Le blog CGC Média, vous propose de découvrir l'article de Mariane publié ce jeudi 27 févier signé Mathias Destal: "Avant l'UMP, les « Copé boys » ont gratté à France télé"
Les proches de Jean-François Copé, Bastien Millot et Guy Alves, ont empoché avec leur société de communication Bygmalion pas moins de 8 millions d'euros grâce à la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2012. Mais là n'est pas l'unique exploit des deux «Copé boys». Entre 2008 et 2013, leur société a perçu 1,2 million d'euros de contrats passés avec France Télévisions. Un pactole qui intéresse de près la justice...
Pour avoir organisé les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, la société de communication Bygmalion, dirigée par Guy Alves et Bastien Millot, deux proches de Jean-François Copé, aurait empoché pas moins de 8 millions d’euros en contrats signés avec l’UMP et son candidat, selon Le Point.
Quelques mois après l’appel au don – dit « sarkothon »– lancé par le président du mouvement pour renflouer ses caisses, l’information laisse songeur... et suscite déjà de violentes réactions au sein de la formation d’opposition, à l’image de celle du député UMP Lionel Tardy, auteur de ce tweet incendiaire :
Mais il n’y a pas qu’avec l’UMP que la société créée par les deux anciens collaborateurs de Copé a gagné beaucoup d’argent. De 2008 à 2013, l'entreprise a perçu 1,2 million d’euros en contrats passés avec la direction de France Télévisions, et sans appels d’offre... Rappelons-le : c'est Patrick de Carolis qui, voulant plaire à Jean-François Copé alors ministre du Budget, s'était tourné vers Bastien Millot pour en faire son directeur de la communication – Guy Alves était chef de cabinet du ministre.
Cette tambouille intéresse de près le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, comme nous l’écrivions dans les colonnes de Marianne dans notre numéro daté du 31 janvier dernier (voir ci-dessous).
Ce matin, sur l'antenne d'Europe 1, Bastien Millot a expliqué que face à ces accusations, « [sa] meilleure réponse était [son] travail ». Justement, ce sont bien ces méthodes de «travail qui commencent à intriguer...
France Télé : le magot et Millot
Le très actif communicant Bastien Millot a su profiter des largesses de France Télévisions de 2008 à 2013 par le biais de sa société Bygmalion. Mais quelques « détails » gênants ont éveillé l'intérêt de la justice...
Il squatte les plateaux de Public Sénat, LCI, France 2, iTélé... Tient chronique sur Europe 1 au titre d'« expert en médias ». A 41 ans, Bastien Millot professe sur toutes les ondes sa bonne parole de communicant. Le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris ne devrait pas tarder à lui offrir une nouvelle estrade.
Cet intime de Jean-François Copé est au cœur de l'enquête menée par le juge Renaud Van Ruymbeke pour « délit de favoritisme, prise illégale d'intérêts et complicité de prise illégale d'intérêts » à France Télévisions (lire le blog du syndicat CGC-Média, à l'origine de la plainte). Le magistrat scrute les nombreux contrats signés de 2008 à 2013 par la société de Bastien Millot, Bygmalion, et l'entreprise publique dirigée par Patrick de Carolis, puis par Rémy Pflimlin.
C'est qu'il y a de quoi être chiffonné par la concomitance des dates. En novembre 2008, Millot, qui occupe depuis trois ans le poste ronflant de directeur délégué chargé de la stratégie, de l'innovation et de la communication à France Télévisions, se met en congé sabbatique pour un an, renouvelé l'année suivante pour création d'entreprise. Jusqu'ici tout va bien.
Les choses se compliquent lorsqu'il apparaît que Bygmalion, qui existe depuis octobre 2008, empoche très vite de juteux marchés avec la télé publique, comme la réponse aux courriers des téléspectateurs ou le suivi sur Internet de « la réputation du groupe et de ses principaux dirigeants ». Deux contrats portant sur l'année 2009 et paraphés juste avant leur terme, le 21 décembre de cette même année...
Millot, en homme d'action, n'a pas de temps à perdre en paperasse. Ni en réponse aux appels d'offres. Ça tombe bien : contrairement à ce que stipule une ordonnance du 6 juin 2005, la direction de France Télévisions n'a pas semblé très prompte, à l'époque, à faire jouer la concurrence. Après avoir perdu, en septembre 2010, son salaire de 13 000 € mensuels (hors primes) et les avantages en nature liés à ses fonctions dans l'audiovisuel d'Etat – deux ordinateurs portables, un abonnement à Canal Sat, une Peugeot 407 coupé –, l'ancien directeur adjoint de cabinet de Jean-François Copé au Budget avait besoin de se refaire...
