l'on veut faire virer tous les Elkabbach de la planète, il faut faire partie, tantôt du "Sarkotour", tantôt du "Hollandotour". Beaucoup vont "à la soupe" et reproduisent d'haïssables et mêmes réflexes. J'ai trop vécu 1981 à Europe 1 et ses coupeurs de têtes pour me méfier de ces périodes nauséeuses. 

Beaucoup insistent à cet égard sur la lucidité de François Hollande...

Je pense que l'homme n'est pas dupe des numéros d'allégeance de tel ou tel journaliste et qu'il se gardera de rentrer dans la cuisine des chaînes. Tous ceux qui le connaissent vous diront qu'il a le souci de l'équité et de l'indépendance. 

Rémy Pflimlin incarne tout ce qui doit disparaître. 

Si je me suis amusé à taper sur Rémy Pflimlin, c'est justement parce qu'il incarne tout ce qui doit disparaître: cette génération de dirigeants qui font carrière à coup de réseaux et d'antichambres.
 
Je me souviens avoir entendu Nicolas Sarkozy me dire à son propos et en tête à tête: "Ce qu'il y a de bien avec Pflimlin, c'est qu'il fait tout ce que je lui demande et en plus, il se tait!" 

L'absurde, dans cette bataille entre Nicolas Sarkozy et les médias, c'est qu'elle a totalement obscurci le débat sur le bilan réel de ce dernier. C'est la célèbre loi physique que m'a rappelé en pleine campagne Jacques Attali: tout système contraint finit par exploser

C'est ainsi que Rémy Pflimlin doit disparaitre, non pas comme la marque d'un basculement du pays à gauche, mais comme le signe symbolique d'une indépendance retrouvée. Et ne pensez pas que tout ce que je dis là relève d'une posture destinée à me remettre en selle à France Télés! Dans le but de m'amadouer, Pflimlin m'avait proposé une dizaine d'émissions, que j'avais refusée, au nom d'un principe: on ne m'achète pas! 

Espérons enfin que cette élection de Hollande sera également l'occasion de mettre fin aux réflexes de copinage qui perdurent, autant du côté des journalistes, que des dirigeants de chaînes et des producteurs. Il y en a marre de ces gens qui sont prêts à toutes les compromissions, à tous les gestes d'allégeance, pour un hochet, une légion d'honneur ou des heures de programme! 

Quels sont vos projets? 

Je vais mettre fin à ma collaboration avec Paris Première, malgré de délicieuses relations avec les gens qui font cette chaîne. Il m'est devenu impossible d'animer un rendez-vous d'information, dit sérieux, sur Radio Classique, et me retrouver, en fin de semaine, à présider un "dîner" que Thierry Ardisson inventa. Pour que ce programme fonctionne bien, il faudrait en faire un rendez-vous "people-trash", ce que je ne sais pas faire. Ce n'est pas mon goût, ni mon avenir.

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