Au gré des tacites reconductions de ses multiples prestations (gestion de sites Web, études d'image, conseil stratégique...), Bygmalion a empoché 1,2 million d'euros en six ans. Une manne que le bénéficiaire minimise, au regard des « 40 millions d'euros dépensés en communication chaque année » par son ancienne maison, explique-t-il à Marianne.
Martin Ajdari, l'actuel financier du groupe, n'a trouvé trace d'une « mise en concurrence » de Bygmalion que pour un seul contrat, celui du courrier des téléspectateurs. Et encore, il n'y avait qu'un rival en lice. Réponse de Millot : « Les procédures d'appels d'offres ne sont pas du ressort des prestataires. La direction est seule responsable de leur respect. » Message transmis aux généreux patrons du service public.
Il squatte les plateaux de Public Sénat, LCI, France 2, iTélé... Tient chronique sur Europe 1 au titre d'« expert en médias ». A 41 ans, Bastien Millot professe sur toutes les ondes sa bonne parole de communicant. Le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris ne devrait pas tarder à lui offrir une nouvelle estrade.
Cet intime de Jean-François Copé est au cœur de l'enquête menée par le juge Renaud Van Ruymbeke pour « délit de favoritisme, prise illégale d'intérêts et complicité de prise illégale d'intérêts » à France Télévisions (lire le blog du syndicat CGC-Média, à l'origine de la plainte). Le magistrat scrute les nombreux contrats signés de 2008 à 2013 par la société de Bastien Millot, Bygmalion, et l'entreprise publique dirigée par Patrick de Carolis, puis par Rémy Pflimlin.
C'est qu'il y a de quoi être chiffonné par la concomitance des dates. En novembre 2008, Millot, qui occupe depuis trois ans le poste ronflant de directeur délégué chargé de la stratégie, de l'innovation et de la communication à France Télévisions, se met en congé sabbatique pour un an, renouvelé l'année suivante pour création d'entreprise. Jusqu'ici tout va bien.
Les choses se compliquent lorsqu'il apparaît que Bygmalion, qui existe depuis octobre 2008, empoche très vite de juteux marchés avec la télé publique, comme la réponse aux courriers des téléspectateurs ou le suivi sur Internet de « la réputation du groupe et de ses principaux dirigeants ». Deux contrats portant sur l'année 2009 et paraphés juste avant leur terme, le 21 décembre de cette même année...
Millot, en homme d'action, n'a pas de temps à perdre en paperasse. Ni en réponse aux appels d'offres. Ça tombe bien : contrairement à ce que stipule une ordonnance du 6 juin 2005, la direction de France Télévisions n'a pas semblé très prompte, à l'époque, à faire jouer la concurrence. Après avoir perdu, en septembre 2010, son salaire de 13 000 € mensuels (hors primes) et les avantages en nature liés à ses fonctions dans l'audiovisuel d'Etat – deux ordinateurs portables, un abonnement à Canal Sat, une Peugeot 407 coupé –, l'ancien directeur adjoint de cabinet de Jean-François Copé au Budget avait besoin de se refaire...
Au gré des tacites reconductions de ses multiples prestations (gestion de sites Web, études d'image, conseil stratégique...), Bygmalion a empoché 1,2 million d'euros en six ans. Une manne que le bénéficiaire minimise, au regard des « 40 millions d'euros dépensés en communication chaque année » par son ancienne maison, explique-t-il à Marianne.
Martin Ajdari, l'actuel financier du groupe, n'a trouvé trace d'une « mise en concurrence » de Bygmalion que pour un seul contrat, celui du courrier des téléspectateurs. Et encore, il n'y avait qu'un rival en lice. Réponse de Millot : « Les procédures d'appels d'offres ne sont pas du ressort des prestataires. La direction est seule responsable de leur respect. » Message transmis aux généreux patrons du service public.
Lire aussi l'article paru dans Marianne en décembre 2012 sur d'autres « dérives » de la société Bygmalion : Contrats publics : un maire UMP accusé de favoritisme envers Guillaume Peltier et Bastien Millot
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